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jeudi, décembre 4, 2025
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Festival CinéMasala

MARCHE OU CRÈVE – Jusqu’au Bout de la Route

Claire Blanchard-Buffon
Claire Blanchard-Buffon
Cinéphile passionnée, écrivaine et musicienne depuis son enfance, elle offre son âme d’écorchée vive au besoin de l’art et de la transmission de ses émotions. Voter folie est-elle la même ?

Une adaptation au cinéma pour une énième œuvre de Stephen King alias Robert Bachmann, foulée au pied et avortée. Sueur et torture dans un monde de masculinité aiguë où le bitume à raison de la volonté la plus endurante. Que les fans ne s’alarment pas, le maître de l’horreur lui-même ne semble pas valider le scénario puisque, comme les savent ses fidèles, il n’apparaît pas à l’écran. Preuve suffisante, pour confirmer que ce film est bâclé au plus haut point.

Dans un monde dystopique, chaque année voit défiler La Grande Marche d’un bout à l’autre du Maine. Des jeunes hommes prouvent leur endurance et leur ténacité en marchant, sans pause et par n’importe quel temps, sous l’œil impassible de l’armée. Le but : la fin de la marche sonne lorsqu’il n’y a plus qu’un seul participant debout. Chaque fois qu’un marcheur faiblit, ralentit ou s’arrête, il se voit recevoir son ticket. Plus explicitement : il est fusillé. Garraty, 16 ans, participe avec enthousiasme à cette nouvelle édition. Il veut remporter le prix en dollar et choisir un vœu. Il espère ainsi venger son père abattu par le Général quelques années avant.

Le monde et la trame imaginés par Stephen King sont plus prenants et bien plus profonds que le résultat cinématographique proposé ici. Comme toujours, l’écrivain emmène le lecteur dans les méandres de l’esprit avec son lot de tortures personnelles que sont, par exemple, la culpabilité, la haine, la colère, l’envie ou l’amour. Avec une longueur bienvenue faisant écho à une souffrance grandissante et lancinante, entremêlée des souvenirs de vie des personnages. Au lieu de ça, la réalisation jette un film trop court pour le sujet, pleine au maximum de raccourcis malheureux et surtout inutiles.

A peine les protagonistes partis que les voilà déjà éreintés, usés et en manque de résistance. Tout ou presque est raboté. Cependant, certains portraits sont respectés. Au moins cela. Jusqu’à la fin l’essence est biaisée et terriblement mal rapiécée. Pourtant le casting est merveilleux avec des acteurs fabuleux et bien dirigés. Comme une recette mal comprise avec des ingrédients de qualité. Ce qu’il fallait garder est perdu et ce qu’il fallait éventuellement mettre en lumière est bafoué ou modifié avec une ombre de wokisme navrante.

Les décors ne sont même pas au rendez-vous. Dans la bande-annonce, on nous vend du rêve, mais arrivé devant la toile tout a déjà été vu. La traversée du Maine, un état tellement riche de variétés dans son environnement, aurait dû combler les attentes des naturalistes. Les scènes de drames terriblement importantes de sens dans l’histoire d’origine manquent cruellement et n’apportent donc pas la dimension de terreur palpable au fil des pages. Je suis d’accord pour reconnaître qu’un film doit s’adapter à son format artistique, mais pas au point de perdre le tempérament et la sève de sa qualité.

Finalement, il est possible d’apprécier ce long métrage pour un public qui aime la sensation fast-food d’un film critique d’une jeunesse pressée de vivre et d’obtenir. On vit dans un pays libre après tout.

Réal. : Francis Lawrence

Acteurs : Cooper Hoffman/David Jonsson/Garrett Wareing/Tut Nyuot/Mark Hamill/Charlie Plummer/Ben Wang/Roman Griffin Davis/Jordan Gonzalez/Judy Greer/Joshua Odjick

Distrib. : Metropolitan FilmExport

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