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« Mon bébé » : la force des rapports mère-enfants

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Également scénariste pour « Mon bébé », la réalisatrice Lisa Azuelos signe ici son huitième film, dont la thématique rappelle grandement celle abordée dix ans plus tôt dans le film « LOL ». Les rapports mère-fille y sont encore plus profonds, plus émouvants.


Mère de trois grands enfants, Héloïse (Sandrine Kiberlain) doit faire face au départ de sa « petite dernière » Jade (Thaïs Alessandrin), 18 ans, sur le point de quitter la maison pour poursuivre ses études au Canada. Plus le départ de sa fille cadette approche, plus les souvenirs de moments passés avec ses enfants remontent à la surface. La seule crainte, celle de ne pas avoir suffisamment de bons souvenirs pour supporter l’absence. S’étant effacée derrière son rôle de mère pendant des années à force de distribuer cet amour inconditionnel, Héloïse s’est finalement oubliée en tant que femme.

Comme à son habitude, Lisa Azuelos met à nouveau en lumière les femmes, les mères, ces héroïnes du quotidien. Pour la réalisatrice, il s’agit toujours d’adopter le point de vue féminin pour les raconter et tenter de les faire comprendre au plus grand nombre. Avec « Mon bébé » elle mise sur ce lien indéfectible qui unit une mère et ses enfants. Une thématique traitée avec beaucoup de douceur. Car pour le personnage d’Héloïse, ses trois enfants sont toute sa vie. Elle a de la peine à les voir grandir, à s’en détacher de peur de se retrouver seule et devoir retrouver son identité de femme. Un film encore plus émouvant que « LOL », peut-être moins stéréotypé et plus profond aussi.

« Mon bébé » porte aussi l’empreinte Azuelos de « Comme t’y es belle ! », réalisé en 2006. On y retrouve en effet quelques petits clins d’oeil, comme par exemple le Nutella comme réconfort féminin par excellence, cette plongée dans une intimité familiale nous rappelant grandement la nôtre ou encore ce slogan aux intentions féministes, scandé lorsqu’il est question de garçons : « S’il m’aime vraiment, il doit me prendre comme je suis ! ».

Dans son exploration des liens familiaux, Lisa Azuelos ne fait jamais l’impasse sur les relations intergénérationnelles, pour y prouver que peu importe l’âge ou la société dans laquelle on évolue, c’est toujours l’amour qui nous unit. Alors une vraie question à se poser en voyant « Mon bébé », c’est évidemment de savoir jusqu’où Lisa Azuelos s’inspire de sa propre vie et puise dans sa propre histoire de mère divorcée pour accoucher de tels scénarios. Les liens qu’elle entretient avec sa propre mère, la chanteuse et actrice Marie Laforêt, s’assimilent-ils à ceux que connaissant Héloïse et Jade ? Et à ce propos, qui de mieux pour incarner le personnage de Jade que la propre fille de Lisa Azuelos ! Sûrement un challenge aussi pour cette réalisatrice. Peut-être le rôle de la cadette a-t-il été imaginé sur mesure…

Quant à l’actrice Sandrine Kiberlain, elle se révèle parfaite dans ce rôle de mère-poule fusionnelle et il faut bien le dire, un peu décalée sur les bords quand elle s’y met. Petit plus, son fils à l’écran est incarné par Victor Belmondo, qui n’est autre que le petit-fils de celui à qui l’on doit tous les superlatifs, tels que « Le Professionnel » ou « Le Magnifique ». Avec les descendants de Jean-Paul Belmondo et Marie Laforêt, la relève est fin prête !

Mon bébé
FR   –   2019   –   Comedy
Réalisateur: Lisa Azuelos
Acteur: Yvan Attal, Sandrine Kiberlain, Arnaud Valois, Patrick Chesnais, Arthur Benzaquen, Thaïs Alessandrin, Sarah Deffeyes, Marie Bouvet, Chloé Zahar
Pathé Films
13.03.2019 au cinéma

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Amoureux du film «American Gigolo», ses parents la prénomme en hommage à l'actrice américaine Lauren Hutton. Ainsi marquée dans le berceau, comment aurait-elle pu, en grandissant, rester indifférente au 7ème art ? S'enivrant des classiques comme des films d'auteur, cette inconditionnelle de Meryl Streep a prolongé sa culture en menant des études universitaires en théories et histoire du cinéma. Omniprésent dans sa vie, c'est encore et toujours le cinéma qui l'a guidée vers le journalisme, dont elle a fait son métier. Celle qui se rend dans les salles pour s'évader et prolonger ses rêves, ne passe pas un jour sans glisser une réplique de film dans les conversations. Une preuve indélébile de sa passion. Et à tous ceux qui n'épellent pas son prénom correctement ou qui le prononcent au masculin, la Vaudoise leur répond fièrement, non sans une pointe de revanche : «L-A-U-R-E-N, comme Lauren Bacall !». Ça fait classe !

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