« Les Minions », meilleurs assistants que protagonistes

7 juillet 2015

Les Minions

Plus infantile, le long-métrage se repose d’avantage sur le charisme de ces adorables créatures que sur une bonne histoire.

Des affiches sur les murs de la ville aux boites de Tic-tac, peu sont ceux qui ignorent l’existence des Minions, ces petites créatures jaunes maladroites dotées d’un ou de deux yeux, vêtues d’une petite salopette en jean et vouant un amour inconditionnel pour les bananes. Tout comme dans « Les Pingouins de Madagascar », les producteurs de « Moi, Moche et Méchant » ont décidé de miser sur ces personnages secondaires qui assuraient les rires dans l’auditoire grâce à leur caractère innocent et excentrique, ainsi qu’à leurs interventions désespérées pour aider le héros, servant de parenthèses comiques à la narration dans le long-métrage original. Mais le charme des Minions est-il suffisant pour alimenter leur propre aventure solo dans un film complet de 91 minutes ?

Dans « Minions », le spectateur assiste à un prologue explosif, commenté par une voix-off, où il suit l’évolution des êtres vivants sur Terre et la dévotion des Minions pour les créatures les plus cruelles de l’histoire telles que le T-Rex, Dracula ou encore les Yétis. Malheureusement, à cause de leur maladresse, ils finissent toujours par éliminer le vilain qu’ils servent et se retrouvent donc contraints à se débrouiller seuls. Ils créent alors une communauté autosuffisante sans chef, mais privés de vocation, les Minions perdent vite leur raison et joie de vivre. C’est ainsi qu’en 1968, Kevin, Bob et Stuart, trois de ces petites créatures jaunes, décident de partir à la découverte de notre monde pour se trouver un nouveau maître. Pendant leur voyage, ils entendent parler d’une convention de super-vilains à Orlando, où la terrible Scarlett Overkill (Sandra Bullock) sera présente et qui est, justement, à la recherche de laquais…

« Minions » ne cherche pas à raconter une histoire élaborée ou à émouvoir son audience jusqu’aux larmes. En effet, nos petits amis serviteurs sont avant tout simples d’esprit et parlent une langue quelque peu exotique et c’est donc à travers leurs expressions et des éléments physiques que nous comprenons ce qu’ils essaient d’exprimer. Le long-métrage prouve alors qu’il n’est pas nécessaire qu’il y ait un véritable dialogue pour permettre aux spectateurs de comprendre l’intrigue dans son entièreté, ce qui remet toutefois en question l’utilité de la voix-off dans la genèse des Minions. Ensuite, cette animation peut se vanter de ses références historiques et sa bande-son très rock, qui constitue l’un des plus grands attraits du film, dans laquelle l’on retrouve de grands artistes tels que Jimi Hendrix, The Beatles ou encore The Who.

L’humour est fondamental dans « Minions » et reste présent durant toute la durée du film. Si dans la première partie, nous sommes encore animés par nos retrouvailles avec ces sbires et amusés par leurs bêtises, dès le deuxième acte, les blagues ont moins d’effet, manquent de créativité et commencent même à devenir un peu répétitives. Néanmoins, cela peut s’expliquer en partie par le fait que la bande-annonce ait déjà révélé les meilleurs gags, ce qui limite leur impact et vient augmenter ce sentiment de déjà-vu. Puis dès le moment où les Minions arrivent à la convention, les péripéties s’empilent et la narration souffre d’un certain engourdissement, mais un élément surprise à la troisième partie parvient à rehausser le niveau du film. Autre point négatif : la méchante de l’histoire, Scarlett Overkill. Le personnage a plus le pouvoir d’irriter que de divertir, manque sérieusement de charisme et est motivé par des raisons trop superficielles.

En conclusion, le film d’animation de Pierre Coffin reste un divertissement décérébré assez sympathique, bien qu’il se révèle être moins drôle qu’espéré. Nous avions tous rêvé en secret de voir naître un spin-off sur les petits serviteurs de Gru, mais malgré leur naïveté attachante, les Minions n’ont jamais autant brillé que lorsque qu’ils dépendaient d’un méchant.