Une erreur de location, des familles aux antipodes et un éditeur au bord du naufrage vont transformer, le temps d’un été, leurs cauchemars et leurs rêves en souvenirs inattendus.
Drôle, frais et criant de vérité, cette fresque humaine respire le bon sens.
Cyril et Louna partent en vacances après trois années de galères financières avec père et enfants. Sur place, la maison idyllique que Cyril a loué, a été également promise à d’autres vacanciers. Un éditeur et une influenceuse qui doit écrire son premier livre et une famille de Neuilly qui cherchent à se reconnecter avec eux-même. Les choses se forçant d’elles-mêmes, les locataires décident finalement de cohabiter. Le pire devancera le meilleur en fracassant les limites de chacun, ainsi que leurs principes de vie. Alors que les premiers apportent un élan de fraîcheur dans les vies sombres et ternes des suivants, les surprises et la spontanéité seront rapidement les véritables chef-d’orchestres de leur été au bord de la mer.
D’ordinaire je fuis les comédies françaises avec ce genre d’histoire qui semble sans profondeur et navrante de légèreté. Seulement voilà, dès les premières images d’archives de luttes syndicalistes des cheminots français et ensuite celles des premiers congés payés en noir et blanc, mes sourcils se sont naturellement soulevés et la confiance s’est réveillée. Ce film est étonnant et cache, peut-être volontairement, bien son jeu. Clovis Cornillac en employé de la SNCF et Aure Atika en mère de famille énergique et épanouie sont les figures de proue du scénario. Depuis son rôle dans Un P’tit Truc en Plus, Clovis Cornillac ne cesse de remonter dans mon estime. Avec ce nouveau visage il pousse encore plus loin l’étendue de son talent sans jamais s’approcher des limites et des lieux communs du rôle du quinqua franchouillard et banlieusard. Les rôles, dans leurs intégralités, sont écrit avec une intelligence et une espièglerie rare dans ce genre de comédie. Les personnages évoluent absolument tous, mêmes les enfants, avec une aisance et un naturel bienveillant dans un scénario composé comme une symphonie. Au lieu de voir des bourgeois exposés leurs petits problèmes comme dans nombres de films du genre, plusieurs générations et classes sociales sont représentées avec une certaine justesse et une égale valeur. Finalement, un soufflé qui ne retombe pas et dont on reprendrai bien une part. Il ne faudrait pour autant pas une suite, histoire de garder la magie intacte.
Réal. : François Prévôt-Leygonie/Stephan Archinard
Acteurs : Aure Atika/Clovis Cornillac/Laurent Stocker/Bertrand Usclat/Pauline Clément/Claïna Clavaron/Lucas Ponton/Thibault Bonenfant/
Distrib. : Sony Pictures Releasing