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jeudi, mars 28, 2024
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10ème FIFOG : L’amour toujours !

Yamine Guettari
Yamine Guettari
se promène souvent dans les bois avec un tronc d'arbre sur l'épaule. Aime respirer l'odeur du napalm au petit matin. Et quand il tire, il raconte pas sa vie !
10ème FIFOG : L’AMOUR TOUJOURS !
10ème FIFOG : L’AMOUR TOUJOURS !

Pour cette édition anniversaire, le Festival International du Film Oriental de Genève va célébrer l’Amour avec un grand A. Un panorama éclectique des façons d’aborder ce sentiment essentiel dans les films orientaux sera proposé aux spectateurs. Tahar Houchi, directeur artistique, défend ce choix original.


– Y-a-t-il une espèce de contrepied dans ce choix thématique, vu l’actualité calamiteuse en Orient et le rejet grandissant de l’Islam en Europe ?
– On pourrait le croire mais non, notre programmation se monte très tôt, en l’occurrence ce thème de l’amour a été choisi il y a un an, dès la fin du FIFOG 2014. On nous avait déjà reproché à demi-mot lors de la septième édition en 2012 de surfer sur les « printemps arabes », alors que nos thématiques avaient été choisies depuis longtemps. C’est toujours l’actualité qui nous tombe dessus, pas l’inverse. L’objectif cette année est de parler de l’amour en général – celui du couple, mais aussi celui de la famille, pour l’art, ou son pays – avec sa touche orientale. D’aborder notre monde très dur où se passent des choses très inquiétantes sous un angle plus positif. Amener quelques grammes de finesse dans un monde de brutes (rires).

– Allez-vous malgré tout un peu aborder les questions politiques sensibles dans votre programmation ?
– Je dis souvent que le but de notre programmation c’est de construire un bijou cinématographique avec le festival. On repère des perles cinématographiques, et on essaie de les assembler pour faire un bijou qui vaut plus que la somme de ses parties, tout en évitant les clichés. Donc on ne se prive pas d’aborder d’autres questions avec un focus particulier qui sera accordé aux cinémas de la femme, de l’immigration et de l’urgence évoluant sur des terrains de la violence.

– Le poète Adonis, un des plus grands poètes arabes vivants, parraine cette édition, et ses écrits célèbrent moins l’amour qu’ils ne dénoncent l’injustice et la misère. Va-t-il écrire un grand poème d’amour à l’occasion du festival (rires) ?
– Ce n’était pas facile de trouver un successeur à Tahar Ben Jelloun qui était notre parrain en 2014. Avec Adonis, nous avons trouvé un esprit revendicatif, vif, avec une vision ancrée à la fois en orient et en occident grâce à son parcours personnel. D’ailleurs son texte de présentation insiste sur le recul du monde oriental sur tous les points. Mais en effet, le sujet central de sa poésie n’est pas l’amour, même s’il l’a abordé. Une partie de son œuvre évoque comme les régimes arabes utilisent la répression de l’amour et du sexe comme moyen de contrôle des sociétés.

– Quels seront les membres du jury ?
– Comme de coutume, nous avons un jury représentant une diversité d’origine et de profession : Mohamed Malas (réalisateur syrien), Fawzia Assaad (romancière égypto-suisse), Djura (chanteuse franco-algérienne), le Dr. Khaled (président du Festival International du Film de Mascate, à Oman), Stéphanie Schneider (comédienne suisse), et Gaetan Vannay (journaliste suisse).

– Y’a-t-il un pays qui sera mis particulièrement en avant cette année ?
– Non pas spécifiquement un pays, mais plutôt des clins d’œil à la femme, la banlieue, et l’immigration, comme évoqué précédemment.

– Quels projections et/ou débats seront à ne pas rater ?
– Je pense que le documentaire « Daech, naissance d’un Etat terroriste », qui sera projeté en présence du réalisateur et sera suivi d’un débat sur ce sujet brûlant, répondra à un besoin du public de comprendre ce qui se passe avec cette entité terroriste d’un nouveau type. « Jossot, de Gustave à Abdel Karim » résonnera aussi à plein avec l’actualité récente. Ce documentaire sur la vie d’un caricaturiste français du début du 20ème siècle, d’abord anticlérical, puis converti à l’Islam, puis retournant à un mode de vie plus occidental, montre que la question de la liberté d’expression a toujours été complexe.

– Etes-vous satisfait de l’évolution du FIFOG ? Que voudriez-vous améliorer ?
– On a beaucoup d’idées, l’évènement a beaucoup de potentiel. On essaie à chaque fois en fonction de nos moyens de faire plus : aller en France voisine, développer des partenariats à l’étranger, montrer encore plus de films, s’ouvrir à d’autres publics…

 

10ème Festival international du Film Oriental de Genève
Genève, Versoix, Lausanne…
Du 20/03 au 29/03
www.fifog.com

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