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Daniel Lopez en interview pour DEAD

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Dead de Daniel Lopez

Dead de Daniel Lopez

Quel type d’enfants allons-nous laisser à notre planète ? C’est sur cette question lourde de sens que débute le trailer du court-métrage de diplôme de Daniel Lopez, DEAD, qui, comme son nom l’indique, ne se passe pas dans le monde merveilleux des Bisounours… interview fleuve d’un réalisateur prometteur dans les locaux de la SAE institute ! A retrouver en intégralité sur notre site !

Comment es-tu arrivé dans la réalisation ? Que représente pour toi DEAD ?
DL : C’est un rêve d’enfant ! Un réalisateur a toujours des choses dans la tête à raconter, et cette envie date depuis toujours. J’ai une façon mélancolique de voir les choses, DEAD étant un bon exemple. A l’heure où nous parlons le film est monté et terminé, j’ai dû le rendre dans le cadre de mon école. Le résultat donne un film de zombies dans un univers dramatique très fort avec un ressenti profond. DEAD est un tremplin pour prouver que je sais faire du cinéma.

Dead de Daniel Lopez

Tu serais plutôt Romero ou Snyder ? Ou autre ?
DL : Quand j’ai commencé à penser à faire un film de zombies, c’était il y a un an, j’étais stagiaire assistant réalisateur sur le long métrage de Christophe Chevallier.

Pendant les temps morts, j’ai tapé des notes d’intention sur le Z : littérature, BD, séries TV, cinéma, pages wiki, j’ai fait le tour de la question. Pour répondre à ta question : les deux ! Romero, en tant que pionnier, dénonce cette société qui nous transforme en zombies. Snyder, Darabont, Kirkman, ont tous leur point de vue et leur pierre à l’édifice, et moi j’essaie de faire une synthèse de tout ça. En hommage à tous ces MAITRES, j’ai défini une espèce d’encyclopédie du zombie. Je puise chez tout le monde, sans honte, je me sers de ce qui existe. Dans mon film, la culture du zombie existe. Souvent, les protagonistes semblent ignorer ce qu’est un Z. Dans DEAD, ces gens ont cette culture Z et se retrouvent face à des zombies dans leur univers réel ! Le genre Z me permet d’installer un contexte diégétique avec ses contraintes et ses codes, mais c’est le comportement humain au centre de ça qui m’intéresse vraiment !

Pourquoi le Zombie ?
DL : C’est l’homme libre par excellence : totalement défait de ses chaines sociales, philosophiques, financières, qui aujourd’hui pèsent lourd sur nous tous ! D’où sa popularité actuelle. Il n’a même plus besoin de ce soucier de ce qu’il va manger vu qu’il becte tout ce qui lui tombe sous la main ! Sans oublier cet effet miroir qui nous met devant ce choix crucial, tuer le Z ou ne pas le tuer. C’est la question que doit se poser mon personnage dans mon film.

DEAD de Daniel Lopez

Combien de temps a duré la tournage de DEAD ?
DL : Alors, la préparation a pris un an. L’histoire originale du film a été coécrite avec Antoine Paley, chef opérateur et producteur exécutif, un mois et demi avant le film.

Antoine est étudiant à l’UNIL en esthétique du cinéma, il prend le film d’un côté théorique et moi le côté pratique. On se complète beaucoup. Ca nous a pris 8 semaines de pré production et 4/5 journées de production.

Ta plus grosse difficulté lors du tournage ?

DL : Le temps ! TEMPUS FUGIT ! Sur DEAD le 1er assistant réal n’a pas pu participer. Donc j’ai dû jouer mon propre 1er assistant !! Pour la petite joke, au générique, le 1er assistant s’appelle Anode Pillez, anagramme de Daniel Lopez ! Mon vrai regret est de ne pas avoir eu de vrai 1er assistant (chef de plateau) sur ce film. C’est un vrai manque.

Dead de Daniel Lopez

Qui est l’actrice principale ?
DL : C’est Stéphanie Eléonore Coehler, que les auditeurs de la RTS connaissent bien car c’est l’une des Mmes Météo. J’ai fait des castings sur Paris et Genève. On a commencé par Paris car en termes de choix, Paris nous offrait plus que Genève. On a eu beaucoup de retours. On exigeait une personne athlétique, minimum 35 ans et parlant un anglais parfait. Antoine est allé sur place et a ramené des vidéos que j’ai visionnées. Rien ne m’a vraiment sauté au visage. Il y a eu le casting désastreux de Genève : sur 9 personnes convoquées seules 3 sont venues. Certaines n’ont même pas pris la peine de prévenir. Parmi les absentes, il y avait Stéphanie, qui, elle, avait prévenu, étant très motivée. Je l’ai convoquée et auditionnée à la SAE : il y a eu un coup de baguette magique ! Je lui ai fait joué la séquence émotion du film. Elle est investie de son rôle. Marion (perso principal de DEAD), c’est elle !

Marion a une fille dans le film…

DL : Elle a 12 ans. On connaît Stéphanie Schneider, prof de théâtre à 100% acrylique, troupe de théâtre genevoise qui joue à la Parfumerie. Ils ont un théâtre populaire pour les enfants. Parmi ceux qu’elle a pu coacher, Georgia Ruschton, l’a marquée. Stéphanie Schneider est très exigeante. Je me suis dit qu’elle m’avait trouvé une perle.

Et c’était vrai. J’ai fait une sorte de répétition pendant laquelle j’ai demandé à Georgia de mimer cette fameuse scène émotion: elle m’a donné des frissons et j’ai dû lui demander de s’arrêter tant c’était fort. On a vraiment eu beaucoup de chance avec ce casting, l’alchimie a pris.

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Pour la figuration, t’as eu du mal à trouver ?
DL : Avec la mode des Zombies (Dead walk, Zombies Party comme la Don’t Be Zombies à Carouge), demander aux gens de faire les Z, c’est presque une habitude ! 75% des figurants ont été trouvés très vite : on a vraiment touché le noyau dur de motivés, après pour trouver d’autres gens c’était un peu plus dur. On a inondé des murs FB. On s’est sentis soutenus par une espèce de communauté avec un but commun : faire du Z !

Et où peut-on voir ton film ? Il y a un petit trailer qui passe sur FB, You Tube que l’on trouve en tapant « Trailer DEAD Genève ». Ca donne envie d’en voir plus. Qui l’a fait ?
DL : Sur DEAD, je me suis vraiment comporté comme un réal, j’ai délégué chaque étape du film : montage, affiche etc… j’essaie vraiment d’utiliser les compétences de chacun. Pour le trailer, c’est un ami, Pascal Rivero, très impliqué sur le film : responsable de SFX, il a fait l’étalonnage (le look du film), il est également zombie. Sa mère, Anne-Marie Rivero, fabrique des prothèses, des masques et des costumes. Elle est maquilleuse sur DEAD et a fourni tous les SFX live. J’ai profité au travers de mon ami Pascal de tout un tas de. Il a également un collectif artistique, Creating Pictures, spécialisé dans le design qui a signé l’affiche de DEAD.

Dead de Daniel Lopez

Où veux-tu diffuser ton film ?
DL : On veut passer le film en festivals et ils exigent une certaine exclusivité de l’œuvre. Le film ne doit pas encore être diffusé à l’international. Je ne cache pas mon ambition. On est des suisses romands, avec un patchwork de cultures cinématographiques, qui représente aussi ce qu’est la Suisse ! DEAD n’est rien d’autre qu’un film ayant des airs américains, tourné dans un environnement genevois. C’était important pour moi qu’on reconnaisse Genève ! C’est une carte de visite que j’ai envie de jouer à fond! Beaucoup de monde veut le voir sur Internet, mais c’est un film de cinéma, fait pour être vu au cinéma. On l’a tourné en cinémascope dans ce but. Et les festivals offrent cette interface.

Quel est ton credo en tant que réal ?

DL : Je veux faire des films en Suisse, à Genève, car la Suisse Romande a une compétence intrinsèque, une vraie dynamite qui n’attend qu’une étincelle. Le cinéma est un art mais aussi un divertissement ! Faisons-nous voir ! Et par le plus grand nombre ! Plus j’ai des mécontents autour de moi et mieux je me porte ! Selon un proverbe chinois, on mesure la grandeur d’un homme au nombre de détracteurs qu’il peut cacher dans son ombre.

DEAD, bientôt long métrage ?
DL : DEAD fait partie d’un univers diégétique que les autres films vont aborder. C’est un prisme étroit de tout un univers que j’ai imaginé. Sur le prochain film, une référence claire sera faite à DEAD.

www.facebook.com/deadthemovie

[Roxane Vedovati]

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