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« Divergente 2 : L’Insurrection », une dystopie qui ne diverge pas de ses prédécesseurs.

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Divergente 2 : L’insurrection
Divergente 2 : L’insurrection –

Avec Robert Schwentke à la réalisation, la saga brille par ses effets visuels, mais sombre dans la médiocrité scénaristique et la redondance.


Ne nions pas l’évidence : il est très probable que quelque part, au moment même où vous lisez cet article, une femme soit en train d’écrire l’histoire d’une héroïne, au premier abord ordinaire, qui s’insurge contre un système opprimant et déshumanisé, pour la quête de liberté et de l’affirmation de soi. Tout comme les biopics et les films de super-héros, les adaptations de romans dystopiques sont aujourd’hui à la mode, mais encore faut-il qu’elles réussissent à remporter un succès commercial et conquérir le cœur du public pour que les tomes suivants aient droit à une adaptation cinématographique. Bien que l’histoire de « Divergente » présente de nombreuses similitudes avec sa grande sœur « Hunger Games », le long-métrage réalisé en 2014 par Neil Burger (« Limitless ») est parvenu aisément à se trouver une place au sein du box-office en engrangeant plus de 286 millions de dollars de recettes, ce qui a permis à la suite du premier roman de voir le jour sur grand écran. Nous voilà donc un an après avec « Divergente 2 : L’Insurrection », deuxième épisode de la franchise.

Divergente 2 : L’insurrection

Pour rappel, l’histoire prend place dans une société futuriste dans laquelle chaque individu doit choisir parmi cinq factions (Altruistes, Audacieux, Fraternels, Sincères et Érudits), celle qui se rapproche le plus de ses valeurs et de sa personnalité. Trios Prior (Shailene Woodley) découvre qu’elle est Divergente et qu’elle est prédisposée à entrer dans plusieurs de ces catégories. Transgressant les normes par sa différence, elle doit cacher son secret et s’adapter à son nouveau groupe (les Audacieux) pour survivre. Le film reprend cinq jours après que Tris et son petit ami Quatre (Theo James) aient réussi à empêcher de justesse Jeanine (Kate Winslet), le leader des Erudits, d’exterminer tous les Altruistes et de prendre le pouvoir sur toutes les factions. Accusés à tort d’avoir mené et organisé cette tuerie, Tris et ses compagnons se réfugient chez les Fraternels, un clan prônant la non-violence, afin d’élaborer un plan pour stopper Jeanine, décidée à supprimer tous les Divergents, qu’elle perçoit comme une menace pour la société et à mettre la main sur une mystérieuse boîte contenant un message, qui viendrait justifier sa politique dictatoriale.

Pour ce deuxième opus, le réalisateur allemand Robert Schwentke (« Red », « R.I.P.D ») succède à Neil Burger, qui avait fourni un premier film divertissant, transposant de manière réussie les éléments clefs du livre, mais restait en retrait par son manque de substance et sa prévisibilité. Avec un univers, des personnages et des enjeux déjà mis en place, Schwentke n’a plus qu’à tenter de reproduire l’excitation qu’avait générée « Divergente». Pour cela, il reprend tout simplement le concept des simulations, qui s’était révélé efficace dans le premier long-métrage, et joue avec le suspense et les perceptions du spectateur, qui, à plusieurs reprises, se demande (très brièvement) si ce qu’il voit est réel ou n’est que l’objet d’une illusion. Si les scènes d’action sont bien menées et soutenues par des effets spéciaux impressionnants, elles ne suffisent pas à compenser la platitude du jeu des acteurs, dont les personnages n’ont pas été gratifiés d’un plus ample développement. Les scénaristes ont arrangé l’histoire originale pour mettre davantage en avant le caractère extraordinaire et divergent de l’héroïne, mais rien dans son comportement, ni dans ses agissements n’arrive à nous convaincre de ce qui semble passer pour une évidence pour tous les protagonistes. Par ailleurs, l’apparition d’une nouvelle technologie permettant d’identifier aisément à quelle faction appartient un individu, remet entièrement en question l’utilité du premier long-métrage et rend obsolète toutes les épreuves qu’a dû traverser notre héroïne pour en arriver à là. Celle-ci est accablée de remords et est hantée par les images de la mort de plusieurs de ses proches dont elle est plus ou moins directement responsable. Le problème est que le spectateur passe à côté de la résonance émotionnelle de ces séquences, tant l’importance de ces personnages était réduite et leur apparition brève. Pour être certain que le public mesure l’ampleur de la tristesse de la jeune femme, le film présente une scène où l’on voit l’actrice se couper férocement les cheveux et qui nous touche, non pas parce que l’on déplore aussi la mort des personnages, mais plutôt parce que l’on regrettera la longue tignasse de Shailene Woodley. Theo James, lui, semble ne disposer que d’une seule expression faciale et joue un personnage ayant autant de personnalité qu’une coquille vide, la faute au réalisateur qui n’a pas su exiger plus de ses acteurs et mieux les diriger. Néanmoins, Miles Teller (« Whiplash »), l’interprète de Peter, donne un peu de couleur au film grâce à son caractère arrogant et imprévisible, ainsi que Kate Winslet, qui reste brillante et charismatique dans son rôle d’antagoniste.

Divergente 2 : L’insurrection

« Divergente 2 : L’Insurrection » souffre d’une direction plate et d’une narration peu prenante, qui, contrairement au premier film de la saga, ne se contente que d’occuper le spectateur avec des effets spéciaux et des séquences de corps à corps dont le dénouement est toujours trop facile et peu surprenant. Malgré les efforts et le charme de Shailene Woodley, celle-ci ne parvient pas à porter la franchise sur ses épaules. Toutefois, le long-métrage a le mérite de ne pas trop se focaliser sur l’histoire d’amour des protagonistes (et heureusement, vu l’alchimie non-existante entre Tris et Quatre). Le film se termine sur un gros cliffhanger prenant une toute autre direction que celle de « Hunger Games » et ouvre des portes vers de nombreuses possibilités, qui ne demandent qu’à être exploitées dans les deux prochains longs métrages, car tout comme « Harry Potter », « Twilight » ou « The Hunger Games », le dernier volet de la saga fera l’objet d’un film en deux parties.

Divergente 2 : L’insurrection
Réalisation: Robert Schwentke
Avec: Shailene Woodley, Theo James, Kate Winslet, Distributeur : Ascot Elite Entertainment
Sortie le : 18.03

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