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Simone, le voyage du siècle retrace le destin d’une femme incroyable

Un portrait exceptionnel et touchant.

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La majorité des biopics marque le public après les avoir découverts au cinéma. Le nouveau film d’Olivier Dahan ne fait pas exception. Déjà critiqué positivement au sein des festivals, ce portrait de Simone Veil bouleverse, humanise et permet de mieux comprendre qui elle fut.


Malgré sa peur d’être raflée durant la guerre et l’occupation des nazis en France, Simone passe une enfance et adolescence relativement heureuses. Entourée de ses parents aimants, de ses 2 sœurs Madeleine et Denise et de son jeune frère Jean, elle voit le temps passé assez vite même si elle se sent souvent en danger. Pourtant, sa vie et celle de sa famille vont basculer définitivement en 1944. Suite à un contrôle, des enquêteurs allemands repèrent ses faux papiers et l’arrêtent. Peu de temps après et suite à un autre triste hasard, sa maman Yvonne, Jean et Madeleine la rejoindront. Simone sera séparée à jamais de son frère et apprendra l’arrestation de son papa par la suite. Déportée, elle va survivre et depuis ce moment-là, vivre du mieux possible en se référant quotidiennement à son modèle, sa regrettée maman Yvonne Jacob. Depuis sa licence en droit à son arrivée à l’Union Européenne, elle ne cessa de démontrer ses forces et ambitions. Soutenue par des milliers de femmes et son mari, sa ténacité et ses combats lui permirent d’entrer dans l’Histoire.

Cela fait 10 ans que la comédienne Elsa Zylberstein songeait déjà à faire un film sur Simone Jacob, plus connue sous le nom de Simone Veil. C’est suite à une rencontre pendant une remise de prix, qu’elles décidèrent d’aller manger ensemble. A ce moment-là, la comédienne ressentit les forces et fragilités de son interlocutrice et elle décida de lui rendre hommage au travers d’un incroyable portrait.

Car même si « Simone, le voyage du siècle » s’apparente à un biopic, cette réalisation est en fait une formidable et intense représentation d’une femme qui devint malgré elle, une combattante et féministe par le biais de sa survie après la 2ème Guerre mondiale.

Derrière les caméras, le cinéaste polyvalent Olivier Dahan (« Grace de Monaco ») s’impliqua tout autant que l’actrice précitée. De l’enfance de « Simone » à sa montée dans les rangs administratifs, puis politiques, les éléments principaux furent filmés d’une manière très soignée et efficace.

En outre, de nombreuses séquences restent fortes en émotions. Sans trop en dévoiler, entre les scènes reconstituées à Budapest par rapport au camp ou des attaques que Simone Veil subit d’autres partis, le public aura fréquemment l’impression d’être à ses côtés. Notamment grâce au méticuleux travail de prothèses posées sur Elsa Zylberstein.

Si elle prit 8 kilos pour ce rôle et reçu chaque jour 3 heures environ de prothèses supplémentaires, et bien plus de changements encore à l’exemple de la fameuse coupe « chignon » propre à Simone Veil, sa collègue franco-américaine Rebecca Marder (« La Daronne ») eut tout autant de modifications réussies.

Celle-ci joue la militante principalement dans ses jeunes années avec également, beaucoup de maîtrise et de sensibilité. Grâce à son talent, les spectateurs-trices en apprendront davantage quant au passé évoqué au sein de « Simone, le voyage du siècle ».

Car beaucoup de gens la connaissent pour ses engagements comme défenseuse pendant son parcours politique, mais son temps jadis avait rarement été abordé de cette manière auparavant. En outre, les performances de Rebecca Marder et Elsa Zylberstein permettent aux nouvelles générations de découvrir davantage qui elle était, voire de découvrir cette personnalité.

Si le portrait de « Simone, le voyage du siècle » dure 2h20, à l’exception de rares petites longueurs, ce laps de temps demeure effectivement nécessaire afin de mieux relater son parcours. En outre, la réalisation garde son authenticité et l’humanité des protagonistes jusqu’à la toute dernière minute.

Finalement, s’il s’avère que cette fiction se rapproche beaucoup du vécu de la famille Jacob avec un grand respect et maîtrise, elle ne s’adresse pas à un large public. Entre la complexité du drame et certaines violences relatives aux faits historiques, les personnes sensibles et les plus jeunes, pourraient avoir de la peine à les supporter.

Néanmoins, « Simone, le voyage du siècle » mérite d’être regardé dans les salles obscures par rapport à toutes ces raisons et pour les qualités propres aux cinémas.

Simone, le voyage du siècle
FR – BEL – 2022
Durée: 2h21 min
Biopic, Drame
Réalisateur: Olivier Dahan
Avec: Elsa Zylberstein, Rebecca Marder, Élodie Bouchez, Olivier Gourmet, Mathieu Spinosi, Sylvie Testud
Filmcoopi Zurich
12.10.2022 au cinéma

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