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samedi, avril 20, 2024
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« Le Mans ’66 » : lent démarrage, victoire assurée

Moïra Farwagi
Moïra Farwagi
Passionnée par l’écriture et le cinéma depuis longtemps, Moïra Farwagi a trouvé au sein de Daily Movies un merveilleux moyen de communiquer ses passions. Des films cultes aux films un peu moins cultes et franchement risibles des années 80, en passant par les comédies, les films de super-héros, les films qui font pleurer et encore un tas d’autres choses, le genre préféré de Moïra peut se résumer par « ce qu’elle aime ».

Il y a peut-être une chose importante à signaler avant que vous ne vous lanciez réellement dans la lecture de cet article : je ne connais rien aux voitures. Ce n’est pas une exagération. Je fais partie des gens qui se réfèrent aux voitures en terme de couleurs et de « jolie » ou « moche ». Je sais seulement que j’aime les vieilles voitures parce qu’elles sont belles à regarder et que j’aime ce qu’elles m’évoquent : de la classe, des vieilles publicités, des vieux films plein de soleil, des balades en décapotables sur les bords de mer et d’autres road trips que je n’ai bien évidemment jamais connus. « Alors pourquoi faire un article sur un film qui parle précisément de courses automobiles, pourquoi nous faire perdre notre temps avec un avis si douteux ? » Vous entends-je déjà. Trois raisons : Christian Bale, Matt Damon, histoire inspirée de faits réels. Et puis peut-être que quelqu’un qui ne reconnaît pas assez les bolides pour être aveuglé par eux est justement plus à même de juger un film comme cela pour son scénario ; parce que s’il a su me captiver et me donner envie de chercher des informations sur un sujet aussi éloigné de moi que les 24 Heures du Mans, c’est qu’il est sûrement réellement intéressant et qu’il peut plaire à tout le monde.

« Le Mans ’66 » raconte l’histoire sans doute méconnue, si l’on exclut les connaisseurs de voitures de courses, de la revanche de Ford sur Ferrari pendant la course du Mans de 1966. En 1963, la compagnie Ford connaît depuis quelques années une baisse de leurs ventes. En effet, la jeunesse des années 60 a une image vieillie et ennuyeuse de Ford et une idée leur vient pour y remédier : participer à la course des 24 Heures du Mans. Seulement, Ford ne construit pas de voitures de courses et bien que la compagnie soit associée à des valeurs américaines et qu’elle a révolutionné la construction d’automobiles, elle n’est pas spécialement reconnue pour les qualités techniques de ses voitures…

Pour redorer leur blason, Lee Iacocca, vice-président de la Ford Motor Company, tente alors de s’allier à Ferrari, grand gagnant de la compétition depuis trois années consécutives. Pour faire court (et ne pas trop en révéler), Ferrari refuse et Ford se retrouve au point de départ : baisse des ventes, pas de voitures de courses, pas d’espoir de participer à la compétition. C’est sans compter sur l’entrée en scène de Carroll Shelby, premier coureur automobile américain ayant remporté la course du Mans en 1959, arborant les couleurs anglaises d’Aston Martin. Peu de temps après sa victoire, Shelby se retire des courses automobiles pour raisons de santé ; ses problèmes cardiaques préexistants étant devenus trop dangereux dans des contextes aussi extrêmes que ces courses, il préfère se reconvertir et devenir constructeur automobile. Ford met alors peu de temps à lui proposer une association qui leur permettrait de construire la Ford conçue pour Le Mans, la Ford qui permettrait aux Américains de ramener la victoire outre-Atlantique. Il ne manque plus qu’un pilote, et il semble tout trouvé : le meilleur pilote que Shelby connaisse est un Anglais, vétéran de la Deuxième Guerre Mondiale, du nom de Ken Miles.

Matt Damon interprète Carroll Shelby et le fait avec discrétion mais conviction et se glisse parfaitement dans la peau du personnage. Le talent de Christian Bale (Ken Miles dans le film) n’est pour sa part plus à vendre, mais il convient tout de même de souligner que l’acteur donne à chaque fois l’impression d’être une toute autre personne à chacune de ses apparitions dans ses différents films, et « Le Mans ’66 » ne fait pas exception. Les deux s’allient pour des interprétations fluides, une alchimie évidente et touchante et un réalisme qui rend ce long-métrage vivant, sans trop en faire. Même s’il est vrai que les deux acteurs principaux m’ont poussée en premier lieu à voir ce film, c’est son histoire et sa qualité qui m’ont fait rester. 

Bien qu’un peu long par moments, le film garantit, je le pense, de plaire à tout le monde : aux amateurs de courses automobiles bien évidemment, mais également à ceux comme moi qui n’y connaissent rien, à ceux entre deux qui aiment simplement les belles voitures, et tout bêtement aux amateurs de bons films. L’ambiance, ainsi que les acteurs, sont ici d’excellents vecteurs pour faire découvrir une histoire méconnue qui est captivante, même pour les plus profanes d’entre nous.

LE MANS ’66
USA – 2019 – 2h33min
Réalisé par James Mangold
Avec Matt Damon, Christian Bale, Jon Bernthal, Caitriona Balfe, Josh Lucas, Tracy Letts, Ray McKinnon
Produit par Chernin Entertainment, TSG Entertainment, Turnpike Films

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