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jeudi, mars 28, 2024
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« Race » mérite sa médaille d’or !

Alain Baruh
Alain Baruh
Le cinéma est un lieu merveilleux, on y trouve de tout: des comédies (mon genre préféré), des films d'auteurs (que j'apprécie pour leur diversité), des documentaires plus ou moins passionnants, des blockbusters et d'autres types de films. Fan du cinéma français et des pays latins, j'en ai fait ma spécialité. Rédacteur depuis de nombreuses années, j'aime partager mes connaissances et découvertes. «Le cinéma est fait pour tous ceux dont la curiosité est le plus grand défaut» Claude Lelouch

Race (La couleur de la victoire)

Un biopic de très haute qualité, doté d’une prestigieuse distribution, qui entremêle habilement performances sportives, enjeux politiques et vie intime du légendaire athlète Jesse Owens.


Dans les années 30, Jesse Owens, jeune afro-américain issu du milieu populaire, se prépare pour les Jeux Olympiques de Berlin. Cependant, les Etats-Unis hésitent à boycotter l’événement de 1936 organisé par le régime nazi. Le débat est vif entre le président du Comité Olympique Jeremiah Mahoney et le grand industriel Avery Brundage, et c’est finalement par un vote positif que la Fédération américaine se décide à envoyer ses champions en Allemagne, mais Jessie Owens a-t-il vraiment envie de s’y rendre ?

Race (La couleur de la victoire)

Quand un film donne autant d’émotions au spectateur, il mérite forcément une note d’exception (les notes supérieures à 4 sont rares chez Daily Movies !). Tout le monde connaît pourtant l’histoire du célèbre athlète américain Jessie Owens qui fit sensation aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936 en remportant 4 épreuves majeures (100 m, 200 m, saut en longueur et relais). Cet homme de couleur reste aujourd’hui encore le symbole de la résistance face au nazisme et au racisme en tout genre. Par ses prouesses sportives plutôt que par la violence, le jeune coureur de Cleveland, qui a fait ses débuts à l’université de l’Ohio, a réussi l’impossible, ridiculiser le 3ème Reich. Cet excellent biopic nous explique comment il s’est préparé, quelle était sa vie privée, et pourquoi il a accepté de se rendre en Allemagne malgré les pressions.

Bien documenté au niveau historique et sportif, le nouveau film de Stephen Hopkins (qui est le premier à s’intéresser au champion américain) a tout pour plaire. On y découvre la vie intime de l’athlète, sa progression et ses opinions, le tout dans une ambiance pesante due aux problèmes politiques de l’époque. Le tournage a été réalisé à Montréal ainsi qu’en Allemagne, au stade olympique de Berlin (où Jesse Owens a décroché ses médailles). Les prises de vues sont de qualité, mêlant ombre et lumière dans des décors des années trente recréés avec précision.

Race (La couleur de la victoire)

Le thème principal du film est bien évidemment le racisme, qui se présente sous diverses formes. Cette réalisation pointe bien évidemment du doigt l’idéologie allemande de l’époque, mais aussi le racisme subi par les noirs dans la vie quotidienne aux Etats-Unis, dans les campus, au sein même de la Fédération américaine et même sur les pistes d’athlétisme.

L’un des points forts du scénario est de montrer les protagonistes tels qu’ils ont été sans exagération. Les responsables nazis sont odieux, en particulier Joseph Goebbels, ministre du Reich et de la propagande, joué de main de maître par Barnaby Metschurat. Il en est de même pour Stephan James qui a la lourde tâche d’interpréter Jessie Owens. L’acteur canadien de 22 ans est impressionnant dans son rôle. Chacun de ses gestes est minutieusement exécuté, aussi bien au niveau physique que dans ses expressions. Nous sommes accrochés à chacune de ses respirations et ressentons les mêmes appréhensions que le sportif lors des épreuves. Dans le rôle de l’entraîneur, Jason Sudeikis, la star comique américaine, interprète son premier rôle dramatique. Quoiqu’un peu trop souriant pour son personnage, il donne une bonne réplique au héros.

Race (La couleur de la victoire)

L’autre point intéressant de cette production est le personnage ambigu de Carl Ludwig Long, le concurrent de Jessie aux Jeux Olympiques. Cet Allemand né en 1913 à Leipzig montre une image beaucoup plus flatteuse de certains allemands de l’époque. Lors des qualifications pour la finale du saut en longueur des J.O. d’été de 1936, Luz Long aurait aidé Owens qui se trouvait en difficulté puis se serait lié d’amitié avec lui. Certains détracteurs parlent d’une légende mais ce film nous explique le contraire, une réalité positive auquelle on aimerait bien pouvoir croire !

Ce film référence rappelle incidemment le célèbre chef d’œuvre de Gérard Oury, « L’As des As », avec Jean-Paul Belmondo dans le rôle principal, qui traitait un sujet similaire quoique beaucoup moins sérieusement. Si la comédie a eu un succès phénoménal en son temps, nul doute que cette réalisation d’Outre Atlantique sera elle aussi sur le podium lors des prochaines remises de prix.

Race (La couleur de la victoire)Race (La couleur de la victoire)
De Stephan Hopkins
Avec Stephan James, Jason Sudeikis, Elie Goree, Shanice Banton, Carice Van Houten, Jeremy Irons, William Hurt
Impuls
Sortie le 27/07

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