Sillonnant activement les festivals de films d’horreur, dont ceux de Lausanne et Strasbourg, Grégory Morin a la joie de présenter sa réalisation dès qu’il le peut. Il prit aussi le temps de répondre à nos questions et d’expliquer ses difficultés à trouver des fonds.

Comment l’idée de votre film a-t-elle pris forme et d’où vient son titre ? Je cherchais à tourner un film qui ne soit pas cher à faire. Ça fait des années que je travaille avec l’auteur et scénariste David Neiss. Nous avions fait des courts-métrages qui mélangent l’humour et l’horreur et nous cherchions à faire un projet plus ambitieux du même genre. Concernant le titre, on en cherchait un plus court qui ne nécessiterait pas d’être traduit dans les autres pays.
Saviez-vous qu’un film allemand, « Ach du Scheisse ! » ou « Holy Shit ! », au prime abord assez identique, existe ? Si oui, qu’avez-vous pensé des vagues liens entre les 2 ? Oui, je l’ai appris après avoir tourné la 1re partie de mon film en 2022, lorsque j’avais passé un week-end au « Brussels International Fantastic Film Festival » qui projetait le film. J’ai alors regardé la bande-annonce et en ai été rassuré car cela semblait très différent de ce que je faisais. De plus, mon film n’était pas encore fini et il ne sera pas proposé au même moment dans les festivals de films. Donc tout allait bien !
Heureusement, votre intrigue se diffère beaucoup de la fiction germanophone. D’ailleurs, d’où vient l’idée des toilettes turques ? Avec David Neiss, nous avions une séquence de meurtre décalée dans un thriller sur lequel nous avions travaillé il y a plusieurs années, où un mec se faisait tabasser et finissait la tête coincée dans le trou de toilettes turques. Quelque chose de grotesque, qu’on pourrait voir dans un film de Takashi Miike. Après un petit brainstorming entre David et moi, nous nous sommes demandés : « Que se passerait-il si le gars n’était pas mort et se réveillait… ? »

Qui est le mignon rat albinos jouant dans « Flush » et comment fut le tournage avec lui ? Nous avons engagé un dresseur d’animaux pour le cinéma, José Cabreira. Il a utilisé 3 rats tout au long du tournage : Samaël, Rataniel et Cyborg. L’un était dressé pour des déplacements au sol et les 2 autres pour être en contact avec les acteurs, qu’ils puissent les tenir dans leurs mains. Et personne n’a été mordu pendant le tournage !
Il est difficile de trouver des fonds pour un tel film en France. Comment avez-vous réussi à en obtenir ? Après avoir essayé de produire le film avec des producteurs classiques, j’ai décidé de le produire moi-même avec des amis, puis des amis d’amis et quelques partenaires. « Flush » est un film 100 % indépendant. Actuellement, le film fonctionne super bien en festival autour du monde. On vient en plus, de gagner les « Prix du public » à Sitges et Turin. Ça va nous aider pour sa diffusion !
Quelle fut la scène la plus rapidement tournée ? Nous avons tourné le film en 2 fois. En 2022 avec la 1re partie avec le décor du haut et pendant 11 jours. Puis la seconde partie en 2023 avec le décor du bas, juste Jonathan Lambert, pendant 5 jours. La scène la plus facile, je ne sais pas, rien ne fut simple. Par contre, la plus dure pour Jonathan Lambert (« Attention au départ ! ») fut le dernier jour du tournage avec les séquences aquatiques. Il s’est beaucoup investi pour le rôle !
En cas de besoins urgents, vous allez plutôt dans les toilettes turques ou les wc mobiles ? WC mobiles ! Je les ai utilisés il y a encore peu de temps, lors du « Stiges Film Festival » après avoir trop bu de cerveza !
Le kit du téléphone portable a son importance dans votre film. Comment avez-vous tourné ces scènes et à quel point utilisez-vous ce moyen d’appel ? Le travail des accessoiristes, Théo Sackur et Léa Caussat, fut conséquent sur ce film. Encore bravo à eux ! Beaucoup de petits accessoires, comme le kit du téléphone mobile, ont été utilisés pour raconter notre histoire. Il a fallu être attentif pour arriver à faire raccorder les éléments tournés au-dessus avec ceux du dessous. J’utilise des oreillettes lors de mes appels au mobile qui sont beaucoup plus simples à utiliser que dans le film.
La position de l’acteur principal, Jonathan Lambert, a pu être très inconfortable durant la période de tournage. De quelle manière avez-vous réussi à combiner sa mise en place, les caméras et les décors ? Un gros travail a été effectué par le chef décorateur, Pierre-Julien Journet. C’était déjà un premier défi de créer des fausses toilettes turques dans lesquelles Jonathan Lambert pourrait rester dans cette position d’« autruche ». Tous les décors ont été construits, même si le tournage a été effectué en studio. On pouvait retirer n’importe quelle partie du décor, ce qui fut excitant pour créer ma mise en scène et rendre le film le plus cinématographique possible.
A la fin de « Flush », « Luc » passe un coup de film important pour se racheter. On pense qu’il arrive à le faire. Imaginons… Il retombe dans son addiction peu après et dans des toilettes suissesses. Que se passerait-il ? Il tombe sur une distillerie d’absinthe (neuchâteloise) clandestine !











