Une Histoire à Soi

Ciné-Doc vous présente UNE HISTOIRE A SOI, le dernier documentaire de la réalisatrice afro-féministe Amandine Gay. La cinéaste, elle-même née sous X, dévoile, par l’intime, la réalité de l’adoption internationale dans un film aussi puissant que nécessaire. A découvrir en salles dès le 1er février, en présence d’Amandine Gay !

Ils s’appellent Anne-Charlotte, Joohee, Céline, Niyongira, Mathieu, ont entre 25 et 52 ans, sont originaires du Brésil, du Sri Lanka, du Rwanda, de Corée du Sud ou d’Australie. Ces cinq personnes partagent une identité : celle de personnes adoptées. Séparées dès l’enfance de leurs familles et pays d’origine, elles ont grandi dans des familles françaises.

Aucun entretien face à la caméra, mais des photos, des films de famille, des images d’archives, des lettres et la voix des protagonistes : en entrelaçant habilement les récits au fil d’une mise en scène très tenue, Amandine Gay aborde, avec ce film, un sujet qu’elle connaît intimement : l’adoption.

Tous les récits s’enchaînent et se complètent pour donner de l’adoption une vision contrastée qui ne laissera personne indifférent. Le dispositif est fort : alors que l’on nous montre à l’écran les moments heureux immortalisés sur pellicule, les personnes adoptées révèlent des plaies toujours non cicatrisées, comme si tout l’amour du monde ne pouvait combler le manque originel.

UNE HISTOIRE A SOI décrit les coulisses de l’adoption internationale et ses obstacles administratifs qui compliquent le désir de chacun de se réapproprier son histoire, ouvre des pistes sur le sentiment de dépossession de sa propre histoire, le mythe néocolonial de l’adoption salvatrice et son pendant, la gratitude obligatoire… Autant de réflexions passionnantes, aussi intimes que politiques. Sans jamais parler à la place des principaux intéressés, Amandine Gay s’interroge également sur la difficulté de se forger une identité propre quand on est – comme elle – une personne adoptée à la couleur différente de ses parents adoptifs. C’est le deuxième long-métrage d’Amandine Gay, qui avait déjà creusé un sillon profond, critique, intime et bien sûr politique avec OUVRIR LA VOIX (2017) sur la représentation des femmes noires dans la société.

[La critique du film est disponible ici]