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dimanche, avril 28, 2024
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The Rider : l’accident qui changea sa passion

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Au 21ème siècle, faire du rodéo ne signifie plus seulement monter des chevaux, ou des taureaux. Brady, le jeune cowboy qui devenait une star de ce sport l’a bien compris suite à son grave accident lors d’un rodéo. Les compétitions lui sont désormais interdites et il doit s’adapter dans la société pour tenter de mener sa vie en dehors de son centre d’intérêt. Se cherchant, parfois, désespérément, il tâchera de retrouver son destin et de se définir différemment. Mais jusqu’où ira-t-il ? Car malgré sa blessure, il continue toujours de côtoyer les chevaux, les grands espaces et le rodéo…


[dropcap size=small]P[/dropcap]rimé à plusieurs festivals en 2017, dont la « Quinzaine des Réalisateurs » à Cannes et celui de Deauville, la seconde réalisation de Chloé Zhao est plutôt surprenante. Loin des clichés des cowboys machos et égoïstes, le public va directement à la rencontre du jeune héros. Il faut dire que la metteuse en scène, originaire de Pékin, mais vivant au pays de l’oncle Sam, s’est totalement immergée dans l’univers de la réserve Pine Ridge. Située dans l’état du Dakota du sud, en plein milieu des Etats-Unis, cette zone indienne est entre autres habitée par des cowboys et cowgirls descendant-e-s des Sioux Lakota Oglala. Aussi étonnant qu’il puisse paraître, une mixité s’est faite durant les siècles passés. Ainsi, leur culture est tout autant mélangée aux tirs des armes à feu qu’à leur connaissance pour les chants traditionnels indiens.

Tous ces éléments ont fasciné Chloé Zhao lors de son tournage pour premier film sorti en 2013. Resté inédit en Suisse romande, « Les Chansons que mes frères m’ont apprises » a certaines similitudes géographiques avec « The Rider ». Notamment au niveau de la réserve indienne. Les principaux protagonistes sont aussi relativement jeunes et tentent de se reconstruire et de se (re) trouver suite à une problématique personnelle grave. Pour la cinéaste, cette nouvelle aventure commença en 2015 lors d’une visite à Pine Ridge à un des ranches. Elle rencontra Brady Jandreau, celui qui devint le personnage central, et très vite, ils se lièrent. La jeune femme en appris davantage sur Brady, son métier et son environnement. De là, naquit la version fictionnalisée nuancée avec le milieu western classique plus connu en Europe.

Un des faits surprenants, et rendant le film plus attachant, est que presque aucun des membres principaux de « The Rider » n’a une réelle expérience cinématographique. Brady Jandreau, jouant son propre rôle jusqu’à un certain point, est pourtant bien dirigé et dégage une belle efficacité quant à son jeu d’acteur. Il en va de même pour sa famille comme sa sœur Lily Jandreau qui interprète sa maladie, elle est atteinte du syndrome d’Asperger, au naturel face aux caméras. Le reste du casting s’en sort également bien, mais peut-être aurait-il été plus captivant de s’intéresser également à la vie des amis de Brady.

S’il est sûr que « The Rider » change l’image des dresseurs et chevaucheurs de ces animaux, il n’est reste pas moins que le rythme général manque de panache. Certes, les plans des immenses paysages nord-américains sont splendides et prouvent encore la place de la nature en ce monde, mais il est parfois difficile de résister à l’ennui en suivant l’histoire. Le contraste entre les traditions et le présent est relativement peu filmé. Ce qui peut être incompréhensible parfois pour le public européen qui connaît peu ce mode de vie, ou ses abréviations. Ainsi, il paraît contradictoire et illogique de voir une plume sur quelques chapeaux des cowboys. La raison en est simple, mais inconnue au Vieux-Continent. Il s’agit d’un hommage à leurs ancêtres Sioux.

« The Rider » plaira sans nul doute aux spectateurs-trices appréciant l’univers des rodéos et westerns. Toutefois, les personnes sensibles doivent être aussi prévenues, de rares scènes contiennent de l’hémoglobine. Mais ces moments sont judicieusement employés quant à la trame. Avec son second long-métrage, Chloé Zhao signe une œuvre intimiste, touchante et humaine.

The Rider
USA  –   2017   –   140 Min.   –   Drame
Réalisateur: Chloé Zhao
Avec Brady Jandreau, Tim Jandreau, Lilly Jandreau
Cineworx
25.04.2018 au cinéma

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