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« NIFFF 2021 » : Des pépites 7ème Art aux dissonances du festival

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Si la programmation des « 20 ans » du « NIFFF » fut à la hauteur de l’événement, l’organisationnel s’avéra en partie plus décevant. Tout comme la météo, même si elle ne peut se contrôler. Mais les gens vinrent, en profitèrent et cela fait toujours plaisir.


De la magie du cinéma…

« Beyond The Infinite in 2 minutes » : Comme chaque soir depuis qu’il a son café japonais, Kato rentre directement chez lui après l’avoir fermé. C’est au moment où il va chercher son plectre que sa vie changera à jamais. Son écran d’ordinateur s’alluma et il se vit avec un certain étonnement, dans son café. Son autre moi lui expliqua calmement qu’il vient du futur avec 2 minutes d’avance.

Cette fiction intimiste, réalisé par Junta Yamaguchi, se révèle comme l’un de mes favoris du « Neuchâtel International Fantastic Film Festival ». Original, intelligent et surprenant, le cinéaste capte l’attention de son public dès les premiers instants et jusqu’à la fin. Le fantastique a également une belle part, justement dosée et d’une simplicité parfaitement adaptée à son chef d’œuvre cinématographique.

« My Missing Valentine » : Yang est une jeune femme joviale et motivée. Il lui manque juste l’Amour et donc, un partenaire. Alors qu’elle pense l’avoir trouvé, son rencard le plus important avec lui le jour de la Saint-Valentin, ne se fera jamais. Car pour une raison indéterminée, Yang constata l’inexistence du 14 février. Elle passa donc du 13, au 15 février. Que s’est-il passé cette fameuse date et pourquoi ne se rappelle-t-elle de rien ?

Un film taïwanais mis en scène et réalisé par Yu-Hsun Chen. Là aussi, le récit drôle et fantastique, emporte d’emblée les spectateurs-trices. S’il contient plusieurs scènes romantiques, un virage scénaristique va surprendre, troubler et pimenter le long-métrage. Poétique et magique, « My Missing Valentine » permet également au public de découvrir des endroits merveilleux et intimistes.

« Son » : Laura s’est reconstruite une nouvelle vie depuis plusieurs années déjà, après avoir fui son ancienne secte. Tout va pour le mieux, jusqu’au jour où son fils tombe mystérieusement malade. Et son état se dégrade rapidement. Très vite, Laura sent que cette maladie s’est développée peu après le cambriolage chez eux. Qui étaient ces intrus ? Pourquoi a-t-elle le sentiment de les connaître ? Afin d’avoir les réponses, elle devra s’immerger dans son sombre passé…

Si le scénario donne l’impression d’un certain déjà vu, en réalité et fort heureusement, il n’en est rien. Car le cinéaste évite tous les pièges des clichés et rend un long-métrage intense et sombre. Il n’hésite pas à démontrer qu’une secte peut effectivement détruire des vies, mais que se reconstruire peut aussi arriver une fois l’extraction effectuée. Quant à son approche avec l’horreur, elle surprendra de nombreuses fois et promet de bons moments angoissants.

« Tides » : La terre est inhabitable depuis plusieurs siècles déjà. C’est en tout cas ce que pense l’équipe de reconnaissance à bord de la navette, dont la scientifique Blake. Si l’atterrissage s’avère plus chaotique que prévu, elle parviendra quand même à explorer l’énorme plage se dressant devant elle, une fois sortie de la capsule. Mais lorsque la brume mystérieuse l’entoura et malgré sa rapidité, elle ne parvint pas à temps à sa navette pour tenter de comprendre les raisons de la brutale attaque.

Aux commandes de ce blockbuster germano-suisse, le Bâlois Tim Fehlbaum. S’il ne s’agit pas de sa 1ère réalisation, son projet fantastique démontre les capacités de la Suisse à concrétiser de tels films. Mais, si « Tides » contient de superbes décors naturels, le récit ne donne pas l’impression d’être assez original. Cependant, les nombreuses références cinématographiques comme « Waterworld », améliorent sa qualité. Même si paradoxalement, j’ai eu l’impression de le revoir en partie.

« The Tag-Along » : Wei vit dans une certaine routine entre son travail et la cohabitation avec sa grand-maman Fang. Mais, son quotidien va brutalement changer le soir où il rentra avec sa compagne Chun pour un repas les 3. Fang a en effet, soudainement disparue et ce, malgré les recherches menées par le couple afin de la retrouver. Quelques jours après, la grand-maman réapparue comme par magie au moment où Wei ne donna à son tour, plus aucun signe de vie. Chun dus alors, mener son enquête qui la mena à une lugubre forêt et à une sinistre petite fille.

Sortit en 2015 en Chine, « The Tag-Along » bouscula les codes horrifiques du pays et eu un franc succès. A tel point que la fiction de Cheng Wei-hao eu 2 suites apparemment aussi très effrayantes. Si le récit se base sur une légende du pays et qu’une majeure partie de la production la connaît, dans la réalité, personne n’hésita à prier afin d’éviter une éventuelle présence dérangeante. Quant à l’ambiance du film, elle s’avère vraiment angoissante et oppressante.

« Vicious Fun » : Au début des années 80, Joël ne se plaît pas spécialement comme critique au sein de son magazine d’horreur. En plus, il se force à cacher ses sentiments envers sa colocataire pour éviter de se retrouver à la rue. Un soir, alors qu’il se décide à suivre le chéri de cette dernière et après avoir bu beaucoup de verres dans le bar où Bob s’installa, Joël va voir d’étonnants compagnons à son réveil dans ce même bar : une réunion de tueurs en série. Il va donc devoir ruser et rester très prudent afin de ne pas se faire tuer.

Ecrit et tourné en hommage aux long-métrages d’horreur des années 80, « Vicious Fun » contient toutefois, de nombreuses idées originales et amusantes. Reprenant à merveille les codes du genre, le récit ne reproduit cependant pas spécialement les clichés trop souvent déjà vus. Au contraire, le cinéaste Cody Calahan, met superbement en valeur les talents des psychopathes et surtout, leur vie quotidienne si fascinante… même pour leurs victimes.

… A l’organisation problématique du festival.

Malheureusement, la très bonne programmation ne suffit pas à combler les différents problèmes d’organisation du « Neuchâtel International Fantastic Film Festival ».

A commencer par l’augmentation assez forte, du prix des « Festival Pass ». Il s’agit d’un système permettant de voir tous les films souhaités dans les cinémas neuchâtelois. Et pour la 1ère fois, aussi en ligne à la maison en parallèle d’être sur place. À la base et en cette période où la Covid est toujours présente, l’idée s’avère judicieuse. Néanmoins, le tarif choisit pour la combinaison des 2, trop élevé. En outre et pour les festivaliers-ères présent-e-s sur place, le « Pass » en lui-même, n’avait plus du tout le formatage habituel. Soit, une solide carte plastifiée et résistante aux conditions météorologiques. Le rapport qualité-prix diminue donc également beaucoup.

En fait, avec la version du « Pass » 2021, la carte est devenue un papier à coller plus simpliste et surtout, nettement moins solide et résistant au temps. Nombre de « Pass » ont dû être réimprimés car ils s’abîmaient pour différentes raisons. A ce moment-là, où se situe le principe écologique et économique vanté par les organisateurs par rapport à cette innovation ? Pour plusieurs festivaliers-ères, aucun, et cela est bien dommage.

Outre cette étrangeté et cette hausse, pour une raison inconnue, la Direction du « NIFFF » a décidé de séparer leur fameuse et inoubliable grille du programme du fascicule en format poche habituel. Comme le montre ma photo, alors qu’en 2019 et auparavant, tout était réuni dans le même petit livret, en 2021, il fallait quémander la grille aux caisses des cinémas afin de mieux s’organiser pour voir les films et connaître les heures et les lieux. Un fait déconcertant pour la plupart des gens connaissant plus ou moins bien le « NIFFF ». Il faut espérer que ce changement bizarre, ne se réitère pas les années suivantes.

Si d’autres détails logistiques sont à revoir concernant les éditions futures, voire à réutiliser comme antérieurement à l’exemple de la signalétique, le dernier élément navrant relatif à ce « NIFFF 2021 » demeure l’absence du présentateur far et ultra apprécié des festivaliers-ières. Spécialisé dans la distribution au sein de festivals de films, tant intimistes que des blockbusters, pour une grande partie de l’Asie, celui qui sait se déguiser en grenouille sur scène, discuter longuement avec de grands réalisateurs comme Taakashi Miike, manqua cruellement de par son panache, ses excellentes anecdotes et sa gaieté.

Là encore, il faudrait presque établir un référendum afin qu’il revienne présenter ces choix de films souvent originaux et inégalables.

Dernier point important, le manque d’accès relatif aux personnes en chaise roulante au sein d’une salle obscure en particulier, celui du cinéma Rex. Si les différents lieux du festival sont accessibles pour tout le monde, cette année ce changement là encore, reste inexplicable. Car les autres années, la Direction avait choisi plus judicieusement les salles et en l’occurrence, celui du Studio. En effet, celui-ci permettait aussi aux personnes avec un handicap, de voir les films en ayant accès à plein pieds. Néanmoins cette fois-ci, le cinéma est absent des infrastructures et ce fut fort regrettable pour une partie des festivaliers-ières…

Quoiqu’il en soit, le « NIFFF 2021 » demeura certainement difficile à organiser avec toutes les variantes (sans jeu de mots) possibles, mais fort heureusement et grâce à l’acharnement de l’entier du staff, la manifestation eut lieu et cela fit plaisir au niveau culturel et cinématographique. Donc évidemment, merci à celles et ceux l’ayant fait !

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