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Ebola Syndrome

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Ebola Syndrome

Réalisé par Herman Yau, ce film est une revisite tardive d’un premier jalon transgressif de 1993 intitulé « The Untold Story », qui raconte l’histoire d’un restaurateur psychopathe furieusement épris de fornication et de violence envers toutes les personnes qui l’entourent, allant même jusqu’à les découper en morceaux pour en faire des beignets à la viande qu’il sert ensuite en toute impunité. Le concept tiré d’un fait divers réel des plus sordides y était poussé jusqu’au fond le plus obscur de l’immoralité perverse, captant principalement l’attention par la performance ahurissante du rôle principal, l’inévitable Anthony Wong. Faciès crevassé, regard ahuri et détachement olympien lui permettaient d’offrir une ambiance de l’extrême tout à fait particulière et à réserver à un public très averti, à prendre au minimum au troisième degré sous peine de fuir ou de s’offusquer au bout de dix secondes. Sous ses airs de vaste blague sans limite de mauvais goût, le film poussait même le vice jusqu’au massacre le plus ignoble qu’il ait été donné de voir au cinéma.

L’archétype du film de Catégorie III

Fort de ce premier sommet de décadence, Herman Yau devenu réalisateur locomotive de la Catégorie III, et Anthony Wong, maintenant star multi-facettes, se retrouvent en 1996 pour une revisite en roue libre encore plus extrême. Le restaurant se situe maintenant en Afrique du Sud, où Anthony Wong se masturbe, tue, découpe, viole et vend humains et quartiers de viande alors qu’il est recherché pour un premier triple meurtre commis dès la scène d’introduction. Herman Yau y ajoute une indigène mourante atteinte du virus Ebola que notre cuisinier à la masse va de ce pas violer avec la plus grande insouciance. Il devient très vite porteur sain du dit virus et s’en va joyeusement le propager jusqu’à Hong Kong allant même jusqu’à cracher sur les passants pour nous offrir toujours plus d’épileptiques se tortillant frénétiquement à terre en évacuant un liquide infecte. Il est bon de rappeler que la violence d’un film HK tel qu’ « Ebola Syndrome » est née d’une culture cinématographique bien différente de celle beaucoup plus familière, gore et spectaculaire d’un « Braindead », en dépit du fait que la seule version existante du métrage soit elle-même censurée ! Même si les deux films sont fondateurs dans la même catégorie de l’horreur extrême et utilisent régulièrement l’humour, l’exagération et la dérision pour dédramatiser le massacre, « Ebola Syndrome » ne cherche pas la démonstration de gore à tout prix mais plutôt la démonstration de mauvais goût à tout prix, ce qui le rend beaucoup plus malsain. La seule scène vraiment gore est une autopsie lors de laquelle un médecin extirpe des bouts de viscères liquéfiés par le virus Ebola. Le reste, constitué d’épileptiques contaminés à terre, de viols barbares, de meurtres d’une violence inouïe et d’autres joyeusetés urinaires et masturbatoires, restent assez volontairement hors champ lors des plans les plus gore, ce qui permet à Herman Yau d’appuyer lourdement sur les idées les plus retorses et l’humour local typiquement d’époque, des plus scabreux et raciste.

Un film difficile

Comme dans la plupart des films de catégorie III malheureusement, la stupidité de l’ensemble et la mise en scène vite emballée en rebuteront plus d’un. Le talent artisanal d’Herman Yau et la performance d’un Anthony Wong complètement allumé ne peuvent que couvrir un scénario d’une bêtise effroyable qui s’enfonce dans le mauvais goût le plus total sans prendre le moindre soin pour ménager le spectateur. Ebola Syndrome est à prendre comme une farce grandiloquente qui se moque de tout. La dernière réplique de l’introduction dit à ce propos : « Je les tue, et alors ? Où est le mal ? ». Tout le monde est de toute façon pourri et indigne de vivre dans le film et Anthony Wong incarne cette pourriture de tout son corps. S’il s’agit de conseiller un film révélateur de la folie au cinéma, « Ebola Syndrome » s’impose comme l’un des piliers du jusqu’au boutisme hongkongais, qui se paie même le luxe de faire rire en plus de donner la nausée, ce qui le porte dans une catégorie bien différente des films type « Camp 731 » ou même « Salo ou les 120 journées de Sodome ».

Ebola Syndrome
De Herman Yau
Avec Anthony Wong

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