1989. « Do the right thing ». Ce film de Spike Lee est une claque cinématographique et marque les esprits des jeunes et des cinéphiles. Une approche visuelle et sonore de la rue est née…
C’est par ce film que Karim Madani, auteur de « Spike Lee American : Urban Story » et spécialiste des cultures urbaines, dresse un portrait du réalisateur noir américain.
Lee, attaché à la question sociale et identitaire des noirs américains, apporte un autre regard. Pour cela et afin de conserver son indépendance artistique, il crée sa société de production, Forty Acres & A Mule. Véritable clin d’œil à la période où l’esclavage fut aboli et où le gouvernement des Etats-Unis avait promis à chaque esclave noir 40 acres et une mule en guise de réparation. Il n’en fut presque rien… L’indépendance de Lee, comme pour d’autres réalisateurs noirs, lui permet de mettre en image une représentation plus conforme aux réalités de la communauté noire alors que la collaboration avec les grands studios et les réalisateurs blancs est souvent synonyme d’altération de l’image véhiculée. Lee souhaite en finir avec le stéréotype racial et créer une véritable identité en faisant transparaître les réalités sociales, culturelles, économiques et politiques de la minorité noire. Lee est en outre un révélateur de jeunes talents devenus incontournables aujourd’hui : Denzel Washington, John Torturro, Samuel L. Jackson, Wesley Snipes…
Seule biographe en français du réalisateur, Madani analyse et met en exergue les qualités visuelles et sonores de chaque film. Il mesure l’influence qu’il a eue sur le cinéma, la mode de la rue et le marketing sportswear avec ses pubs inoubliables avec Michael Jordan.
Cette biographie sort de l’image caricaturale que l’on pourrait concevoir de Spike Lee, et donne envie de découvrir ou redécouvrir sa filmographie.
Spike Lee : American Urban Story
De Karim Madani
Editions Don Quichotte