Page 12 - Daily Movies 108 - Septembre 2020
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Dossier
































































           Cette réglementation n’est « pas une science exacte »           De grands écarts


           L’âge légal et l’âge suggéré sont fixés sur la base d’un certain   Des différences entre la sensibilité des publics se manifestent
           nombre de critères : « Les membres de la Commission nationale   aussi entre les pays du monde. « Pour beaucoup d’entre eux,
           du film relèvent les éléments problématiques susceptibles       l’âge d’admission au cinéma est 16 ans par défaut et une
           de gêner ou choquer un enfant (angoisse, terreur, violence,     commission visionne les films pour abaisser cet âge, si possible.
           sexualité, addictions, relations psychologiques, exemplarité    En France, par contre, l’âge par défaut est « Tout public » et une
           négative, vulgarité, indécence, discrimination, mépris, etc.)   commission élève cet âge si nécessaire », explique Fabrice
           Leur fréquence, leur réalisme et leur intensité permettent de   Wulliamoz. Et malgré une même culture francophone, la Suisse
           déterminer un âge légal. Pour l’âge suggéré, c’est surtout la   ne s’inspire pas de la France en matière d’âge minimum. « En
           thématique et le message véhiculé par le film qui est pris en   revanche, en Allemagne, les âges établis par la FSK (Freiwillige
           considération. » Fabrice Wulliamoz reconnaît toutefois que cette   Selbstkontrolle der Filmwirtschaft) sont reconnus par la
           réglementation des âges n’est « pas une science exacte ». Elle   Convention nationale suisse, suite à une forte volonté de la
           suscite parfois de grandes discussions entre les membres.       Suisse alémanique », confie l’intervenant.

           Comme toute règle, une exception en ressort : un enfant qui a   Et comment expliquer le grand écart parfois constaté entre l’âge
           deux ans de moins que l'âge légal peut quand même assister à    légal et l’âge suggéré ? « Ce dernier peut être égal ou plus élevé
           une projection en salles, à condition qu’il soit accompagné tout   que l’âge légal. Par exemple, pour le film français « Belle-fille »,
           au long de la séance par un représentant légal ou une personne   celui-ci peut être vu dès 12 ans sans risque, mais sa thématique
           majeure désignée comme tels. « Tant la Convention nationale     s’adresse davantage aux grands adolescents et adultes, d’où 16
           que la Loi vaudoise autorisent cette dérogation, même si dans le   ans pour l’âge suggéré », illustre Fabrice Wulliamoz.
           texte cantonal cette dernière ne s’applique pas pour un film dont
           l’âge légal est 18 ans. La dérogation tient compte des écarts de
           maturité qui existent d’un enfant à l’autre et responsabilise les
           parents en leur donnant une marge de manoeuvre de deux ans »,
           ajoute le vice-président de JIF.







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