Pendant l’été 1950, David a une dizaine d’années. Sa voisine Ruth Chandler vient de recueillir ses nièces après la mort dans un accident de voiture de leurs parents. Fraîchement divorcée et désormais mère célibataire, Ruth se perd peu à peu dans une spirale de violences dont Meg, l’aînée des jeunes filles fait les frais. Entraînant avec elle ses propres garçons et quelques gamins du voisinage, dont David, la mère de famille s’enfonce de plus en plus dans l’horreur jusqu’à un point de non-retour.
Un thriller terriblement difficile issu d’un livre de Jack Ketchum en 1989, provenant lui-même d’un fait divers survenu à Indianapolis en 1965. Le calvaire vécu par une adolescente qui trouvera la mort dans des conditions traumatisantes. Qu’est-ce qu’il y a de plus choquant ? Les faits relatés se sont réellement produits. Les troubles mentaux dont a souffert manifestement Gertrude Baniszewski pour la menée aussi loin dans la réalisation de ses fantasmes cruels et morbides n’ont probablement jamais été soignés.
À l’époque il était encore plus simple qu’aujourd’hui de réprimander par la loi de tels actes que d’en démanteler les causes. Bien entendu, nous pouvons comprendre la glissade vers la perte de repère de toute une famille vivant dans la précarité extrême, composée d’enfants issus de plusieurs mariages dont l’intégralité des pères ont fui le couple. Cela dit, un terrain traumatique et donc psychiatriquement pour le moins abîmé est uniquement l’apanage de la mère. Le film est légèrement différent du livre et du fait divers lui-même. Il est effectivement troublant de souligner le caractère léger de la différence.
La cruauté humaine n’a vraiment pas de limites tant qu’elle est nourrie par l’imagination. Stephen King, lui-même a salué l’interprétaion cinématographique, c’est dire à quel point c’est réussi. L’ambiance y est tellement sombre et malsaine, qu’il est presque dérangeant de regarder par moments. On a envie d’intervenir et de sortir tous ses mômes de cette horrible situation. La moiteur de la cave, la détresse des victimes, la folie de la mère et jusqu’à l’indifférence choisie des voisins sont plus que perceptibles.
C’est tout un univers dysfonctionnel qui est relaté ici avec une simplicité déconcertante, mais authentique. Le côté romanesque si je puis dire qui incombe au cinéma est à peine gonfler. La crédibilité des tortures et des manipulations psychologiques infligés aux enfants, même si elle n’est pas toujours de même niveau de traumatisme, est filmée pour que le spectateur souffre avec eux.
Un film qui est presque passé inaperçu pourtant à sa sortie. Si vous voulez vraiment ressentir toute une gamme de frissons dans ce que l’horreur à de plus bestial, c’est par là qu’il vous faut allez…Bonne chance !
The Girl Next Door
US – 1h 49min – Drame, Epouvante-horreur
De Gregory Wilson
Par Daniel Farrands, Philip Nutman
Avec Blanche Baker, Daniel Manche, Blythe Auffarth…
Sortie le 17 janvier 2017 en DVD