«MaMa»: un optimisme à toute épreuve

1 juin 2016

MaMa De Julio Medem

Magda consacre sa vie à son fils Dani, celui-ci est promis à un grand avenir de footballeur. Lors d’un match de juniors, elle fait la connaissance d’Arturo, un homme qui comme elle n’a pas la vie facile.

Dans la région madrilène, Magda élève seule son jeune fils Dani. Son mari, professeur à l’Université l’a abandonnée pour une de ses élèves. Au chômage et gravement malade du cancer, elle ne désespère pourtant pas et se bat malgré les mauvaises nouvelles qui s’accumulent en gardant un éternel optimisme. Ce comportement lui permettra de refaire sa vie en privilégiant toujours sa famille.

« MaMa » est un film dramatique qui aborde des sujets graves tels que la séparation, la maladie, la sexualité et le deuil. Ces thèmes sont souvent abordés avec réalisme dans les films hispaniques (Almodovar entre autres). Ce qui différencie cette production des précédentes, c’est sa manière d’aborder ces sujets. Le réalisateur a cherché à y ajouter une touche d’humour et beaucoup de vitalité, cherchant toujours un peu de lumière dans l’obscurité. Cette manière de procéder allège le scénario et permet au spectateur d’être impliqué sans déprimer. Le réalisateur Julio Medem a eu l’idée du film en visitant le Musée d’Art de Düsseldorf en 2006. Une sculpture l’a particulièrement marqué : « Bronze Frau nº 6 » réalisée par Thomas Schütte. Celle-ci représente une femme, rampant dans la douleur et semblant porter une masse de vie et une masse de mort en elle.

Les prises de vue et mouvements de caméras sont excellents. La narration égayée de flash-backs et d’hallucinations fait preuve d’un certain dynamisme, inattendu dans un drame. La musique est agréable à l’oreille et les acteurs tiennent très bien leur rôle.

Un bémol malgré tout, concernant le scénario qui n’est pas très crédible. On ne comprend pas très bien l’avancement de la maladie de Magda, particulièrement en fin de projection. Les rapports entre les protagonistes du film ne sont quant à eux pas assez approfondis. Mais le tout constitue néanmoins un film agréable.