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Andy Serkis : Comment l’histoire familiale d’un collègue a conduit à ses débuts de réalisateur

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Inspiré de l’histoire vraie du couple Robin et Diana Cavendish (dont le fils Jonathan est un producteur de films et aussi de celui-ci), BREATHE est le premier film de Andy-Gollum-Serkis derrière la caméra. Inspiré par cette histoire qu’il juge incroyable et intéressante, celui qui se cache souvent derrière ses personnages délivre un biopic plutôt neutre et nous explique les raisons. Interview réalisé lors de la 13e édition du Festival du Film de Zürich.


Vous êtes ici pour présenter votre premier film en tant que directeur. C’est une histoire très émouvante et un film très émouvant, très éloigné de votre univers celui des effets spéciaux. Pourquoi ce choix ?
Pour deux principales raisons. La première est que le sujet du film est l’histoire des parents de mon ami et producteur partenaire Jonathan Cavendish et nous avons fondé « Imaginarum studios » qui est l’entité de production qui me permet de diriger mes projets et ensuite de pouvoir les enregistrer. J’ai toujours connu leur histoire et ce sujet me touche particulièrement, car ma mère a enseigné à des enfants handicapés et a été une vraie défenderesse de leur cause dans les années 60 et 70. Elle a enseigné à des enfants avec les maladies courantes de l’époque telles que la Polio entre autres et ma sœur souffre de multiple sclérose en plaques et vit en chaise roulante. Donc j’ai une vraie connexion personnelle avec le sujet de l’histoire. Une histoire sur ces deux personnes qui étaient pionnières pour leur époque, par leur attitude face au handicap et le fait de vivre avec un handicap physique très sévère hors d’un milieu hospitalier, à un moment où personne ne l’avait encore jamais fait. Le fait qu’ils aient été des pionniers était très intéressant pour moi.

Il y a beaucoup d’humour et de cynisme dans ce film. Était-il important pour Jonathan et vous de souligner ça ? Car on rit beaucoup et c’est souvent une protection pour les personnes en souffrance.
Exactement. On rit car ils rient. C’est quelque chose d’incroyable au sujet de Diane et Robin, une fois qu’il a passé le cap de la dépression après qu’à l’hôpital, on lui ait dit qu’il allait mourir, il n’y avait pas de place pour l’humour, mais quand il a décidé de partir de l’hôpital et de choisir la vie ça devenait possible, car ses pronostiques étaient qu’il allait mourir quoi qu’il face et qu’être à l’hôpital était comme être dans la salle d’attente pour la mort. Une fois qu’il est sorti de l’hôpital, grâce à l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre et que Diane l’ait convaincu qu’elle voulait qu’il voit leur fils grandir, il a repris le dessus, et une fois qu’il a repris le dessus son sens de l’humour est devenu une véritable force et un lien entre eux. Cela leur a permis de vivre des vies épanouies et d’avoir un immense impact sur énormément de personnes autour d’eux, notamment des personnes handicapées, qu’ils ont par la suite aidé à s’échapper du milieu hospitalier.

Sa femme est très importante pour lui, pensez-vous que derrière chaque grand homme se cache une grande femme ?
À 150% ! Bien sûr, et même pas derrière, je dirais, mais devant. Diane, que je connais personnellement, est une personne incroyable. Elle est extrêmement modeste, mais c’est la seule personne que je connais qui vit réellement le moment présent, car sa situation ne lui a pas permis de penser à ce qu’elle ferait la semaine prochaine ou à ce qui s’était passé avant. Faire un contre-la-montre avec la mort vous fait réellement apprécier la vie. Elle est une vraie inspiration.

Quand il a quitté l’hôpital il a choisi de profiter au maximum de sa vie mais il a aussi choisi de mourir. Êtes-vous d’accord avec cette façon de vivre ?
Absolument. Dans l’Ouest nous sommes tellement terrifiés par la mort alors que c’est la chose la plus naturelle au monde et on doit tous l’affronter, il n’y a rien à faire on va tous mourir. La plupart des gens meurent dans des circonstances tristes ou inattendues. Robin voulait reprendre le contrôle de sa vie quand celui-ci lui avait été arraché et la plus grande expression de ce contrôle était de décider de quand, il allait partir. Ils ont vécu une vie et une relation très épanouies et quand il a senti que ça allait devenir de plus en plus douloureux physiquement et émotionnellement pour tout le monde, il a voulu prendre le contrôle sur ça et dire au revoir à ses amis et célébrer ce qu’ils avaient accompli ensemble. Je pense qu’on peut envisager la mort de façon très positive. Mais chaque personne a son opinion.

En Suisse il est légal de faire ça, est-ce pareil en Angleterre ?
Non, pas du tout et aux États-Unis non plus. Et ce film va être sujet à controverse pour certaines personnes. Mais tout ce qu’on a fait, c’est dire : ça, c’est ce que ces gens ont choisi, ce n’est pas militer c’est juste partager leur expérience. Et mon très cher ami et associé Jonathan, dont l’histoire est celle de ses parents, Diane sa mère et le reste de leur famille disent que c’est la plus belle chose qui leur soit arrivés car c’était honnête, un beau décès et un incroyable adieu. Il s’est endormi et s’en est allé de la plus glorieuse des façons.

Qui a choisi Andrew Garfield pour jouer Robin le père de Jonathan ?
Jonathan et moi. Nous avons discuté avec lui et l’avons rencontré, il avait adoré le script, l’avait trouvé extraordinaire et il voulait vraiment se plonger dedans. Jouer le rôle de Robin n’est pas aisé, il ne faut pas que ça devienne trop sentimental, ni qu’on ait pitié de lui et il a fait l’opposé, il a réussi le pari et c’est pour ça qu’on l’a choisi. Et Claire est extraordinaire dans le rôle de Diane, elle a cette force, ce manque de patience face à l’idiotie, elle est très directe et a elle a un grand sens de l’humour. En dessous de tout ça elle est capable d’une énorme quantité d’émotions, mais elle le garde en elle et c’est ce qui permet au public de ressentir.

Oui et je l’ai ressenti aussi ! Donc maintenant vous êtes accroché à la réalisation ?
Je suis accroché depuis un moment (rires) ! J’ai réalisé la deuxième partie de la trilogie du « Hobbit » et « Breathe » est devenu mon premier à sortir, mais j’ai déjà tourné « Le livre de la jungle » mais il est encore en post-production, il y avait donc l’occasion de tourner ce plus petit film pendant cette post-production.

Mais ce sont deux différentes histoires car « Le livre de la jungle » sera un film plein de mouvements et d’effets spéciaux.
Ça l’est et ça ne l’est pas, car les deux sont sur la performance et l’émotion mais dans des sens différents. Et c’est drôle, car les gens s’attendaient à ce que je réalise un film plein d’effets spéciaux d’abord, mais c’est l’opposé avec « Breathe » et je suis ravi qu’il soit sorti d’abord, car c’est inattendu et c’est agréable de pouvoir surprendre.

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