Home Cinéma Critiques de films « Parasite » : quand les cafards remontent à la surface

« Parasite » : quand les cafards remontent à la surface

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Palme d’or au Festival de Cannes 2019, « Parasite » est une expérience cinématographique dont vous ne sortirez pas indemne.


Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne.

La famille de Ki-taek vit dans un sous-sol pourri où le wi-fi ne passe pas et dont la vue donne sur une ruelle où les soûlards vont uriner. Cette famille ne s’en sort pas, qu’il s’agisse de la mère, vieille semi-gloire du lancer de poids (idée formidable) ou de ses enfants dont le non-avenir semble déjà écrit. Elle a pourtant un plan pour s’échapper de son sous-sol… Nous n’en dévoilerons pas trop pour éviter de vous gâcher le plaisir de découvrir les surprises du scénario de ce chef d’œuvre qu’est « Parasite ».

Bong Joon-Ho est un cinéaste particulièrement éclectique dont chaque film revisite un genre (le polar, le film de monstres, le mélodrame, la SF, le conte). L’une des particularités de Bong est également de faire un cinéma profondément politique sans jamais que ses films ne s’annoncent comme politiques. « Parasite » n’est pas un film fantastique d’invasion monstrueuse comme le suggère son titre, mais ce n’est pas un drame social politique ancré dans un pur réalisme. C’est une farce grotesque, mais qui a beaucoup de choses à dire – sur la Corée et sur le monde, sur les classes sociales et sur la façon dont on peut coexister malgré des inégalités.

Loin de la famille de Ki-Taek vit la famille Park. Loin, dans tous les sens du termes, car la somptueuse maison, entourée d’arbres comme une forêt, semble littéralement appartenir à un autre monde. La violence contenue des rapports de classe menace à tout instant de basculer dans la folie.

Après deux productions internationales (« Snowpiercer » (2013) et « Okja » (2017)), pas dénuées de qualités mais qui avaient perdu quelque chose en route par rapport à ses grands films coréens, Bong revient à son meilleur avec ce long métrage à tout point de vue rafraîchissant et divertissant. La Palme d’or est largement méritée et on aimerait voir plus souvent des films comme celui-ci.

Parasite
KOR – 2019 – 132min
Genre: Thriller, Drame, Comédie
Réalisateur: Bong Joon Ho
Avec : Song Kang-Ho, Sun-kyun Lee, So-Dam Park
Filmcoopi
19.06.2019 au cinéma

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« Je suis un passionné de cinéma depuis ma plus tendre enfance, et j’ai grandi avec les films de ma génération à savoir les années 80-90. Les films de Steven Spielberg et Joe Dante font parti de ces longs-métrages dit cultes et qui pour la grande majorité sont entrés au Panthéon de la pop culture. Ma passion pour le 7ème art est née grâce à ma maman et mon oncle qui m’ont fait découvrir des pépites sur grand écran. À côté de ça, j’apprécie énormément la nature et son « silence » cela me permet de me ressourcer. Dans un autre registre, j’adore photographier les couchers de soleil où que je sois. J’affectionne énormément les bords du lac et les couleurs célestes de fin de journée. »

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