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vendredi, avril 19, 2024
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Mommy

Yamine Guettari
Yamine Guettari
se promène souvent dans les bois avec un tronc d'arbre sur l'épaule. Aime respirer l'odeur du napalm au petit matin. Et quand il tire, il raconte pas sa vie !

Avec « Mommy », Xavier Dolan reprend son exploration de l’amour impossible et du rapport mère-fils déjà abordés dans tous ses précédents films (un peu moins dans le thriller « Tom à la ferme»), certainement pour y trouver une plus grande vérité.

Après l’adoption fictive d’une loi concernant les troubles du comportement chez l’enfant, le film s’immisce dans le quotidien de Diane (Anne Dorval), une mère monoparentale au look rebel-chic et de son fils Steve (Antoine-Olivier Pilon) atteint de troubles de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Composé de deux êtres trop semblables pour se dire des gentillesses, le duo infernal détone. A la demande de Diane, se joint à eux Kyla (Suzanne Clément), l’énigmatique voisine d’en face dont les talents d’enseignante vont aider à contrôler les accès de colère du jeune Steve.

Dolan retrouve sa verve colorée pour un nouveau tour de force. L’ouverture onirique où Diane semble filmée à la façon d’une jeune pousse, contraste avec ce qui nous reste à voir, à savoir, le contraire d’une fable doucereuse sur la maternité. Dès les premiers instants, on est absorbé par le format d’image carré 1:1 qui encadre tel un poster la figure maternelle, véritable point d’ancrage du film. L’instant d’après, Diane (surnommée « Die ») reprend la garde de son fils qui vient de se faire expulser d’une maison de correction et on comprend que mère et fils s’aiment férocement.

Assises sur des interprétations remarquables de générosité, l’exigence formelle et la recherche filmique du réalisateur de 25 ans ne sont pas moins réjouissantes. Passant avec grâce de l’émotion brute à l’onirisme, il évite tous les pièges. Si on a pu lui reprocher parfois d’être trop flamboyant là où la retenue aurait été de mise, il atteint avec « Mommy » l’équilibre parfait. Autre trouvaille du réalisateur, la musique (de Céline Dion à Oasis, en passant par Lana Del Rey) est subtilement incorporée au film. Par ce procédé, Dolan favorise le sentiment d’immersion et apporte l’ironie nécessaire à la dureté des circonstances.

Xavier Dolan signe donc un film à la hauteur de ses ambitions en délivrant une histoire d’amour filial et d’amitié bouleversante, ainsi qu’une réflexion angoissante sur la jeunesse d’aujourd’hui. Même si le mot de la fin reste espoir.

Mommy
De Xavier Dolan
Avec Antoine-Olivier Pilon, Anne Dorval, Suzanne Clément
Pathé Films
Sortie le 08/10

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