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mercredi, décembre 24, 2025
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Festival CinéMasala

« Le Maître du Kabuki (Kokuho) » – Théâtre traditionnel !

Alain Baruh
Alain Baruh
Le cinéma est un lieu merveilleux, on y trouve de tout: des comédies (mon genre préféré), des films d'auteurs (que j'apprécie pour leur diversité), des documentaires plus ou moins passionnants, des blockbusters et d'autres types de films. Fan du cinéma français et des pays latins, j'en ai fait ma spécialité. Rédacteur depuis de nombreuses années, j'aime partager mes connaissances et découvertes. «Le cinéma est fait pour tous ceux dont la curiosité est le plus grand défaut» Claude Lelouch

Adapté du roman éponyme de l’écrivain japonais Shuichi Yoshida, le nouveau long-métrage de Sang-il Lee surprend par l’originalité de son contenu et les personnages attachants qu’il présente.

Cette histoire débute dans la cité de Nagasaki, en 1964. Sous une légère neige, Madame Matsu, la maîtresse d’un lieu de détente local, reçoit la visite inopinée de Hanjiro Hanai, la grande vedette du Kabuki à Osaka.  

Alors que les festivités du Nouvel An battent leur plein, le nouveau venu découvre avec stupeur, lors d’une présentation théâtrale traditionnelle, que le rôle de la geisha Sumizome de Shumoku (le quartier des plaisirs) est tenu par un jeune homme talentueux (Kikuo Tachibana) qui n’est autre que le fils de la propriétaire.  

Hanjiro demande alors à s’entretenir avec le prodigieux artiste âgé de 14 ans, pour le féliciter et lui proposer de se professionnaliser, mais un événement imprévisible et tragique, vient troubler cette entrevue. Les membres d’un clan mafieux s’en prennent directement aux personnes présentes et organisent un massacre, dont Kikuo et Hanjiro sortent miraculeusement indemnes. Après avoir tenté de venger la mort de son père yakuza, on retrouve un an plus tard, le héros de cette histoire à Osaka. Fini la guerre des clans, pour le petit Kikuo, qui est à la recherche d’un travail honorable…

Le travestissement (porter des vêtements et adopter un comportement généralement associés à un sexe différent), l’art théâtral et la tradition nippone sont les principaux sujets traités dans ce long-métrage d’une durée de deux heures et quarante-cinq minutes. Réalisateur de plus d’une dizaine de films depuis la fin des années 1990, le cinéaste Sang-il Lee reste assez peu connu du public européen (aucun de ses longs-métrages n’est sorti en Suisse ni en France, jusqu’à présent). Cela n’a pas empêché le metteur en scène de s’être fait remarquer par les professionnels du cinéma.

Le Kabuki (art lyrique présenté dans cette création) est né à Kyoto au XVIIème siècle, il a rapidement connu un large succès. Le shogunat de l’époque, craignant une décadence des mœurs, a alors interdit aux femmes de jouer cet art, les hommes assurant leurs rôles sous le titre d’«Onnagata».

L’enseignement est sévère, mais à force de volonté, Kikuo passe toutes les épreuves avec son binôme Sunsuke. Il maîtrise la gestuelle à la perfection et attire l’attention des spectateurs comme celle des prétendantes, qui cherchent à s’attirer les faveurs du glorieux danseur.

Dans ce film dramatique puissant, Sang-il Lee explore les enjeux de l’amitié, de l’amour et de la rivalité. Sous l’éclat des masques et des costumes, le cinéaste dévoile la cruauté des sacrifices, des traditions et des hiérarchies, au cours d’une quête de perfection artistique s’effectuant envers et contre tout.

Dotée de superbes décors intérieurs et extérieurs et ce à différentes époques, la dernière création de Sang-il Lee se renforce également par un scénario captivant, un casting de choix et la pureté de ses dialogues. Telle une pièce Shakespearienne, cette présentation allie passages tragiques et mélodrame ambiant entrecoupés de passages un peu plus légers.

Tourné dans la ville de Kyoto, Le Maître du Kabuki a été présenté à la Quinzaine des Cinéastes du Festival de Cannes 2025 ainsi que dans d’autres festivals internationaux, comme ceux de Shanghai, Toronto ou encore Busan. Le film a également été choisi pour représenter le Japon dans la catégorie du meilleur film international pour l’édition 2026 des Oscars.

Au Pays du Soleil Levant, cette œuvre a dépassé la barre symbolique des onze millions d’entrées. Il est ainsi devenu le deuxième film japonais tourné en prises de vues réelles le plus regardé de tous les temps.

D’après l’œuvre de Shuichi Yoshida.
Genre : Film dramatique, durée 2 heures 45.
Réalisateur : Sang- il Lee
Scénariste : Satoko Okudera
Avec : Ryô Yoshizawa (Kikuo), Ryusei Yokohama (Shunsuke), Soya Kurokawa (Kikuo enfant), Keitatsu Koshiyana (Shunsuke enfant), Mitsuki Takahata (Harue), Nana Mori (Akiko), Shinobu Terajima (Sachiko), Min Tanaka (Mangiku), Ken Watanabe (Hanjiro), Takahiro Miura (Takeno), Emma Miyazawa (Matsu Tachibana), Masatoshi Nagase (Gongoro Tachibana).
Production : Aniplex & Pyramide Distribution.  
Distribution : Trigon Films.

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