Home Cinéma suisse Une thérapie cinématographique au goût de « Myrtille » !

Une thérapie cinématographique au goût de « Myrtille » !

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Mirtille de Florian Poupelin

Pour la sortie de son premier court-métrage professionnel, Daily Movies a rencontré Florian Poupelin, un passionné de cinéma qui a décidé de passer de l’autre côté de la caméra. Au vu du résultat très prometteur de « Myrtille », ce jeune français arrivé en Suisse il y a huit ans fera certainement parler de lui dans le futur… Il nous explique comment il en est arrivé là !

Pouvez-vous nous décrire brièvement votre parcours avant de réaliser « Myrtille » ?
Je viens de la côte atlantique française. Je suis arrivé en Suisse en 2006, où j’ai rapidement trouvé un travail de libraire de bande dessinée à Lausanne, poste que j’occupe toujours. Parallèlement, j’ai commencé à réaliser des courts-métrages amateurs et expérimentaux. Puis, petit à petit, je me suis perfectionné et je suis allé tourner « Inner Asylum » en 2010, dans un sanatorium abandonné du Tessin. C’est le premier court-métrage dont j’étais fier et du coup, ça m’a motivé à continuer en faisant encore mieux avec « Myrtille », qui lui a été réalisé avec une équipe professionnelle.

Comment décrivez-vous, présentez-vous, votre court métrage « Myrtille » ?

J’avoue avoir beaucoup de mal à décrire « Myrtille ». J’ai exprimé en images des émotions que je n’arrivais pas à mettre en mots. Je pense que le court-métrage parle de lui-même et que ce que j’y ai mis est assez évident. On me demande souvent de quoi parle « Myrtille » et j’ai du trouver une réponse pour couper court à toute suite de discussion : c’est une histoire d’amour surréaliste. Et ça marche (rires) !

Mirtille de Florian Poupelin
Mirtille de Florian Poupelin

Quelles ont été les difficultés majeures que vous avez rencontrées sur ce projet ?
Le planning ! Mon Dieu, ces prises de tête… Réussir à rassembler toute l’équipe pour les répétitions, les séances de travail et surtout le tournage, a souvent été un enfer. C’était une frustration régulière, car on voulait tous avancer sur le projet, mais faire correspondre les disponibilités de tout le monde était vraiment un casse-tête. Tout le reste était complexe aussi, bien-sûr, mais les solutions ne dépendaient pas de facteurs extérieurs, mais de notre travail, donc ça allait…

Parmi les différentes phases du projet (écriture, casting, réalisation, montage, etc.) laquelle avez-vous préférée et pourquoi ?
Le tournage, clairement. C’est le moment de vérité. On a beau tout préparé le plus minutieusement possible pendant des mois, c’est là que tout se joue. L’excitation est à son comble. Les énergies sont fabuleuses. Toutes ces personnes qui travaillent ensemble dans le but commun de servir le film. C’est une expérience humaine incroyable et qui fonctionne un peu comme une drogue, car à peine le tournage est fini, qu’on voudrait y retourner tout de suite !

Certains de vos plans sont très travaillés, avez-vous story-boardé beaucoup de scènes ?
Euh… Merci… (il rougit) Alors non, aucune scène n’a été story-boardée. Le découpage était très précis dans ma tête. Je savais ce que je voulais. Du coup, j’ai beaucoup travaillé avec mon chef-opérateur, mon assistant et ma scripte pour que l’enchaînement des plans de tournage soit clair. Mais au final, j’étais le seul à vraiment savoir ce que ça allait donner à la fin. C’est une bonne chose de ne pas tout expliquer à son équipe, elle doit vous faire confiance. Souvent j’ai eu des questions du genre : « Mais qu’est-ce que tu vas faire de ce plan ? Il est vraiment utile ?» Et je répondais souvent « Tu verras… » Ça me faisait bien rire !

Mirtille de Florian Poupelin

« Myrtille » semble être un projet très personnel, est-il inspiré d’une histoire d’amour vécue ?
Ça se ressent tant que ça ! (rires) En même temps je comprends, car j’y ai mis beaucoup de choses. Mais je préfère ne pas trop en parler. Non pas par nostalgie ou regret de cette histoire d’amour vécue, mais tout simplement car les spectateurs n’ont pas besoin de savoir ça pour aimer « Myrtille ». Je crois que le film traite de quelque chose d’assez commun finalement. Beaucoup de gens sont des cœurs brisés qui se sont relevés. J’en connais plusieurs en tout cas.

Aujourd’hui vous êtes en phase de finalisation du montage, quelles sont les prochaines étapes ?
Le montage vient d’être fini, après quatre mois de dur labeur. La musique a été composée parallèlement au montage, car ce sont deux aspects qui pour moi s’influencent l’un l’autre. Il fallait donc travailler sur les deux en même temps. Il ne reste donc plus que le mixage sonore et l’étalonnage, c’est-à-dire l’homogénéisation des teintes et des nuances de l’image, une étape essentielle pour « Myrtille », car la couleur et les ambiances visuelles y tiennent un rôle important.

Vous chroniquez l’émission « Weekly Manga » sur Couleur 3 et vous êtes également rédacteur pour le « Daily Movies », en quoi ces expériences ont influencé votre travail sur « Myrtille » ?
Ils n’ont eu aucune influence directe. Il s’agit là d’écriture critique et journalistique. Ce qui est donc à l’opposé de « Myrtille », que j’ai écrit avec mes tripes. Mais je pense que ces expériences m’ont néanmoins aidé à avoir plus confiance en moi et à communiquer mes idées plus facilement, ce qui est primordial quand on réalise.

Mirtille de Florian Poupelin

Quels ont été les premiers retours des personnes qui ont visionné « Myrtille » ?
Pour l’instant, peu de monde l’ont vu, moins de dix personnes et majoritairement des gens du métier, car j’avais besoin de points de vue extérieurs. Il n’est pas entièrement fini et je n’aime pas trop le montrer pour l’instant, car il n’est pas encore totalement abouti. J’ai pas mal de gens qui me tanne pour le voir, mais je refuse tout le temps. La première impression est très importante pour moi et je montrerai « Myrtille » quand il sera définitif. Mais les quelques retours que j’ai eu ont été positifs. Et j’en suis très content. Certains ont beaucoup aimé le travail sur l’image et la cohérence du récit. D’autres m’ont dit avoir été touché et j’ai aussi été touché, du coup. Car c’est ce que j’ai essayé de faire, de partager des émotions avec les spectateurs. Et j’ai l’impression que ça marche.

Quel est le film ou le réalisateur qui vous a donné envie de passer à la réalisation ?
« 2001 : a space odyssey » de Stanley Kubrick, définitivement. C’est un film qui parle à mon essence humaine, qui révèle des éléments fondamentaux sur qui nous sommes, d’où nous venons et où nous voulons aller. Même si l’imagerie et les thématiques de ce film ne m’influencent pas directement. Il m’a fait comprendre que le cinéma offrait des possibilités énormes et que tout était filmable et malléable. Je ne me suis toujours pas remis de ce film d’ailleurs et j’espère ne jamais m’en remettre.

Avez-vous déjà d’autres projets (court ou long métrage) ?
J’ai commencé à écrire deux long-métrages, un thriller psychologique sur la privation de sommeil et une nouvelle histoire d’amour surréaliste, qui creusent encore plus les thématiques effleurées dans « Myrtille ».

Mais c’est déjà tellement compliqué de faire un court-métrage, que je garde ces deux projets pour plus tard. En ce moment, j’écris plusieurs scénarii de courts-métrages. Je mets sur papier tout ce qui me passe par la tête et je trierai après. Et puis, je dois encore m’occuper du trailer et de l’affiche de « Myrtille » et aussi penser à son possible parcours dans les festivals. Ce qui est sûr, c’est que, maintenant, je ne vais pas lâcher l’affaire. J’ai besoin de tourner un autre film.

www.facebook.com/myrtillelefilm

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