1.2 C
Munich
jeudi, avril 25, 2024
- Publicité -

ANTEBELLUM – L’Esclavage est ton Voisin

Claire Blanchard-Buffon
Claire Blanchard-Buffon
Cinéphile passionnée, écrivaine et musicienne depuis son enfance, elle offre son âme d’écorchée vive au besoin de l’art et de la transmission de ses émotions. Voter folie est-elle la même ?

Dans une plantation de coton durant la période de l’esclavage américain, Eden est ramenée manu militari après sa tentative de fuite ratée. Cette plantation est particulière, car au lieu d’appartenir à un propriétaire terrien, elle est sous le commandement d’un régiment de l’armée confédérée. Cette simple différence rend les choses plus dures et cruelles que d’habitude. Les esclaves sont vraiment plus à la merci des humeurs des soldats, malgré la présence sur le domaine d’une femme blanche et de sa petite fille de 9 ans… Eden ne comprend pas pourquoi elle est dans cette situation comme beaucoup de ses compagnons de misère. La volonté de survivre à cet enfer va lui permettre de garder un esprit critique et libre. Suffira-t-il à la sortir de cet holocauste ?

Un film d’une grande beauté visuelle et musicale. L’éblouissement qu’il offre dès les premières secondes nous porte dans la torture des mauvais traitements endurés par les personnages. L’intelligence du scénario réside avant tout dans la surprise que provoque le fossé entre la bande-annonce et le sujet réel du film. Il est difficile d’en parler sans dévoiler le pot aux roses. Du coup, je décide de me cantonner à l’aspect technique. Il serait vraiment dommage pour la synergie de l’ensemble de dévoiler le fond. La photographie est à couper le souffle, les prises de vues sont audacieuses par moment et banales par d’autres. Ce qui est étonnant, c’est cette ambivalence constante entre originalité et application de codes cinématographiques du genre dramatique social presque à la lettre.

Les scènes les plus gores ne le sont pas en définitive, malgré une ambiance de tension, quasi omniprésente, selon les différents moments du quotidien. Les acteurs et actrices sont dans un jeu juste et sans fioriture ce qui apporte finalement de l’authenticité respectueuse bienvenue. La fin suggère une suite, mais qui sait si ce sera le cas. Ce qui est malin, c’est qu’un des sujets pourrait être la continuité de la narration de l’esclavage, mais ne l’est pas. Il est plus qu’agréable de chercher le véritable sujet pendant une grande partie du film. Du coup, on risque d’être un peu déçu par le dénouement. Tout dépend de l’état émotionnel dans lequel on se trouve à ce moment de l’histoire, au propre comme au figuré d’ailleurs. Je pense que les avis seront divisés et que finalement ce film fera partie du club de ceux qui divisent par leur appréciation sans bornes et leur déception tout autant sans limites.

Si vous pensez aller voir un autre film sur la période de la traite des noirs aux Etats-Unis, vous serez déroutés. Il y a bien plus dans ce scénario qu’une simple dénonciation ou réhabilitation de plus.

Antebellum
USA – 2020
De Gerard Bush, Christopher Renz
Avec Janelle Monáe, Jena Malone, Kiersey Clemons…
Genres Thriller, Epouvante-horreur
Impuls
07.10.2020 au cinéma

- Publicité -
- Publicité -