Un chat dans un mur, une actrice malade, un fermier esseulé, un soldat déconnecté, un musicien qui a marqué sa génération, un détenu, une survivante de l’ex-URSS, une agoraphobe, un athlète de 11 ans et des immigrés ont cela en commun qu’ils sont seuls.
L’être au milieu des autres est-il pour autant entouré ? Voici ce que le festival semble se questionner cette année. Une fresque colorée tant par sa dureté que par sa valse de maux dissertant sur le mal du siècle : la déconnexion des personnes. Que ce soit tôt ou tard, nombres d’entre nous finissent par creuser leur tombeau de bannissement.
L’incompréhension sociétaire, la perte de atomes crochus ont donné naissance à notre société où la relation virtuelle est favorisée, est rassurante. Le choc des générations n’est certes pas nouveau, mais l’émancipation de plus en plus de minorité tend à devenir la majorité.
Les dix films dont un documentaire illustrent parfaitement ce constat. Dans des styles différents et toujours en incursion dans l’intimité des protagonistes, le cinéma présenté ici effraye par sa vérité. Nous sommes tous capables de prendre la place de ces personnages qui n’ont pas grand-chose de fictif. C’est là toute l’étendue de l’art. C’est là toute la beauté de cette dépression quotidienne que nous vivons à travers le monde. Il n’est plus temps de se demander si l’humanité en sortira grandie ou pas, mais plutôt si elle en sortira tout simplement.
Pour une photographie de la pauvreté de l’humaine, veuillez pousser la porte, au sens figuré, de l’édition 2020 de l’ARTE Kino Festival. Les frissons de toutes natures vous feront à coup sûr tressaillir.
