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jeudi, décembre 25, 2025
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Festival CinéMasala

Jingle Bling, Bingle Bells, Noël dans tous ses Etats

Claire Blanchard-Buffon
Claire Blanchard-Buffon
Cinéphile passionnée, écrivaine et musicienne depuis son enfance, elle offre son âme d’écorchée vive au besoin de l’art et de la transmission de ses émotions. Voter folie est-elle la même ?

Aah, les films de Noël ! Ce sont des compositions variées et toujours attendues sur les écrans pour égayer nos soirées douillettes en famille, en duo ou simplement en solo. Sous une couverture chaude, une tasse de chocolat ou de café fumant entre les mains, les histoires enchantées ou non, drôles ou tristes avec tout de même une Happy End jouent des coudes pour obtenir les faveurs des spectateurs. Nous avons tous un film de Noël favoris. Même ceux et celles qui viennent de penser : « Non, pas moi.», en ont un. Je ne parle pas forcément des vedettes genre comédies musicales, ou film comique pour la famille, animé mignon ou même du fameux conte romantique qui fait rouler la larmichette. Ceux-là sont tous acquis. Je veux parler de ces longs métrages qui se battent pour apporter leur couleurs de film d’auteur, de pièce de théâtre, d’action et même d’horreur toujours avec la neige, les boules et le sapin quelque part dans le décor.
A chacun son interprétation de Noël, Yule, Hanoukka et autres célébrations païennes. L’important est de passer un bon moment en famille, alors pourquoi ne pas le partager devant un grand écran, même dans le salon ?

Voici les sept catégories qui ont retenu mon attention :

  1. Comédies Familiales, décalées et romantiques
  2. Comédies Musicales
  3. Animés et Stop Motion
  4. Films romantiques, Drama
  5. Action
  6. Horreur, Epouvante
  7. Historique, Biographies

1 . Les Comédies familiales, décalées et romantique :

Une première catégorie qui est florissante toute l’année et naturellement à Noël, période de réunion de clan. Il y en a pour tous les âges, pour tous les humours et pour toutes humeurs. L’important est que ce qui fait rire soit d’abord grossier et caricatural. Même si on peut s’amuser à déceler un sujet plus grave en fond, ces films sont fait en premier lieu pour nous faire rire aux éclats, par moment jaune et finalement de bonne foi. Dans le Père Noël est une Ordure (1982) une certaine troupe du splendide de l’époque où toutes les blagues sexistes, racistes et homophobes étaient à la mode et faisaient rire les foules un peu honteuses. Un genre exutoire plus que moralisateur. Une thérapie sociale tout en demi teinte. Autour du fléau qu’est la solitude en tous genres, le réveillon de Noël tourne au pugilat. En France, La Bûche (1999) une autre production qui fait grincer des dents et finalement nous fait rire en mettant à vif les faux-semblants des réunions de famille et montre une voie nouvelle pour les festivités. Plus proche de nous en date, Alain Chabat s’essaye au genre en 2017 avec Santa et Cie. Le talent reconnu de l’ancien Nul comble les trous hasardeux de ce film et fini par réussir à nous faire sourire et de temps en temps nous attendri. Les fans apprécient et les autres reprennent leur quête de traditions. Aux États-Unis, cette fois dans une banlieue chic, une famille part en vacances de fin d’année en oubliant le plus jeune de leurs enfants, c’est le fameux Maman, J’ai raté l’Avion (Home Alone, 1990). Une incontournable comédie familiale encore portée en référence dans de nombreux films aujourd’hui, qu’ils soient comiques ou non. Arnold Schwarzenegger endosse le rôle de l’homme dépassé et résolu dans La Course au Jouet (1996). Le message principal est sûrement de tenir sa promesse. Le reste se niche dans le comique de situation avant tout. Très efficace sans être d’une qualité remarquable. Pour les adeptes d’un brin de fantastique, Le Grinch (2000) fait son show et son repenti en boudant faussement. Les enfants adorent et en redemande puisque diverses suites et interprétations existent. Une façon de s’approprier l’Esprit de Noël et de décider quand on veut y participer. Un miroir pour les timides et les plus impressionnables qui redoutent ces assemblées traditionnelles où la gestion d’émotion gigantesque.

  1. Comédies Musicales :

Le deuxième genre privilégié des programmes télés et du cinéma bien sûr pour Noël ! Qu’elles traitent franchement du sujet ou pas, les comédies musicales sont attendues, prisées, adorées et critiquées dans un même élan. Avec leurs histoires souvent dramatiques sous des airs désinvoltes et romantiques, ces fictions ont pour but de créer le merveilleux. Par conséquent, quelle meilleure aubaine que l’humeur lumineuse imposée pour les fêtes de fin d’années. Le thème de la nativité y est cependant moins représenté. Noël est plus souvent suggéré, en toile de fond où en occasion de décor et de temps comme dans Noël Blanc (1954) de Michael Curtiz ou encore Le Chant du Missouri (1944) de Vincente Minnelli qui se passe sur plusieurs saisons avec leur célébration qui mènent inévitablement à Noël. Par contre, si on regarde Spirited, L’Esprit de Noël (2022) de Sean Anders l’intrigue plonge directement dans un univers enchanté et festif, plein de joie, de cadeaux, de guirlande et de leçon d’altruisme. Certes, ce genre précis est lourd à regarder et se vit sans concession ni retenue, sous peine de s’ennuyer profondément. Les chorégraphies improbables dans le récit, les chansons drôles, sentimentales ou moralisatrices font passer des messages qui d’ordinaire seraient plus pompeux, alors qu’en musique, ça passe ! C’est sans doute ce qui explique que les comédies musicales programmées à cette période soient plus large sur leur sujet respectif. Le but étant de créer la magie pas de coller forcément dans l’illustration aux Fêtes de Noël. Les fans apprécieront.

  1. Animés et Stop Motion :

Alors cette fois, c’est l’étalage de créativité et de déjà-vus. Le style est prolifique, très prolifique. Est-ce parce que le public cible aime écouter des histoires ? Ou simplement ce sont les adultes qui sautent sur l’occasion de raconter les contes qui ont bercés leur propre enfance ? Le géant à la souris emblématique se pose en grand spécialiste du genre, bien que ses concurrents soient de plus en plus qualitatifs. Par exemple Klaus (2019) ou Les Cinq Légendes (2012) ont remporté un succès mitigés à la leur sortie et ont ensuite fait partie des vidéothèques familiales. Moins significatif mais néanmoins remarquables Mission Noël : Les Aventures de la Famille Noël (2011) ou encore L’Apprenti Père Noël (2010) apportent leur pierre à l’édifice du divertissement pour les enfants qui aiment avoir des étoiles dans les yeux. Dan s un style plus bédéiste et toujours sur écran, Tokyo Godfather (2003) ouvre la porte de l’animé de Noël dramatique et plus sombre. Le vingtième siècle n’était pas moins prolifique mais pas très original hélas. Rudolphe Le Renne au nez Rouge (1964) dépeint ce goût pour l’animation pure et dure avant le numérique. Avec candeur et poésie naïve, le scénario nous conte l’avènement du fameux renne du Père Noël ni plus ni moins. A cela près que le film utilise la technique du Stop Motion qui consiste à filmer mouvement par mouvement des figurines en toutes sortes de matières ou des poupées. Puis d’assembler toutes ces prises de vue afin d’en faire un film. Une méthode résolument artistique et totalement chronophage. Le Must du genre reste bien entendu L’Étrange Noël de Monsieur de Jack de Tim Burton, un amoureux du stop motion.

  1. Films Romantiques et Drama :
    Sans doute la catégorie la plus appréciée à Noël et pas seulement des femmes. La comédie romantique avec un scénario qui passe par un drame, un coup de théâtre, des inconnus aux antipodes ou des vies opposées qui se rencontrent le temps d’un battement de cils au court d’une pause dans une vie, tout cela sont les ingrédients qui font que la mayonnaise prend et que le soufflé ne retombe pas. L’émotion de fin est également attendue. Qu’elle soit porteuse de vérité ou naïvement triste, merveilleuse ou pleine d’espoir. Les personnages sont des témoins de la plus belle des raison de vivre : l’amour. Tout cela dans un décor enneigé de Fêtes de Noël bien entendu. Rendre le devoir familial, l’accomplissement professionnel et les responsabilités incombant aux adultes sont, le temps d’un souffle, temporisés et mis de côté pour un message de lâché-prise pour les protagonistes de ces fictions. Ainsi, dans La Vie est Belle (1946) ou L’Arbre de Noël (1969) des hommes au bout du gouffre social retrouve la joie de vivre grâce à un ange ou au fameux esprit de Noël porteur d’un message de résistance et d’espoir. Dans The Holiday (2006) ou Family Stone (2005) – L’Esprit de Famille, en français ou encore Carol (2015) les mauvais chemins empruntés ouvrent les porte du bonheur amoureux. Le message de l’espoir est plus subtil et encourage chacun et chacune à rester ouverts aux opportunités, même quand tout semble joué. Les enfants ne sont pas en restent dans ce genre non plus. Les Chroniques de Noël 1 (2018) et 2 (2020) mettent en scène des enfants d’une famille piégeant le Père Noël et finalement aider ce dernier à finir sa tournée afin de garder la magie de Noël intacte. Jouer par un des couples les plus charismatiques et aimés d’Hollywood, Kurt Russel et Goldie Hawn, le Père Noël et sa femme sont caustiques, modernes dans leurs réactions et altruistes. Ce qui fait joyeux mélange pour une comédie drôle sur sujet sensible comme le divorce ou encore la mésentente familiale.
  2. Action :

C’est un genre définitivement décalé, indissociable de l’humour de situation et de dialogues. Des anti-héros contrarient les plans extrêmement bien préparés de malfrats. Que ce soit des cambriolages Violent Night (2022), des prises d’otages Piège de Cristal (1988) ou encore des kidnappings Red One (2024), peu importe, l’important est que l’action soit au rendez-vous, que le héros soit un brin maladroit, extrêmement endurant et efficace physiquement. Un modèle d’homme, car oui ce ne sont que des hommes qui sauvent la situation pour l’instant, pas play-boy sculpté dans une icône gai, avec ce que l’âge mûr a de mieux à proposé aux femmes. Explosions, combats, carnages accidentels et usage excessif de matériel sont inévitables, les accessoiristes s’en donnent à merveille autant que les artificiers. Certains de ces films sont devenus des franchises et beaucoup sont maintenant tellement incontournables qu’ils sont cultes. Pour les plus sauvages d’entre nous. Mais également pour ceux et celles qui n’en peuvent plus de la mièvrerie des injonctions romantiques périodiques et collantes.

  1. Horreur, Épouvante :

Noël et l’horreur n’ont pas vraiment d’affinités. Ah bon ? Mais si ! Retrouver les Tonton Roger aviné et riant à gorge déployée sur ses propres blagues racistes et misogyne ou Cousine Gisèle qui s’accroche à son crucifix à chaque blasphème sortant de la bouche de l’ado de service plein d’énergie et de passion dans les nouveaux combats sociaux tout cela sous les yeux fatigués de la mère-parfaite- hôtesse qui arrive au bout de sa vie à force d’organiser les festivités depuis trois semaines. En prime les enfants surexcités par les sucreries distribuées en douce par mamie qui finissent par vomir ou, à choix, courir autour du sapin décoré menaçant à chaque révolution de créer un désastre. Si ce tableau ne vous inspire pas de l’épouvante, certains scénaristes en ont vu des muses. De cet imaginaire sanglant et terrible sont nés des pépites spécialement pour un Noël sombre et psychotique. Après tout, chacun ses inclinaisons. D’abord avec une touche d’humour et de monstres sympathiques Gremlins et sa suite (1984) ou S.O.S. Fantômes (1989) – Ghostbusters se passent effectivement pendant les fêtes de fin d’années, mais ne parlent pas explicitement de la célébration. Par contre, avec Black Christmas (1974) et son remake en 2019 les fêtes de Noël sont au cœur des préoccupations d’étudiantes et d’étudiants massacrés sur un campus. Ce n’est pourtant pas non plus le sujet principal. Honnêtement, en dehors de la description proposée plus haut, Noël n’est pas plus qu’un contexte dans les films d’horreurs…pour l’instant. Le rouge ne va pas qu’au Père Noël !

  1. Historiques, Biographies :

Le genre est encore excessivement peu représenté, bien que les essais soient d’excellentes qualités. Joyeux Noël ! (2005) de Christian Carion revient sur des anecdotes troublantes qui ce sont passées entre les soldats français et allemands sur les tranchées du nord-est de la France le soir de Noël. Les appelés ont fraternisé et imposées une trêve sacrée pour cette célébration. Une pause de bienveillance et de paix dans cette folie meurtrière qu’est la guerre. Il était une Fois les Boys (2013) film québécois, retrace le temps de Noël 1967 lors des jeunes années de Hockey amateur de la célèbre équipe fictive qui ressemble à beaucoup d’autres. Les Boys ( 1998) ont plusieurs suites à leur actif ainsi qu’une série TV et un spectacle théâtral. La catégorie ne demande qu’à s’étoffer.

Avec cet étalage cinématographique, j’espère vous avoir donné envie de découvrir des films et d’en revoir d’autres. Partagez ceux qui vous ont apporté du plaisir et regardez la magie se produire. Noël est fait avant out pour se réunir et passer du temps ensemble. Alors pourquoi pas devant le même écran, puisque cela est aujourd’hui l’objet indissociable de notre quotidien. Mais cela est un autre sujet…En attendant, passez tous et toutes de superbes Fêtes de fin d’année avec l’ambiance, les émotions et les couleurs que vous préférez. Vos souvenirs vous en seront que plus reconnaissants.

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