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vendredi, mai 3, 2024
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L’innocence : Perceptions !

Alain Baruh
Alain Baruh
Le cinéma est un lieu merveilleux, on y trouve de tout: des comédies (mon genre préféré), des films d'auteurs (que j'apprécie pour leur diversité), des documentaires plus ou moins passionnants, des blockbusters et d'autres types de films. Fan du cinéma français et des pays latins, j'en ai fait ma spécialité. Rédacteur depuis de nombreuses années, j'aime partager mes connaissances et découvertes. «Le cinéma est fait pour tous ceux dont la curiosité est le plus grand défaut» Claude Lelouch

Le dernier long-métrage d’Hirokazu Kore-eda présente la même scène dramatique sous différents angles. Ce procédé incite le spectateur à remettre en question ses certitudes.


Dans une métropole japonaise, un fait divers fait les grands titres de la presse locale. Il s’agit de l’affaire Minato Mugino, qui porte le nom d’un jeune garçon qui aurait subi selon des témoins, des agressions verbales et physiques, au sein d’une école prestigieuse.

Monsieur Hori, nouvel enseignant de l’établissement scolaire prend en grippe le jeune Minato. Cet homme connu par les résidents du quartier comme étant quelqu’un de solitaire aux mœurs douteuses jure pourtant, qu’il s’agit là, d’un simple malentendu.

N’acceptant pas sa version des faits, Saori, mère surprotectrice du jeune élève, se rend sur place pour en apprendre un peu plus et décide d’informer le conseil de discipline de l’école. Ne trouvant pas un soutien suffisant, celle-ci décide de mener son propre combat…

Au fur et à mesure de l’enquête, selon la façon de voir de la mère, du professeur de la directrice et de l’enfant lui-même, la vérité se trouve être totalement différente, selon les points de vue.

Captivant, le nouveau long-métrage du réalisateur nippon, Hirokazu Kore-eda démontre, comment et avec quelle facilité déconcertante, l’être humain est capable de se forger une opinion personnelle inébranlable, sans tenir compte de l’avis des autres.

Ce message universel est subtilement présenté. Coupé en cinq chapitres, nous revivons la même scène appréciée différemment. Le réalisateur cherchant à nous faire douter.

Dans ce film, certaines scènes reposent sur la présentation des personnages, mais c’est un récit clair et solide dont la narration est fondamentalement forte. Des détails manquants de l’affaire apparaissent au compte-goutte à l’écran tels les pièces d’un puzzle. La musique de fond au piano approfondit le suspense. Il est intéressant de noter que le compositeur a été primé pour ses créations musicales.

C’est la première fois, depuis Maborosi (1995), son premier long métrage, que Hirokazu Kore-eda réalise un film dont il n’a pas écrit le scénario. Le cinéaste s’est associé aux recherches de terrain, dans le but de contribuer au développement du script dans la préfecture de Nagano (Suwa), où se déroule l’histoire.

L’auteur aime présenter des tranches de vie sans dramaturgie. Il dépeint un certain enchaînement d’événements dans la vie d’un personnage et laisse au spectateur le soin d’imaginer ce qui s’est passé avant et ce qui se passera sans doute après.

L’actrice, Andō Sakura qui incarne Saori, la mère douce et dévouée qui ne peut retenir ses émotions, retrouve Kore-Eda pour la deuxième fois après Une affaire de famille (2018). Elle est une comédienne aux ressources inépuisables.

Kurokawa Soya (Le fils de Saori) et Hiiragi Hinata (Yori), le camarade de classe de Minato dans le film, trouvent ici leurs premiers rôles. Kurokawa est un comédien sensible qui s’est servi de ses émotions pour se glisser dans la peau de son personnage. Hiiragi a de son côté, mémorisé son texte comme s’il prenait une photographie mentale de ses répliques.

L’Innocence a obtenu le Prix du Scénario ainsi que la Queer Palm au Festival de Cannes 2023. Hirokazu Kore-eda est un habitué de la Croisette puisque plusieurs de ses films y ont été présentés ou primés. C’est le cas de Nobody Knows (Prix d’interprétation masculine pour Yûya Yagira en 2004), Tel père, tel fils (Prix du jury et mention spéciale du Prix du jury œcuménique en 2013) et Une affaire de famille (Palme d’or en 2018).

L’Innocence
JAP – 2023
Durée: 2h06 min
Drame, Suspens
Réalisateur: Irokazu Kore-eda
Avec: Sakura Andô, Eita Nagayama, Soya Kurokawa, Hinata Hiiragi, Yoko Tanaka, Mitsuki Takahata
cineworx
27.12.2023 au cinéma

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