« The Boyfriend – pourquoi lui ? » se noie dans l’excès

25 janvier 2017

Une comédie déjantée qui ne plaira qu’aux fans de « Délire express » ou « C’est la fin ».

C’est difficile de voir ses enfants devenir indépendants et encore plus de les voir tomber amoureux d’individus que l’on désapprouve totalement. Le réalisateur de « Zoolander » s’attaque à cette problématique dans « The Boyfriend- pourquoi lui », pourtant déjà abordée dans des comédies telles que « Mon beau-père et moi » ou « Devine qui vient dîner ». Ned (Bryan Cranston), un père super-protecteur, décide de rendre visite à sa fille Stéphanie (Zoey Deutch) à l’université, avec sa femme et son fils. Il découvre avec horreur que la belle s’est entichée de Laird (James Franco), un millionnaire qui a fait fortune grâce à des applications. Farfelu et dépourvu de filtre dans sa bouche, le petit-copain de Stéphanie effraie rapidement le père de famille par son originalité et son ignorance des conventions sociales. Décidé à épouser la jeune femme, Laird fait tout pour gagner les bonnes grâces de Ned, qui, de son côté, cherche à convaincre sa famille, plus indulgente, de prendre ses jambes à son cou et de fuir cette abomination vulgaire.

Que dire de « The Boyfriend- pourquoi lui ? » ? Il est très difficile d’évaluer le long-métrage de John Hamburg, étant donné qu’il cible un public spécifique, c’est-à-dire, adepte d’un humour salace et vulgaire. Si vous n’êtes pas friands de langage grossier et que les références sexuelles assez explicites ne vous suscitent qu’un dégoût profond, passez votre chemin.

Le problème, dans ce long-métrage, ne se trouve pas du côté de l’interprétation. Le père est évidemment bien joué par Bryan Cranston, qui nous rappelle parfois son personnage dans la série « Malcolm », particulièrement lors de la scène où on le voit jouer au bowling. Ce petit clin d’œil est donc grandement apprécié pour les fans de Hal. James Franco, quant à lui, incarne bien le rôle du gendre bienveillant, faisant des choix si improbables et stupides pour impressionner la famille, qu’il en devient attendrissant. Les acteurs sont donc de qualité. C’est le scénario qui leur fait défaut. C’est comme si cette comédie n’avait que pour seul but de choquer, rien que pour le plaisir de choquer. Le public est assailli de blagues et de scènes grotesques, sans avoir une minute de répit. S’il est certain qu’il ne faut pas prendre ce film au sérieux, « The Boyfriend – pourquoi lui ? » bascule et se noie dans l’excessif. Il repousse sans cesse les limites du scandaleux et vient briser toute sympathie que l’on a pour les personnages, qui semblent trop irréels. Si la première partie de la comédie est surmontable, la deuxième beaucoup moins, en se rabaissant à balancer des blagues pipi-caca à outrance et en suivant un schéma bien trop répétitif et prévisible : Laird a une idée délirante en tête, l’exécute, le père bronche et finalement, le majordome réprimande son patron et le conseille sur la voie à adopter pour qu’il parvienne à être accepté par son beau-père. On peut tout de même concéder qu’il y a deux ou trois scènes surprenantes entre Keegan-Michael Key et James Franco, qui vous feront un peu sourire. Juste un peu.

Au final, si vous avez apprécié des films comme « C’est la fin » ou « Délire express », il est très probable que vous soyez séduits par cette comédie déjantée, sans prise de tête, qui vous fera oublier tous vos soucis le temps de la projection. Pour les autres, ne vous y aventurez surtout pas, vous vous demanderez pourquoi un grand acteur comme Cranston, s’est aventuré dans cette farce puérile, qui est un affront au 7^ème art. Allez plutôt jeter plutôt un œil du côté de « La La Land »…