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vendredi, mars 29, 2024
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Au Revoir Là-Haut : La revanche !

Alain Baruh
Alain Baruh
Le cinéma est un lieu merveilleux, on y trouve de tout: des comédies (mon genre préféré), des films d'auteurs (que j'apprécie pour leur diversité), des documentaires plus ou moins passionnants, des blockbusters et d'autres types de films. Fan du cinéma français et des pays latins, j'en ai fait ma spécialité. Rédacteur depuis de nombreuses années, j'aime partager mes connaissances et découvertes. «Le cinéma est fait pour tous ceux dont la curiosité est le plus grand défaut» Claude Lelouch

Cette réalisation d’Albert Dupontel qui débute à la fin de la 1ère Guerre Mondiale met en scène deux héros qui ne se battent pas uniquement contre les allemands mais aussi contre ceux qui les ont envoyés sur le front. Une vision nouvelle de cette période difficile et méconnue du grand public. Le scénario est intéressant et les acteurs jouent bien, mais c’est surtout les plans, les costumes et les décors qui font de ce film un beau chef d’œuvre !


Albert Maillard, un jeune « Poilu » sauve un camarade dans les tranchées de la Guerre 14-18. Celui-ci gravement atteint au visage est envoyé aux soins intensifs pour se rétablir. Albert qui a pitié de son ami handicapé, essaie de lui rendre la vie d’après-guerre un peu plus facile. En plus de soigner et de loger son collègue, il le soulage en l’annonçant comme mort auprès de sa famille, car Edouard, le jeune artiste, entretient depuis toujours une relation conflictuelle avec son père, un riche financier Parisien.

Débarrassé de ce poids, le dessinateur de métier reprend ses croquis et passe ses journées à créer des masques originaux pour cacher ses plaies, il envisage aussi de mettre sur papier des ébauches de statues commémoratives qu’il désire vendre aux communes. Une fois l’argent encaissé, notre blessé de guerre ne compte pas livrer la marchandise. Il élabore un plan machiavélique avec son sauveur pour s’enrichir et prendre la fuite. Arriveront-ils à se venger de ceux qui les ont fait souffrir ?

Tiré du livre de Pierre Lemaitre, « Au revoir là-haut », le nouveau long-métrage de l’acteur-réalisateur Albert Dupontel étonne dès les premières minutes. Le cinéaste a souhaité aller à l’essentiel et s’est même permis quelques libertés. Il a notamment placé l’intrigue de l’arnaque très tôt dans le film alors que celle-ci intervient dans le dernier tiers du livre. Selon lui, un spectateur est beaucoup plus impatient et paresseux qu’un lecteur. Pour garder le rythme et l’attention des cinéphiles, le metteur en scène a relié tous les personnages entre eux, plus fréquemment que dans le roman.

Véritable mode d’emploi pour un scénario tant son écriture est visuelle et ses personnages parfaitement définis psychologiquement, le livre contient, lui aussi une narration aux rebondissements continus qui a facilité le tournage.

Le réalisateur français de 53 ans a cherché à mettre en images ce qu’il estime être un pamphlet élégamment déguisé contre l’époque actuelle. Tous les personnages lui paraissaient d’une modernité confondante. Selon lui, les multinationales actuelles cupides et avides sont remplies de « Pradelle » et de « Marcel Péricourt » (les deux ennemis dans le film), sans foi ni loi, ces deux personnages font souffrir les innombrables « Maillards » qui eux aussi cherchent à survivre à travers les siècles. Son récit contient également une histoire universelle dans le rapport d’un père plein de remords, à un fils délaissé et incompris.

Les acteurs et actrices du film sont crédibles dans leurs rôles respectifs. La palme en revient au metteur en scène lui-même qui interprète parfaitement le soldat-réactionnaire Albert Maillard. Son personnage est émouvant et beaucoup plus sympathique qu’Edouard Péricourt joué par le jeune prodige argentin Nahuel Perez Biskayart connu pour sa récente prestation dans «120 battements par minute».

Si l’arnaque des monuments aux morts, fil rouge de l’histoire a été inventée par l’auteur du roman picaresque, celle du trafic des cercueils se base sur une réalité historique.

Le titre du film émane quant à lui, d’une lettre envoyée par le soldat Jean Blanchard à sa femme. Le dernier courrier de ce militaire injustement fusillé en 1914 se termine par ces paroles : «Au revoir là-haut ma chère épouse». Ces mots ont marqué aussi bien l’écrivain que le réalisateur qui n’ont pas hésité à en faire leur intitulé.

Nominée à la 10ème édition du Festival du Film d’Angoulême en 2017, cette comédie dramatique française haute en couleur vous surprendra certainement. Nul doute que vous saurez apprécier les magnifiques costumes et décors d’époque ainsi que la particularité de cette production qui se veut non-seulement historique, mais surtout contestatrice

Au Revoir Là-Haut
FR – 2017
Durée: 1h57 min
Comédie, Drame
Réalisateur: Albert Dupontel
Avec: Mélanie Thierry, Nahuel Perez Biscayart, Albert Dupontel, Laurent Lafitte, Niels Arestrup, Emilie Dequenne
Pathé Films Suisse
25.10.2017 au cinéma

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