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Les Guerriers du Bronx

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Les Guerriers du Bronx

Enzo G. Castellari, spécialiste du bis et du nanar transalpin est à la recherche d’un héros pour son prochain film, « Les Guerriers du Bronx». Il recrute un jeune inconnu dans la salle de muscu de son quartier, Marco Di Gregorio, qu’il rebaptise promptement Mark Gregory pour l’exportation, et l’envoie s’ébaudir au milieu de figurants grimaçants dans des terrains vagues new-yorkais censés figurer le Bronx du futur. L’effet est saisissant : avec une expressivité que ne lui envierait pas une huître mazoutée, Marco se révèle aussi crédible en meneur d’hommes charismatique qu’un caniche rose en chien d’attaque et suffit à nanardiser tout le projet. Pourtant, le film se révèlera un vrai succès et une suite verra le jour, pour le plus grand plaisir des amateurs déviants d’acting monolithique. Retour sur une saga (post) apocalyptique.

Le futur du passé
Le film se déroule dans un futur proche, en 1990 (!). Le ghetto du Bronx est le lieu d’affrontements entre plusieurs gangs. Trash, un grand gaillard, est le leader de celui des motards. L’action se déroule en trois temps : Trash sauve de la mort une donzelle dont il tombe amoureux, seulement la police veut absolument la récupérer car elle est la fille d’un puissant. Après quelques péripéties, il se lie d’amitié avec le chef d’un clan rival, un black (étrangement le seul du Bronx) surnommé « l’ogre » et fièrement campé par notre Fred Williamson préféré, qui utilise un karaté redoutable… pour nos zygomatiques. Il s’allie avec lui pour sauver la donzelle qui a entre-temps été capturée.

Proposant une redoutable esthétique gay style Village People, le film explose sa cote de ringardise dès les premières secondes. 90% des acteurs arborent fièrement des moustaches de compète, le cuir est de rigueur et l’on peut relever moult détails qui ne trompent pas : les lunettes sont dignes des meilleurs épisodes de « CHIPS » et le chef de la police porte un uniforme en cuir noir sans doute fabriqué sur mesure à San Francisco. Au niveau des scènes d’action, le film atteint des sommets. Les chorégraphies sont d’un autre âge, au point de faire passer le moindre épisode de « L’agence tous risques » pour un polar hard-boiled de John Woo. On rajoutera à cet inventaire une B.O. jouissive, une soupe rock FM que n’auraient pas renié Nicolas Peyrac ou Jean-Louis Capdevielle.

L’avenir du futur
En 1983, Castellari remet le couvert pour un second opus. Le scénario change peu : dans un futur proche où la société est plus que jamais sous le joug de multinationales sans scrupules, l’une d’elles souhaite raser le ghetto du Bronx pour y reconstruire du tout nouveau tout beau. Elle charge donc l’impitoyable Wangler (Henry Silva dans un énième rôle de salaud) et ses exterminateurs d’éradiquer la vermine qui hante encore les lieux. C’est la curée : la faune bigarrée du Bronx se fait lâchement massacrer par le Grand Capital et un nazillon sadique. Révolté, le spectateur ne peut que serrer ses petits poings rageurs dans l’attente d’un héros authentique. Celui-ci surgit alors à moto, incarné par un Mark Gregory moins expressif que jamais, crinière d’étalon au vent : Trash est de retour. Le public de nanardeurs applaudit à tout rompre.

Long combat urbain entre exterminateurs vêtus de seyantes combinaisons argentées et un Trash crapahutant comme un ahuri, lâchant de temps à autre quelques savoureux apophtegmes d’une voix rocailleuse (le doubleur est celui de Stallone !), ce second opus surpasse sans mal le premier, essentiellement parce qu’il est beaucoup plus rythmé. Une valeur sûre, riche en mannequins en mousse explosant au ralenti (la patte du maître Castellari).

[RA] & [RB]
Retrouvez l’intégralité de cette critique – et des centaines d’autres – sur nanarland.com, le site des mauvais films sympathiques.

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