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jeudi, décembre 12, 2024
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12 Years a Slave

Inspiré du récit autobiographique « 12 years a slave» de Salomon Northup paru en 1853, le troisième long-métrage du réalisateur britannique Steve McQueen est déjà une œuvre qui compte.

Quant à l’acteur Chiwetel Ejiofor (36 ans), il livre une performance sans faute et joue peut être ici le rôle de sa carrière…

Comme il nous y a habitué dans « Hunger » (2008) et « Shame » (2011), le réalisateur Steve McQueen nous propose une expérience forte et radicale, tant par le réalisme historique dont elle fait preuve, (on est quelques années avant la guerre de Sécession), que par sa capacité à sonder la psychologie des protagonistes du récit.

Et quel récit ! Salomon Northup (Chiwetel Ejiofor), noir libre vivant avec femme et enfants dans l’Etat de New York, violoniste de talent et bien intégré dans sa communauté, est brutalement enlevé et déporté en Louisiane pour y être réduit en esclavage.

Entre espoir et dépression, débute pour lui et ses codétenus une longue lutte pour la vie, parfaitement symbolisée par les chants Ghospel souvent entonnés pour se donner du cœur à l’ouvrage, ou pleurés sur la tombe d’un camarade que ce même ouvrage a prématurément emporté dans la tombe. « 12 years a slave» montre également avec brio le mutisme dans lequel sont plongés les esclaves, et ceci dès les premières scènes de captivité, quand un compagnon d’infortune de Northup lui conseille de taire sa capacité à lire et à écrire s’il veut vivre. Au-delà de la violence et la cruauté visibles, le tort est moral et existentiel.

De propriétaires en mésaventures, les figures de soutient de Northup sont pendant longtemps inexistantes. Mis à part un abolitionniste canadien campé par Brad Pitt, les esclavagistes sont au mieux d’une certaine grandeur d’âme, mais échouent à agir selon leurs principes (Benedict Cumberbach), au pire des hommes brutaux et sadiques (Michael Fassbender).

Si on prédit un bel avenir à «12 years a slave», la course aux Oscars ayant déjà débuté, on peut d’ores et déjà dire que son succès n’aurait rien d’un hasard. Au-delà de la distribution fantastique, et c’est assez rare pour qu’on n’oublie pas de le mentionner, des rôles féminins d’envergures interprétés par Sarah Paulson, Alfre Woodfard et Lupita Nyong’o, le chef opérateur Sean Bobitt (« The place beyond the pines »), n’est certainement pas étranger à l’esthétique presque parfaite du film, tout comme la musique de l’acclamé Hans Zimmer participe grandement à son atmosphère à la fois mélancolique et inquiétante.

Allant à l’essentiel tout en gardant sa signature filmique, Steve McQueen signe une œuvre puissante et utile dont on se souviendra longtemps, comme le regard caméra de Chiwetel Ejiofor qui, un instant, vient nous cueillir dans nos sièges.

Pays (Année) : GB, USA (2013)
Genre: Drame
Distributeur: Elite Film
Durée: 134min
Réalisation: Steve McQueen
Avec: Chiwetel Ejiofor, Dwight Henry, Dickie Gravois, Bryan Batt, Ashley Dyke, Kelsey Scott, Quvenzhané Wallis, Cameron Zeigler, Tony Bentley, Scoot McNairy…

Sortie: 22.01.2014 (Romandie) – 23.01.2014 (Suisse All.)

www.12yearsaslave.com

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