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« The Singing Club » ou femmes de soldats

Quand la musique aide à (sur)vivre

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Le réalisateur britannique Peter Cattaneo s’inspire d’une histoire vraie pour raconter l’ascension d’un petit groupe d’épouses de soldats britanniques qui chantent pour oublier l’absence de leurs maris partis en mission en Afghanistan. En chœur, celles-ci iront jusqu’à conquérir le Royal Albert Hall de Londres.


« Si la musique nous est si chère, c’est qu’elle est la parole la plus profonde de l’âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur », a estimé au siècle dernier l’artiste et écrivain français Romain Rolland. En 2011, dans le comté de Yorkshire en Angleterre, les soldats de la garnison de Flitcroft sont envoyés en mission en Afghanistan. Majoritairement, des hommes, ces derniers doivent quitter conjoint et enfants pendant les six mois de leur mission. Les premiers jours sont toujours difficiles pour ces « épouses de » qui se retrouvent à tenir le foyer, tout en faisant mine de savoir gérer l’absence de l’être aimé et de ne pas se laisser submerger jour et nuit par l’inquiétude.

Kate Barclay (Kristin Scott Thomas), épouse du colonel, propose à ces compagnes délaissées de « s’occuper l’esprit pour ne pas trop y penser ». Un peu austère au premier abord, et perçue comme trop coincée et décalée par rapport aux autres femmes de la base, celle-ci prend la parole lors d’un habituel « tea time » : « Qu’est-ce qu’on pourrait bien faire ? Des idées parmi vous ? » Entre « tricot » et « cuisine », c’est sans grande conviction que la troupe s’embarque dans une chorale. Kate le prend très au sérieux. Cette mère au fils déjà disparu y croit fermement. Et soudées par la même envie de tromper l’attente et leurs angoisses, ces proches de soldats, dirigées par Kate et Lisa (Sharon Horgan), porteront le fruit de leur travail jusqu’au Royal Albert Hall de Londres pour un concert unique.

Avec « The Singing Club », le réalisateur britannique Peter Cattaneo, compose ici sur la base d’une partition préexistante. Tout a en réalité commencé à Catterick, où deux certaines Nicky Clarke et Caroline Jopp ont donc créé une chorale pour les épouses et petites amies de militaires. L’une d’entre elles a fait appel au chef de chœur et radiodiffuseur britannique Gareth Malone, qui collabore également avec le London Symphony Orchestra. Inspiré par cohésion du groupe, celui-ci a travaillé avec les femmes des bases de Chivenor et Plymouth, dont le résultat est visible dans la série documentaire de la BBC « The Choir : Military Wives ».

Connaissant un succès après l’enregistrement de leur chanson intitulée « Wherever You Are », ces femmes se sont ensuite produites dans la prestigieuse salle londonienne, suscitant l’empathie du public et plus particulièrement celle des femmes de la communauté militaire qui se reconnaissent en elles. La chanson deviendra No 1 en Grande-Bretagne, récoltant plus de 500’000 livres pour diverses associations caritatives en lien avec le milieu militaire. Par leur aventure, elles ont ainsi encouragé d’autres chorales dans tout le pays. Aujourd’hui, il existe pas moins de 75 « military wives choirs » à travers le monde.

Malgré son importance dans cette aventure, le personnage de Gareth Malone est oublié dans « The Singing Club ». Sûrement pour conserver jusqu’au bout la magie d’une coalition totalement féminine aux choristes habitées par leurs sentiments et états d’âme. Des femmes qui avaient sans doute oublié leurs talents et qui se redécouvrent à travers la chorale. Malgré le regret de ne pas voir Kristin Scott Thomas pousser davantage la chansonnette ou de ne pas assister à des moments plus déchaînés entre les filles sur d’anciens tubes qui swinguent, le film rappelle l’importance de la musique. Qui soutient. Qui parfois donne un but. Permet l’expression. La communication. Qui adoucit les moeurs. Qui aide à (sur)vivre.

The Singing Club
UK – 2019 – 112min – Drame/Comédie
De Peter Cattaneo
Avec : Kristin Scott Thomas, Sharon Horgan, Jason Flemyng, Emma Lowndes, Gaby French, Greg Wise, Lara Rossi, Amy James-Kelly, India Ria Amarteifio, Laura Checkley
Praesens Film
21.10.2020 au cinéma

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Amoureux du film «American Gigolo», ses parents la prénomme en hommage à l'actrice américaine Lauren Hutton. Ainsi marquée dans le berceau, comment aurait-elle pu, en grandissant, rester indifférente au 7ème art ? S'enivrant des classiques comme des films d'auteur, cette inconditionnelle de Meryl Streep a prolongé sa culture en menant des études universitaires en théories et histoire du cinéma. Omniprésent dans sa vie, c'est encore et toujours le cinéma qui l'a guidée vers le journalisme, dont elle a fait son métier. Celle qui se rend dans les salles pour s'évader et prolonger ses rêves, ne passe pas un jour sans glisser une réplique de film dans les conversations. Une preuve indélébile de sa passion. Et à tous ceux qui n'épellent pas son prénom correctement ou qui le prononcent au masculin, la Vaudoise leur répond fièrement, non sans une pointe de revanche : «L-A-U-R-E-N, comme Lauren Bacall !». Ça fait classe !

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