Lauréat de la 63ème Semaine Internationale du Film de Cannes en 2024, le premier long-métrage de Constance Tsang, présente la vie quotidienne des employées d’un salon de massage traditionnel à New York, avec ses avantages et inconvénients.
Dans le plus grand quartier asiatique de New York, se trouve un discret salon de massage qui emploie des jeunes femmes sérieuses qui s’appliquent à satisfaire une clientèle aisée dans une ambiance apaisante et sympathique. L’une d’entre elles, personnage charismatique de cette histoire, s’appelle Didi. Au fil des longues minutes de film qui s’égrènent, nous découvrons son quotidien composé de rendez-vous personnalisés et de rares moments de détente qu’elle apprécie de passer au restaurant en compagnie de Cheung, un taiwanais d’âge mûr en situation de divorce.
Victime d’une attaque à main armée au « Blue Sun Palace », le jour du Nouvel An Chinois, la jeune idéaliste qui faisait des économies dans le but d’ouvrir un restaurant en bord de mer à Baltimore, décède sous les yeux de sa meilleure copine Amy, traumatisée depuis lors…
Réalisé avec style et astuce, ce premier long-métrage de Constance Tsang captive le spectateur dès les premières scènes, tout en laissant de nombreuses zones d’ombre qui s’éclaircissent au fur et à mesure de l’avancement du film. Tel un puzzle de 1000 pièces, les informations sont données au compte-goutte. Celles-ci permettent de comprendre non seulement l’intrigue à l’apparence brouillonne mais également de se familiariser petit à petit avec les nombreux intervenants de l’histoire, avant d’entamer un final aussi surprenant qu’émouvant.
Constance Tsang est une réalisatrice américaine basée à New York. Diplômée de l’Université de Columbia avec un Master en écriture scénaristique et réalisation, elle y a obtenu une bourse du Robert Gore Rifkind Launch Fund. Soutenue dans ses futurs projets par Starlight Stars Collective et Tribeca Film, la jeune américaine impressionne par la qualité de son premier film qui a déjà obtenu le premier prix (French Touch du Jury) à la 63ème édition de la Semaine Internationale de la Critique qui promeut depuis 1990 à Cannes, la découverte de nouveaux talents et de courants cinématographiques inovants.
On compte au casting de Blue Sun Palace, Lee Kang-Sheng, acteur fétiche du réalisateur taïwanais Tsai Ming-liang, avec lequel il a collaboré depuis plus de trente ans sur des films comme Les Rebelles du dieu néon, La Saveur de la pastèque, ou encore Days. Le célèbre acteur asiatique, qui est connu pour sa lenteur, a imposé son rythme particulier au film, ce qui n’est pas déplaisant.
Blue Sun Palace se déroule à Flushing, un quartier du Queens qui compte plus de 70 000 habitants d’origine asiatique. Il s’agit du plus grand Chinatown de New York, devant le celui de Manhattan. Ce quartier iconique est connu principalement pour ses restaurants en tous genre, ses centres de remise en forme et ses nombreuses salles de karaoké.
Si le thème central du film est le deuil, il aborde également les notions d’amour, de réconfort, et de foyer. La cinéaste qui a perdu très jeune son père a commencé à écrire ce film avec la volonté de renouer avec son passé ainsi qu’avec l’ensemble de la communauté qu’elle a quitté, suite à ce douloureux évènement. Une réflexion a également été faite dans cette œuvre, quant aux décisions que l’on prend lorsque l’on perd un être cher.
Genre : Film Dramatique américano-chinois, durée 1h45.
Réalisatrice & scénariste : Constance Tsang
Avec: Wu Ke-Xi (Amy), Lee Kang-Sheng (Cheung), Haipeng Xu (Didi), Min Han Hsieh (Josie), Lisha Zheng (Fei), Leo Chen (Tony), Wu Chengying (Xiao), Huang Guiping (Ping), April Wang (Vivi), Zhu Yating (Elaine), Wang Liming (Mike), Janet Hsieh (Lin), Lily Gao (Mei), Lynn Xiong (Ah Pui), Zhang Lu (Fong Fong), Xiao Xiao Sun (Voleur).
Production: Niour Films, Charades, Big Buddha Pictures, Field Trip Productions.
Distributeur : First Hand.
Sortie Suisse : 30.04.25
