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Je découvris aux « Rencontres 2024 » une froide thérapie, 2 chaussons tueurs et une femme oubliée

La Neige, Les Chaussons et L'Océan dansent...

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« Les Rencontres du 7e Art Lausanne » font donc au sens propre et figuré, danser les spectateurs-trices cette année. Cinématographiquement, c’est l’occasion unique de (re) voir des classiques. Je commençai par un bon humour noir, d’étranges chaussons rouges et l’incroyable film de 1916.


En ces 2 premiers soirs au sein du festival et dans le prestigieux cinéma Capitole, précisément la salle « Freddy Buache », je regardai une comédie noire nordique sympathique. Présentée par le Directeur de la cinémathèque suisse Frédéric Maire et le réalisateur du long-métrage, l’entrée en matière fut amusante et intéressante.

Par la suite, je changeai de salle entre celle susmentionnée et la plus moderne, la « Lucienne Schnegg » (qui mérite toujours son nom par rapport au grand écran). Où malheureusement pour des raisons inconnues, la climatisation froide empêcha une petite partie du public, de bien profiter du court (un nouveau chaque jour présenté) et moyen-métrage.

« Snow Therapy » : Vera, Harry et leur parent Ebba et Tomas passent des vacances plutôt réussies dans les alpes françaises. De la bonne poudreuse, un ciel bleu et des pistes de ski au top. Même les avalanches contrôlées n’effraient personne. Jusqu’à celle qui semble arriver au restaurant où la petite famille dîne. Panique générale ! Et pire, Tomas s’enfuit laissant sa famille derrière. Ebba elle, n’a le temps de presque rien faire pour sauver leurs enfants. Finalement, la mort blanche s’arrêta un peu avant le lieu restauratif. Sauf que la famille suédoise ne ressortira pas indemne de ce désastre…

Tourné en France, en Savoie, et en Italie, « Snow Therapy » écrit et réalisé par Ruben Östlund (« The Square ») se basa sur un fait divers réel filmé sur « Youtube » et qui démontre l’inaction face aux dangers, comme une avalanche.

Sans tomber dans les clichés mais en utilisant les bons codes de l’humour noir si propre aux fictions nordiques, sa réalisation pose de bonnes questions lorsque l’instinct de survie s’active. Ainsi, le père catalogué protecteur, prendra un choix qui interpellera énormément son épouse « Ebba ».

Drôle, notamment grâce au second rôle mémorable de Kristofer Hivju (« Crazy Bear »), les interrogations parentales s’avèrent justifiées, cocasses et cyniques. En sus, « Snow Therapy » contient une scène finale retournant toute crédibilité de l’un des adultes. Un film satirique où la parentalité est au cœur du tragi-comique et où la poudreuse virevolte sans cesse comme un petit démon…

« Les Chaussons rouges » : Boris Lermontov, célèbre impresario de ballets, a une sensibilité accrue et à défaut, se montre très autoritaire et harcelant. Au moment où il rencontra pour la 1ère fois la charmante danseuse rousse Victoria Page et l’entreprenant compositeur Julian Craster, il comprit d’office que ce duo sera formidable quant à sa nouvelle chorégraphie, Les Chaussons rouges. Longtemps heureuse, Victoria finit par déchanter de ses engagements. Fortement amoureuse de Julian, elle s’obligea même à arrêter la danse. D’un autre côté, elle se sent soulagée et libérée de l’intense Boris. Mais… L’appel de sa passion et des chaussons rouges s’en ressent.

Se basant sur le fameux conte du Danois Hans Christian Andersen, « Les Chaussons rouges » reste toujours inoubliable grâce notamment, à ses ambiances gothiques sur fond de danse. Au trio efficace qui ne cesse d’évoluer et de performer au niveau des dialogues et des séquences dansées.

En tête d’affiche des « Chaussons rouges », la regrettée danseuse professionnelle puis comédienne Moira Shearer. Ses 2 collègues acteurs impressionnent aussi beaucoup. Comme la multitude de danseurs-euses, les magnifiques décors et danses interprétées émerveillant en permanence.

Les aspects vampiriques, patriarcaux et malsains avaient rarement été abordés de cette manière à l’époque. Ce mélange de genres cinématographiques créa donc un chef d’œuvre jamais inégalé jusqu’à présent et plus de 70 ans après sa sortie dans les salles obscures (en 1948).

« The Ocean Waif » : Millie, jeune femme adoptée par le vieux pêcheur Hy Jessop, grandit dans un milieu pauvre où l’alcool change le comportement de son père. Ronald lui, est un écrivain doué et désireux de solitude pour son nouveau roman. Il découvre un manoir désert, idéal quant à sa continuité. Ces 2 êtres que tout oppose, vont se rencontrer là-bas par hasard. Elle en fuite, lui en recherche. Après plusieurs mésaventures, certaines prises de conscience et une grave accusation, ils se retrouveront et décideront de vivre différemment à New York.

En 1916, la nouvelle production de la 1ère réalisatrice Française Alice Guy sort dans les locaux de l’époque où ils peuvent être diffusés, bien avant les cinémas. « L’Orpheline de l’océan » fut donc aussi un succès grâce à l’anticipation et aux intuitions de la cinéaste polyvalente.

Comme la majorité de ses 300 fictions, presque toutes disparues, « The Ocean Waif » traite de sujets extrêmement tabous au début du XXe siècle. La violence conjugale, les fantômes ou le féminisme en sont quelques exemples. Par le biais de son savoir-faire sur le terrain, la metteuse en scène établit même des prises de vues inédites et ajouta les premières cascades cinématographiques au monde.

Reconstitué grâce à des fonds privés américains, ce moyen-métrage de 40 minutes fascine pour sa clarté scénaristique, ses raccords très soignés et sa distribution des rôles qui demeurent à la fois humains, injustes et sociaux. Un chef d’œuvre à découvrir sans tarder s’adressant à tout le monde.

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