Home Divers Les Nanars Voyage Of The Rock Aliens

Voyage Of The Rock Aliens

0
Voyage Of The Rock Aliens

La comédie musicale reste un territoire fertile en kitscherie nanardisante… Surtout quand on pioche dans les années 80 !


Voyage Of The Rock Aliens

14 TUBES DU TOP 50 !!!
A la fois musical, gnangnan et prétentieux, le scénario de « Rock Aliens » repose sur le principe de construire le récit autour de plus d’une quinzaine de « tubes » du Top 50 de l’époque. Le début du film nous dévoile des aliens choisir leur prochaine destination afin d’épancher leur soif de rock’n’roll. Après une rapide incursion sur une planète peuplée de motards habillés tout en blanc, se bagarrant en rythme sur le tube imparable « When The Rain Begins To Fall » de Pia Zadora et Jermaine Jackson, les aliens décident de se rendre sur Terre.

Après une autre chansonnette, nos extraterrestres atypiques (ils mangent les pailles qu’on leur offre au fast-food… gag !) font la connaissance d’une bande de jeunes qui passe son temps à improviser des chorégraphies sur la plage entre deux matches de beach-volley. La rivalité entre leur chef, le fougueux Frankie, et le meneur des aliens, l’impétueux ABCD, pour conquérir le cœur de la belle héroïne (Pia Zadora, évidemment) déclenchera toute une série d’évènements incroyables, invariablement entrecoupés d’intermèdes musicaux avec chorégraphies à l’avenant.

Les séquences musicales ont le bon goût de s’illustrer sur des tubes en rapport avec l’intrigue. Ainsi, lorsque, rejeté par sa belle, Frankie se paie un coup de blues, démarre une chanson sur la force de la bête tapie en lui, judicieusement illustrée par des inserts de panthère (visiblement enceinte) avançant à deux à l’heure, tandis que Frankie, torse nu, saute de caillou en caillou en prenant des poses félines.

Stupéfiant patchwork d’images collées ensemble à la va-vite sans réel souci de cohérence, il se dégage de « Rock Aliens » un charme certain, de par son inclination au portnawak et au je-m’en-foutisme général. Certaines blagues fleurent bon l’impro à même le plateau, comme cette scène, très longue, qui voit le formidable Michael Berryman se faire réparer sa tronçonneuse défectueuse par sa propre victime ; ou bien encore lorsque le commissaire, menacé par un ouvre-boîte, se saisit immédiatement d’une boîte de conserve !

Quelques grammes d’absurdité salvateur dans un produit tellement marketé à l’avance (la jaquette précise de tous les côtés que Rock Aliens contient « 14 tubes du Top 50 ! ») qu’il en devient… autre.

Voyage Of The Rock Aliens
Voyage Of The Rock Aliens

CADEAU DE MARIAGE ?
A la base conçu comme une parodie de cinéma de série B, puis transformé en comédie musicale, le film va finalement devenir un outil promotionnel pour Pia Zadora, financé par son multimillionnaire de mari de l’époque, Meshulam Riklis.

Ce « film gag-musique » (comme le clame dans un raccourci audacieux une jaquette française à court d’arguments,) se vautre donc dans une certaine ambivalence. De prime abord, il peut se voir comme une fresque musicale déjantée offrant la quintessence de l’humour des années 80, ses délires et ses atteintes au bon goût plus ou moins assumées, avec un je-ne-sais-quoi de fraîcheur supplémentaire. Car tout le monde semble y croire à fond les ballons et c’est peut-être ça le plus beau : cet enthousiasme exubérant et quasi acharné qui finit presque par faire mouche quand on se retrouve à regretter d’avoir eu à immoler sa somptueuse mullette de mioche sur l’autel morne des années 90.

Et pourtant, il est en même temps une entreprise vénale au possible, assortiment disparate de mauvais clips à la gloire de Pia Zadora (beaucoup) et de groupes totalement inconnus comme Rhema ou Jimmy & the Mustangs (un peu). Et pourtant, cette vaste opération commerciale sera quasi tuée dans l’œuf. Réalisé au cours de l’automne 1983, « Voyage of the Rock Aliens » ne sortira pas en salles avant… 1987 ! Et encore, seulement dans quelques pays d’Europe puisqu’aux Etats-Unis le film déboulera directement en vidéo en 1988. La raison ? Suite à quelques projections-test peu concluantes, Meshulam Riklis et Pia Zadora auraient décidé de ne pas sortir le film, considérant soudain avec circonspection ce bout de pelloche qui risquait plus d’être un boulet qu’un tremplin pour la carrière de la chanteuse…

[François Cau / Régis Autran]
Retrouvez l’intégralité de cette critique – et des centaines d’autres – sur nanarland.com, le site des mauvais films sympathiques.

NO COMMENTS

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Quitter la version mobile