Du sang qui gicle, des cris stridents et des ados qui courent sont les promesses de ce film produit par la même équipe que les fameux Smile. Il n’en faut pas plus pour être alléché !

Le Dr.Maybrook et sa fille de 17 ans, Quinn, débarquent dans la petite ville de Kettle Spring dans le Midwest américain. La ville ne paie pas de mine et affiche une ambiance redneck assez prononcée. Très vite Quinn apprend la légende du coin sur un clown tueur d’ados il y a plus de vingt ans. Cette mascotte macabre tirée du logo d’une usine de sirop de maïs partie en fumée, est célébrée chaque année. Lors d’une fête après ce rassemblement traditionnel, Quinn et ses nouveaux amis vont faire une rencontre terrifiante et sanglante. S’en suit une nuit d’horreur d’où trop peu en sortiront indemnes.

Un slasher fadasse aux goût de déjà-vu et un casting trop mainstream. Je comprend la volonté de réaliser un film dans les codes de l’horreur style année 1990, mais il n’est pas nécessaire d’être aussi prévisible. Dû moins j’espère que c’est la démarche, car à l’inverse, c’est encore pire que l’ennui. Le personnage principal de Quinn, joué par Katie Douglas, est aussi insipide, blasé et pompeux que le jeu de l’actrice. Katie Douglas semble se morfondre au plus haut point, ne sachant presque pas pourquoi elle est là. Son choix d’émotions est trop souvent plat ou inapproprié à la situation. Mais ce n’est pas la seule ! Aaron Abrams interprète un père qui ne sait pas quoi faire d’une ado mais surprotège sans conviction cette dernière. Sa compréhension du rôle du médecin de campagne est aussi crédible qu’un Norman Reedus dans la peau d’une Drag Queen. Toutefois Cassandra Potenza et Will Sasso sont précis dans leur personnage respectif et auraient mérités d’endosser les rôles principaux exposés avant. Kevin Durand est clairement mal dirigé tout simplement. C’est en effet dommage de passer à côté du talent du canadien quand on connaît l’étendue de ses capacités.

Côté image, son, cadrage ou encore lumière par contre c’est splendide. Une pénombre installée qui resserre l’attention du spectateur sur l’essentiel des scènes jusqu’à faire oublier la taille d’un écran de cinéma. Les couleurs oscillant dans les ocres et bruns salissent agréablement le décor et personnifient l’identité de la petite ville poussiéreuse et ancienne. On ressent la crasse, la rouille et l’épaisseur du sang qui jaillit de temps à autre quand même.

Sans être une référence, La Nuit des Clowns fera un excellent divertissement en fond d’ambiance pendant une séance de peinture de WarHammer ou encore de lendemain de soirée arrosée, mais vraiment rien de plus hélas. Ce long métrage peut tout de même s’inscrire dans les exemples d’initiation aux slashers pour ados sans attente particulière pour une quelconque en matière de référence de qualité. Ce sera peut-être même un nanar dans vingt ans, on ne sait jamais. Nombres d’œuvres incomprises lors de leur sortie sont devenues cultes !
Réal. : Eli Craig
Acteurs : Katie Douglas/Aaron Abrams/Carson MacCormac/Vincent Muller/Kevin Durand/Will Sasso/Cassandra Potenza/Verity Marks/Ayo Solanke
Distrib. : SND


