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THE BATMAN – Autopsie de l’Ombre

Gotham est plongée dans des heures sombres dirigée par la pègre, elle peine à respirer. Un mystérieux justicier meurtrier terrorise une partie de la ville et en réjouis une autre. Gotham est divisée jusque dans ses entrailles. Personne ne sait qui est ami, qui est ennemi. Batman, est-il vraiment le dernier espoir de voir renaître le rêve d’une ville où chacun peut vivre équitablement ?


Batman est l’ombre. Cette ombre terrible et rassurante à la fois. Voici la base de réflexion de ce film. On y croise tous à tour avec plus ou moins de plaisir Catwoman, le Pinguin, le Phoenix ou E. Nigma, et même le Joker brièvement. Tout est noir, ténébreux, gothique et amer dans cet opus, une vision de l’univers de la chauve-souris qui est intéressant et absolument psychanalytique. La thérapie de groupe à laquelle on assiste pendant pas moins de trois heures est instructive sur l’essence et la bio graphie de certains personnages, mais beaucoup trop lente. Ok l’ambiance, les décors, les costumes et la musique, au demeurant splendide, doivent coller aux jeux des acteurs. Il n’est pas nécessaire d’en faire des caisses non plus. Bien que Robert Pattinson soit un acteur qui n’a plus rien à démontrer dans la maîtrise de son art, il n’est pas hyper crédible dans le rôle de Bruce Wayne même désabusé. Par contre, Zoé Kravitz est impeccable en Catwoman et Paul Dano fait un bien meilleur Edward Nigma ou Nashton que son acolyte en son temps Jim Carrey.

La réalisation a mis le paquet comme on dit sur les décors et les acteurs ont dû certainement repousser les limites de leurs tolérances aux intempéries et au froid. New York aka Gotham est connu pour ses pluies torrentielles, mais là, on est dans certains plans à la limite du scaphandre et des palmes. Andy Serkis est tellement naturel dans le rôle d’Alferd Pennyworth que l’on en oublierait presque Michael Caine. L’architecture gothique choisie pour le manoir Wayne comme pour le cimetière renforce l’impression de désillusion et de morbidité transmise tout au long de l’intrigue. Intrigue qui n’en est pas réellement une, en tout cas pour les fans. Peut-être que les néophytes et les curieux se laisseront prendre au jeu de l’enquête. Un bémol important : la batmobile. On se doit de relever le fait qu’elle est réduite à un ridicule dragster, ce qui lui fait perdre l’intégralité de sa superbe légende. S’il y a bien un symbole qu’il ne fallait pas dénaturer c’était celui-là. Même Batman le dit dans l’interprétation de 1997 : « les filles en sont folles !».

Le costume par contre est plus abouti et les gadets mieux rangés, en tout cas plus crédibles. La relation entre Sélina et Bruce est à nouveau évoquée et le scénario gratte le vernis de la légende des Wayne pour les rendre plus authentiques. Tout cela procure au final un excellent film de la franchise, avec la patte réelle du 21ème siècle, avec ce besoin de se débarrasser du tout noir ou du tout blanc. Personne n’est irréprochable dans la vie. Je pense sincèrement que les fans dont je fais partie apprécieront ce chapitre et qu’ils n’ont pas fini d’en débattre. Pour les autres, faut voir, peut-être qu’il suscitera des passions futures pour la richissime chauve-souris ou plutôt pour ses alliés et ses ennemis, car il faut bien le reconnaître, Batman est relativement insipide sans sa fortune, Alfred et tous les personnages qui vivent en orbite autour de lui, n’y voyez aucune malice, ch’uis fan j’vous dis…

The Batman
USA   –   2021   –   Action
De Matt Reeves
Avec Robert Pattinson, Colin Farrell, Zoë Kravitz, Jeffrey Wright, Paul Dano, Andy Serkis
Warner Bros.
02.03.2022 au cinéma

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