Haddonfield va à nouveau trembler sous le spectre de Michael Meyers. Laurie Strode et sa petite-fille Allyson vont devoir endosser la responsabilité des tumultes de Halloween. La question est lancée : est-il réellement envisageable de stopper le mal ?
Quatre années ont passé durant lesquelles Laurie et sa petite-fille pansent leurs plaies et s’efforcent de retrouver une vie normale et saine. Laurie se plonge dans l’écriture de ses mémoires afin d’exorciser ses traumatismes et Allyson travaille dans une clinique médicale. Parallèlement, un certain Corey Cunnigham est le nouveau paria de Haddonfield. Il a été témoin de l’accident mortel du petit garçon dont il avait la garde un soir. Depuis, Corey oscille de plus en plus vers un comportement étrange et psychotique. Bien qu’il ne soit plus dans les parages, l’ombre de Michael Meyers plane toujours sur la bourgade pas si tranquille que cela.
Treizième opus et sans doute le dernier, Halloween Ends est fort en émotions et en tournants imprévisibles. Le duo Laurie/Meyers est moins présent, mais la tension est toujours au rendez-vous. Bien qu’affaibli, le personnage de Michael Meyers résiste comme à son habitude à l’épreuve du temps. Il va même jusqu’à montrer la voie à un nouvel apostat du mal et de la psychose. Il ne fait vraiment pas bon vivre en Illinois, ou en tout cas pas à Haddonfield. Quand ce n’est pas un tueur psychopathe, muet et qui semble inarrêtable, c’est un baby-sitter qui est suspect d’un accident aux allures de meurtre.
Jamie Lee Curtis n’a rien perdu de son énergie et porte son personnage entre un apaisement que l’on ne lui connaît pas vraiment dans cette franchise et une colère ravivée et finalement salvatrice. Nous avons été habitués aux nombreux rebondissements dans cette saga horrifique et, il faut bien l’avouer, après 44 ans, il est triste de lui faire nos adieux. Les plus tenaces garderont certainement un espoir caché de voir apparaître un autre réalisateur fou tenter de ressusciter la mémoire du masque blanc. En attendant, il ne faut pas négliger cette fin de tradition et célébrer Halloween en compagnie des citrouilles.
Dans les détails, la musique simple et fameuse est entourée d’artistes de qualité comme Ghost ou Blue Oyster Cult. Je n’ai pu m’empêcher de voir un genre d’hommage au Fléau de Stephen King avec le fameux Dont’ Fear The Reaper de fin. Après tout Randall Flagg est un peu comme Michael Meyers : inarrêtable tant qu’il y a quelqu’un pour croire en lui. Comme dans Halloween Kills, le personnage de Laurie Strode est préparé à toute éventualité et est plus proche que jamais de son ennemi juré. Rohan Campbell est parfait en psychopathe qui se découvre.
Les changements de comportement sont imprévisibles et tellement naturels qu’ils en sont déstabilisants. On ne veut pas donner du crédit à cette maladie mentale qui le phagocyte peu à peu. On veut l’aider à l’instar d’Allyson. Au point que l’on peut presque lui offrir des circonstances atténuantes, comme pour Michael d’ailleurs. Rien n’est laissé au hasard pour nous faire frissonner et nous amener doucement vers une fin inéluctable et pourtant perturbante. Ces adieux-là se font dans les regrets, la nostalgie et le sang bien entendu.
Halloween Ends
USA – 2021 – Horreur
Réalisateur: David Gordon Green
Acteur: Jamie Lee Curtis, Judy Greer, Andi Matichak, Nick Castle, James Jude Courtney
Universal Pictures
12.10.2022 au cinéma