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« La Chute du Président » cultive nos angoisses à l’ère du numérique

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Après « La Chute de la Maison-Blanche » (2013) et « La Chute de Londres » (2016), le réalisateur Ric Roman Waugh propose un troisième opus dans la lignée, le premier à intervenir dans cette Amérique (re)politisée, depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. Pour « La Chute du Président » Gerard Butler retrouve le costume de Mike Banning, fidèle agent de protection.


Loin du stress et des tourments que lui impose la vie politique, le Président des Etats-Unis, Allan Trumball, incarné par Morgan Freeman, s’octroie un instant de pêche sur un lac paisible et retiré de Washington. Une vigilance maximale est requise pour s’assurer de sa protection. Soudain, des centaines de petites ombres noires s’échappent de la forêt alentour. A première vue, on imagine des oiseaux regagnant ensemble de la hauteur. Mais ces objets non-identifiés, qui deviennent menaçants, se rapprochent du lac à toute vitesse, pour venir s’écraser violemment contre une dizaine d’agents de sécurité. Des drones veulent la peau du Président Trumball.

L’attaque fait un carnage, la défense présente sur les lieux est complètement décimée, à l’exception de Mike Banning. Il demeure l’unique à pouvoir assurer la sécurité du résident de la Maison-Blanche. Leur bateau est dans le viseur du drone, Banning parvient à attirer Trumball au fond du lac, juste avant l’explosion… Au moment du réveil, c’est le trou noir. Le Président est dans le coma, Banning est menotté à son lit d’hôpital, car personne ne peut attester de la réelle nature des intentions de ce dernier au moment de l’attaque. Serait-il complice de cette tentative d’assassinat, dont la provenance reste à encore déterminer ?

Le réalisateur Ric Roman Waugh cultive la mémoire collective pour bâtir son récit. Car nous partageons tous la mémoire de l’assassinat du Président John Fitzgerald Kennedy. Alors que celui-ci, en visite à Dallas, salue la foule à bord de sa voiture de fonction, il est abattu de plusieurs balles dans la tête et décède sur le coup, dans les bras de la First Lady. Bien loin de la carabine Carcano au calibre 6,5 mm – ce modèle de fusil officiellement reconnu comme ayant causé la mort de Kennedy ce 22 novembre 1963 – il est aujourd’hui, en 2019, question d’une attaque 2.0, ne serait-ce que pour rappeler la puissance de la machine, qui plus est lorsque cette dernière est contrôlée par l’humain. Dans « La Chute du Président », Ric Roman Waugh exploite nos angoisses à l’ère du numérique, tels que le piratage informatique ou encore la cyber-attaque.

Malgré un scénario classique, il y a quelque chose d’excitant à se plonger dans les coulisses du pouvoir. Dans ce thriller, le héros en pleine quête, doit résoudre les épreuves que lui imposent la société ainsi que les diverses institutions qui la régissent. Pour prouver son innocence et remporter la victoire, Mike Banning doit affirmer sa masculinité en « se battant comme un lion » et en tirant profit des faiblesses de l’adversaire. Comme tout héros qui se respecte, sa quête n’est pas dépourvue d’un retour à l’enfance, marquée par des retrouvailles père-fils, où Banning doit gagner la reconnaissance de son paternel s’il souhaite poursuivre son aventure à haut risque et s’imposer comme figure de chef dans le schéma familial classique. Dans le rôle du père, l’acteur Nick Nolte, doux mélange entre Papa Noël et ermite redoutable, met du piment dans cette course-poursuite haletante.

La Chute Du Président
USA – 2019
Genre: Action
Réalisateur: Ric Roman Waugh
Acteur: Gerard Butler, Morgan Freeman, Piper Perabo, Jada Pinkett Smith, Tim Blake Nelson, Nick Nolte, Lance Reddick, Danny Huston, Michael Landes, Chris Browning
Impuls
28.08.2019 au cinéma

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Amoureux du film «American Gigolo», ses parents la prénomme en hommage à l'actrice américaine Lauren Hutton. Ainsi marquée dans le berceau, comment aurait-elle pu, en grandissant, rester indifférente au 7ème art ? S'enivrant des classiques comme des films d'auteur, cette inconditionnelle de Meryl Streep a prolongé sa culture en menant des études universitaires en théories et histoire du cinéma. Omniprésent dans sa vie, c'est encore et toujours le cinéma qui l'a guidée vers le journalisme, dont elle a fait son métier. Celle qui se rend dans les salles pour s'évader et prolonger ses rêves, ne passe pas un jour sans glisser une réplique de film dans les conversations. Une preuve indélébile de sa passion. Et à tous ceux qui n'épellent pas son prénom correctement ou qui le prononcent au masculin, la Vaudoise leur répond fièrement, non sans une pointe de revanche : «L-A-U-R-E-N, comme Lauren Bacall !». Ça fait classe !

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