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Jean-Patrick Benes : « On ambitionnait de voir notre film devenir l’ultime film de switches »

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Pour Jean-Patrick Benes, le body swap movie n’a plus de secret. Co-scénariste et réalisateur du film « Le Sens de la famille », il raconte la naissance de cette histoire pêle-mêle, dans laquelle les membres d’une même famille se retrouvent tour à tour bloqués dans le corps d’un autre.


Bonjour Jean-Patrick Benes ! D’où vous est venue cette idée de film, dans lequel une gamine devient la mère de famille et une adolescente se retrouve bloquée dans le corps de son père, et ainsi de suite ?
On a souvent tendance à penser que l’on trouve les histoires, mais en réalité, ce sont les histoires qui nous trouvent. À la base, nos producteurs sont venus nous voir [Allan Mauduit, Martin Douaire, Thibault Valetoux et lui-même] pour écrire une comédie familiale. Pour sortir des sentiers battus, on a opté tous les quatre pour le genre fantastique. D’un côté, l’idée d’exploiter le switch (trad. changement) nous est venue assez rapidement. On trouvait sympa de « perdre » nos personnages et nos spectateurs, et de s’en amuser. Mais comme il existe déjà beaucoup de films de switches, on ne voulait pas que « Le Sens de la famille » devienne le énième. Avec plusieurs switches et re-switches dans une même histoire, on ambitionnait de faire l’ultime film de switches. Il y a d’ailleurs six remakes, chinois et espagnol notamment, qui sont en préparation. Et d’un autre côté, certains sujets nous intéressaient, comme le parcours de ce père [interprété par Franck Dubosc] qui baisse les bras sur sa famille, son mariage et son boulot. On aimait l’idée que cette aventure fantastique le fasse évoluer et comprendre des choses sur lui-même.

Avec ces switches et re-switches, peut-on laisser place à l’improvisation, ou est-ce qu’il est au contraire impératif de suivre à la lettre ce qui a été écrit, pour ne pas s’y perdre au moment du tournage ?
Alexandra [Lamy] et Franck [Dubosc], par exemple, ont fait de belles propositions en amont, qu’on a pu intégrer dans le scénario. En revanche, sur le plateau, comme il fallait bien découper les scènes, pour que ce soit facile de compréhension et que le rire vienne spontanément, on n’a évité les improvisations à ce moment-là.

« On a souvent tendance à penser que l’on trouve les histoires, mais en réalité, ce sont les histoires qui nous trouvent… »

C’était un souhait de votre part de retrouver le couple Dubosc-Lamy après « Tout le monde debout »  ?
Personnellement, je suis un fan de ce film [réalisé en 2018 par Franck Dubosc]. J’ai toujours aimé le fait qu’au cinéma, certains couples fonctionnent bien. Et je crois qu’il ne faut pas avoir peur de reprendre un même duo si ça fonctionne bien. En l’occurrence, tous les deux ont un certain niveau de comédie, ils avaient déjà une complicité pour avoir déjà travaillé ensemble, et il faut dire qu’ils rentraient parfaitement dans les archétypes de cette famille-là. Ils étaient au service du film.

Dans une interview, Franck Dubosc nous confiait justement que, sur le tournage, l’enjeu des acteurs avait été celui de ne pas tomber dans la caricature…
Pour que cette comédie fonctionne, il fallait en effet que les personnages soient des archétypes, comme je le disais, c’est-à-dire que tout le monde se retrouve en eux. Il s’agissait donc d’accentuer un peu les défauts, toutefois sans que ça ne devienne caricatural.

Pour interpréter une mère de famille, la jeune actrice Rose de Kervenoaël a-t-elle bénéficié de l’aide d’un coach pour adopter les manières d’une femme de 40 ans ?
Il faut dire que Rose a déjà en elle cette maturité et cette intelligence. Elle avait effectivement un coach avec elle et sur le tournage, Alexandra était aussi là pour l’aider. Cette dernière lui a appris à fumer… C’est moche, je sais ! (rires) Non, en fait, elle lui a appris à tenir une cigarette. Même si ce n’était pas une vraie, il fallait que ce soit crédible. Mais bizarrement, pour Rose, c’était plus difficile d’être l’archétype d’une petite fille de sept ans que d’être l’archétype de la mère de famille de 40 ans. Quand je lui demandais de sucer son pouce, elle trouvait ça ridicule. Naturellement, elle était plus proche de l’adulte que de l’enfant.

Franck Dubosc confiait aussi que les moments de cafouillage étaient nombreux sur le tournage. À plusieurs reprises, les acteurs ne savaient plus qui était qui, et dans le corps de qui. Vous aussi vous étiez perdu par moments à l’écriture ?
Oui, tout à fait. On ne savait pas si on parlait de l’âme ou du corps. Au moment du choix des costumes, c’était le vrai cafouillage. Et sur le plateau, quand on disait « Chacha, ça va être à toi ! » [surnom de la cadette dans le film], les comédiens ne savaient pas si c’était à Rose de débarquer ou alors à Franck de sucer son pouce. 

Le Sens de la famille
FR – 2020 – Comédie
Réalisateur: Jean-Patrick Benes
Casting: Franck Dubosc, Alexandra Lamy, Christiane Millet, Artus, Mathlide Roehrich, Ricky Tribord
Pathé Films
30.06.2021 au cinéma

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Amoureux du film «American Gigolo», ses parents la prénomme en hommage à l'actrice américaine Lauren Hutton. Ainsi marquée dans le berceau, comment aurait-elle pu, en grandissant, rester indifférente au 7ème art ? S'enivrant des classiques comme des films d'auteur, cette inconditionnelle de Meryl Streep a prolongé sa culture en menant des études universitaires en théories et histoire du cinéma. Omniprésent dans sa vie, c'est encore et toujours le cinéma qui l'a guidée vers le journalisme, dont elle a fait son métier. Celle qui se rend dans les salles pour s'évader et prolonger ses rêves, ne passe pas un jour sans glisser une réplique de film dans les conversations. Une preuve indélébile de sa passion. Et à tous ceux qui n'épellent pas son prénom correctement ou qui le prononcent au masculin, la Vaudoise leur répond fièrement, non sans une pointe de revanche : «L-A-U-R-E-N, comme Lauren Bacall !». Ça fait classe !

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