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69ème Festival del Film Locarno – Passion amoureuse

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Marija

Suite de la compétition à Locarno avec trois découvertes plus ou moins heureuses. Un film Suisse, un Portugais et un Grec. Des cultures et des influences différentes qui convergent vers un sujet commun, celui de la passion amoureuse menant peu à peu à la folie.


Marija

Marija
Marija

Difficile de ne pas se laisser séduire par le synopsis de Marija, premier long-métrage du lucernois Michael Koch concourant dans la compétition internationale. On nous annonçait une femme au fond du gouffre qui irait «jusqu’à faire passer son corps, ses relations sociales et ses propres sentiments au second plan». Intéressant sur le papier, un peu moins à l’écran.

Nous découvrons une femme de chambre ukrainienne qui rêve d’ouvrir son salon de coiffure dans les rues de Dortmund. Un jour, elle se fait subitement licencier après avoir volé dans les affaires des clients de son lieu de travail. Dès lors, elle se met à paniquer concernant ses finances et n’hésitera pas à faire une gâterie au propriétaire de son appartement afin d’éviter de payer le loyer. Celui-ci s’éprend alors de la belle et l’embarque dans un engrenage sans fin. Elle devient son assistante et l’accompagne dans différentes combines afin de dépouiller les sans papiers de la région. Elle fera la rencontre de différents escrocs et tombera amoureuse de l’un d’entre-eux. Un malfrat qui pourrait bien subvenir à ses besoins et l’aider à accomplir son rêve malgré la tournure néfaste que l’histoire risque de prendre.

Rapidement déçu, on se retrouve face à une histoire d’amour banale entre deux rebuts de la société. Le sujet se prêtait pourtant à quelque chose de terriblement sulfureux. Ma foi, on décide de faire avec en espérant se laisser surprendre. Peine perdue, la réalisation se révèle molle et sans surprise. Nous suivons les péripéties de la jeune femme avec un détachement total. Marija se révèle trop sage comparé à son potentiel initial.
[Pierre Gavillet]

Marija
Festival del Film Locarno – Concorso Internazionale
De Michael Koch
Avec Margarita Breitkreiz, Georg Friedrich, Olga Dinnikova, Sahin Eryilmaz
Sortie romande: 2 février 2017
Note: 2 / 5

 

O Ornitólogo

O Ornitologo

Fernando est un ornithologue en mission. Dans la forêt portugaise, il tente de trouver des cigognes noires, une espèce très rare. Mais lors d’une excursion sur le fleuve proche, il chavire de son kayak et semble bien mal en point. Il est alors sauvé par deux chinoises en chemin vers Compostelle. Débute une aventure qui s’avère plus compliquée que prévue.

Présenté en Compétition Internationale, O Ornitólogo est une expérience difficile. Seul, désemparé, Fernando « profite » de cette situation inattendue pour évoluer, se transformer. Nous allons le suivre dans cette quête de l’homme nouveau, agrémenté de tous les ingrédients pour « gagner un prix » dans ce genre de productions : des références religieuses insistantes, une scène de sexe homosexuelle sur fond de symbolisme pesant. La musique n’est d’ailleurs pas en reste: aigüe et difficilement supportable.

Heureusement, des plans larges magnifiques de ces beaux paysages rattrapent quelque peu l’ensemble. Une contemplation agréable qui contraste étonnamment avec le reste. Bien vite, la lenteur du récit nous achève. À se demander si on n’aurait pas mieux fait de regarder un documentaire…
[Robin Jaunin]

O Ornitólogo
Festival del Film Locarno – Concorso Internazionale
De João Pedro Rodrigues
Avec Paul Hamy, Xelo Cagiao, Han Wen
Sortie romande inconnue
Note : 1,5 / 5

 

Afterlov

Afterlov

Premier long métrage du grec Stergios Paschos, Afterlov dépeint la fin d’une romance autodestructrice d’un couple hystérique. Nikos, trentenaire au look de hippie, est encore un ado. Dès sa première apparition, le barbu fait le guignol. Il se lance dans des monologues nerveux qu’il semble raconter à un ami, ou même au spectateur puisqu’il brise le quatrième mur. Comme ça. Il s’en va chercher Sofia, son ex-copine, à la gare d’Athènes. Il ne s’est toujours pas remis de leur rupture et décide d’inviter la jeune femme pour un week-end dans la villa luxueuse d’un ami qu’il garde durant l’été. De là, il élabore un plan parfait. Séquestrer Sofia à l’intérieur de la maison pour obtenir des réponses et comprendre les raisons de cette séparation.

Si la mise en scène peine sur la qualité de ses plans et de son montage, elle réussit à poser rapidement les caractères extrêmes des deux protagonistes. Au premier repas, la réjouissance des retrouvailles s’exprime par des jeux de gamins. Ketchup, crachas, ou même salade sur la tête. Leur relation est dictée par une passion adolescente. Ils sont en vérité incapables de communiquer et d’exprimer leurs émotions. Le silence se transforme ensuite en disputes hystériques virant au dialogue de sourd. Jusqu’à ce que les tourtereaux fassent un pas vers l’autre, prenant conscience de leur autodestruction, et s’adonnant finalement au langage du corps. Avec maladresse, – brisant à nouveau le quatrième mur – le réalisateur propose néanmoins une scène de sexe intime, brutale, et à la fois d’une sobriété déconcertante. Un plan taille fixe de 20 minutes où les amants se caressent, s’insultent, se «bouffent la gueule», se frappent même. Et arrivent enfin à se comprendre. Un pari audacieux dont on pardonnera certains défauts tant le réalisateur et les acteurs transmettent une réelle passion.
[Alexandre Caporal]

Afterlov
Festival del Film Locarno – Cineasti del Presente
De Stergios Paschos
Avec Haris Fragoulis, Iro Bezou
Sortie romande inconnue
Note : 3,5 / 5

 

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