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Géraldine Asselin : « J’adore « Okoye », elle est loyale, forte et a un humour fin »

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En mai dernier à Paris avec notre partenaire « Baka News Network », nous avons fait plusieurs rencontres dont celle de Géraldine Asselin. Comédienne aguerrie dans le doublage notamment, elle nous a expliqué comment elle est devenue Directrice Artistique et son lien avec Halle Berry.


Tout d’abord, qu’aviez-vous ressenti en reprenant la barre suite aux premières vagues Covid ? Alors c’était la libération. C’est vrai que ce premier confinement de 2 mois sans rien faire en restant à la maison, c’était la 1ère fois que ça arrivait et c’était un peu compliqué. Il y a eu 1 ou 2 petites séances, en publicités pour des contrats qui se perduraient, qu’on faisait un peu à la maison avec les moyens du bord. Mais, c’est vrai que sinon… On a été à l’arrêt pendant 2 mois. Donc, ça a été formidable de se remettre au boulot, de retourner en plateau, même si on n’était qu’un par un.

Vous prêtez votre voix notamment à Halle Berry, Michelle Rodriguez ou Zoe Saldana. Avez-vous une préférence pour le jeu de l’une d’entre elle ? Alors, je les aime toutes les 3, évidemment. Mais j’ai vraiment un gros coup de cœur pour Halle Berry. Parce que c’est vraiment une énergie qui est proche de la mienne. Elle fait des choses magnifiques et c’est une très, très grande comédienne pour moi. Elle a beaucoup de finesse, de nuances et c’est vrai que quand je la double, j’ai l’impression de comprendre ce qu’elle fait. Parce qu’elle est vraiment formidable. Il faut évidemment travailler, mais c’est… fluide. C’est vraiment quelqu’un que j’adore doubler.

Un de vos collègues Lucien Jean-Baptiste (« Adorables ») disait dans une interview, que la voix doit correspondre avant tout au personnage. Peu importe l’ethnie, la couleur de peau. Quel est votre avis ? Je ne suis pas tout à fait d’accord parce qu’on a des timbres qui correspondent, quoi qu’on en dise. On a des tessitures vocales qui correspondent un petit peu. Il y a beaucoup de comédiens blancs qui doublent des acteurs noirs et ça correspond très bien. C’est vrai qu’en tant que Directrice Artistique, je choisis quelqu’un qui a une voix et une énergie qui correspondent. Mais pour moi, il ne faut pas absolument que ça soit que les noirs qui se doublent entre eux. J’essaie d’être un peu plus souple. Par contre, je ne suis pas non plus d’accord avec le fait qu’il faut mettre que des comédiens blancs sur des noirs. Il faut vraiment que tout le monde trouve sa place.

Vous avez dit être Directrice Artistique (D. A.) dans le doublage. Mais comment est-ce arrivé ? On me l’a proposé en fait et c’est quelque chose qui m’intéressait. Mais je pensais le faire dans quelques années. Il y a 3 ans, une directrice de production d’une des sociétés de doublage, m’a dit qu’elle me voyait vraiment bien faire de la D.A. Et je lui ai que j’allais y réfléchir. Peu de temps après, je lui ai dit oui. Elle m’a donc proposé un 1er film qui s’est bien passé. On en a fait un deuxième et puis les choses se sont lancées. D’autres boites de production m’ont contactée et maintenant, je dirige. J’essaie de beaucoup équilibrer les choses parce que j’aime être comédienne et être à la direction artistique peut facilement être dévorant. Parce que qu’il y a énormément de contenu avec les plateformes.

Vous avez été choisie vocalement dans de grands films de super-héros. Comment aviez-vous passé le casting vocal et comment cela se passe-t-il pour garder la confidentialité ? On passe des essais pour des gros films du genre, les blockbusters. Dans certains, on ne voit même pas l’image qui est barrée. Ou alors on voit que la bouche. Ce n’est pas évident de passer des castings où on n’a pas forcément l’image. Pour la confidentialité maintenant, c’est quand même assez compliqué. Sur les « X-Men » avec Halley Berry, c’était les premières fois où je la doublais. On n’était pas encore dans cette phobie totale de la confidentialité à l’époque et on pouvait voir le film. Mais, il y a des choses, même sur les enregistrements, où vraiment c’était plus dur. Par exemple, dans « Avatar », on double juste avec la bouche et rien d’autre. Mais, on a un directeur de plateau qui est là pour tout nous expliquer. Il a vu le film avant et connaît chaque situation. Donc, on lui fait complètement confiance et il reste un vrai chef d’orchestre. Vraiment. Ça a tout son poids. J’avais donc passé des essais et étais très heureuse d’avoir été choisie sur « Black Panther » par exemple. Mais, c’est vrai qu’il ne faut pas en parler et on n’a même pas le droit de dire qu’on participe. C’est un peu beaucoup je trouve. Mais bon, ils ont vraiment peur qu’on prenne des images, des choses comme ça. C’est de bonne guerre. C’est tellement de millions investis sur ces films, qu’avec les réseaux… Il y en a qui sont à l’affut du piratage. Donc, je comprends aussi ce besoin. Mais pour travailler, ce n’est pas simple.

A propos de « Black Panther » et 4 ans après le 1er volet, vous avez à nouveau prêté votre voix à Danai Gurira dans « Black Panther : Wakanda Forever ». Comment avez-vous perçu ce 2ème film ? Lors du doublage du film, je n’ai vu que les scènes dans lesquelles mon personnage figurait. Je l’ai réellement découvert à l’avant-première française le 7 novembre, où toute l’équipe avait été conviée. J’ai trouvé ce 2ème opus très réussi. Bien qu’il soit assez long, on ne s’ennuie pas et les scènes de batailles sont vraiment magnifiques. L’hommage à Chadwick Boseman est très touchant.

Il vous est arrivé de parler le « Wakandais », ou plutôt dans la réalité le xhosa. Une langue très utilisée en Afrique du Sud. A quel point était-ce difficile par rapport au français et en sachant que vous avez eu beaucoup de restrictions pour doubler « Okoye » ? Dans le 1er opus, je disais quelques mots en « Wakandais/Xhosa » parce que le raccord voix avec la version originale à certains moments, était difficile à obtenir. Le français et le « Wakandais » s’entremêlaient presque. Sur ce 2ème film, il y a beaucoup plus de « Wakandais/Xhosa » sur mon personnage j’ai l’impression. On a cependant réussi à garder beaucoup de « Wakandais » car le français venait après. Heureusement d’ailleurs (rire), car autant sur quelques mots, on arrive à travailler à l’oreille. Mais sur des phrases plus longues avec des émotions, cela aurait été un peu compliqué à gérer je pense. Donc là encore, nous avons beaucoup travaillé pour rendre le raccord voix le plus proche possible.

Pour terminer, quel est votre meilleur souvenir comme Directrice Artistique ? La 1ère série que j’ai dirigée qui s’appelle « Feel Good » pour « Netflix » et qui est une série anglaise. Je l’ai beaucoup aimée parce que les acteurs anglais sont vraiment très fins. C’était très agréable de pouvoir diriger des comédiens dans les nuances, d’aller au bout des choses et de ne pas se contenter de quelque chose de bateau. Donc oui, c’est vraiment… La fierté d’une 1ère série. Evidemment, quel que soit le projet, le téléfilm ou film… On a cette pression-là, de réussir et de faire du bon travail. Mais une série, ça engage encore plus (d’énergie) parce qu’il faut que tous les épisodes soient bons. Donc ça, c’était, ouais… C’est mon plus beau souvenir.

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