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mardi, mars 19, 2024
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73ème édition du Locarno Film Festival : premières anticipations

Jonathan Tholoniat
Jonathan Tholoniat
« Désespoir, amour et liberté. L’amour. L’espoir. La recherche du temps perdu. » Comme Pierrot, j’aime la Littérature. Comme Godard, j’aime le cinéma. Après avoir étudié la Philosophie à l’université de Lyon III, je poursuis mes études en Master de Littérature et français moderne à Genève pour me diriger vers l’enseignement et le journalisme. L’écriture et le cinéma : un univers en perpétuel mouvement que je suis heureux de partager. Godard ne disait-il pas : « Avec le cinéma, on parle de tout, on arrive à tout ». De quoi assouvir mon inlassable curiosité.

Les premiers éléments de la 73ème édition du Locarno Film Festival ont été dévoilés ce jour, le 23 janvier, dans le cadre des Journées des Soleure : il s’agit de la Rétrospective, qui sera consacrée, cette année, pour la première fois à une réalisatrice et actrice, la japonaise Kinuyo Tanaka, “l’un des secrets les mieux protégés” de l’histoire du cinéma japonais, et de la nouvelle collaboration avec SWISS FILMS. L’affiche officielle de l’édition 2020 a également été présentée.


Kinuyo Tanaka, actrice et réalisatrice
La Rétrospective de cette 73ème édition du Locarno Film Festival (qui aura lieu du 5 au 15 août 2020) sera consacrée, pour la première fois, à une autrice, la réalisatrice et actrice Kinuyo Tanaka (1909 –1977). Grâce à la présentation intégrale de sa filmographie en tant que réalisatrice, et à une sélection de films choisis parmi les plus de 250 œuvres dans lesquelles elle apparaît en tant qu’interprète, le festival va essayer de pénétrer “l’un des secrets les mieux protégés” de l’histoire du cinéma japonais: le regard d’auteur inédit d’une star qui a traversé 50 années d’histoire du Japon, en collaborant avec les plus grands maîtres de l’âge d’or du cinéma nippon et en proposant une nouvelle manière de voir en tant que femme cinéaste.

Selon Lili Hinstin, Directrice artistique du Locarno Film Festival : “C’est la première fois que le festival consacre sa rétrospective à l’œuvre d’une cinéaste et cela en 73 ans. C’est sans doute le signe de l’extraordinaire prise de conscience collective à l’œuvre depuis deux ans – la question de la représentation des femmes est devenue un enjeu économique et culturel – mais c’est surtout l’occasion de se demander pourquoi une œuvre aussi originale et passionnante que celle de Tanaka a été si peu montrée et étudiée jusqu’ici. A partir des 6 films que Kinuyo Tanaka a réalisés, il s’agira d’explorer une autre expérience du regard, qu’il soit féminin, féministe ou tout simplement personnel ».

Dès son plus jeune âge, Kinuyo Tanaka a été une actrice très populaire, au Japon. Elle a été capable de représenter, dans ses rôles, l’évolution de la société et de la condition de la femme entre les années 1920 et les années 1970. Dans un premier temps, elle a travaillé sous contrat, en tant que vedette de Shochiku – l’un des principaux studios japonais dont le département Cinéma fête cette année son centenaire– avec les plus célèbres réalisateurs “modernistes”, comme Heinosuke Gosho, Yasujiro Ozu et Hiroshi Shimizu. Puis, dans l’après-guerre et tout au long des années 1950, elle a marqué de son extraordinaire présence un grand nombre d’œuvres majeures des réalisateurs de l’âge d’or du cinéma nippon, comme Keisuke Kinoshita, Mikio Naruse, Kaneto Shindo et, encore une fois, Ozu, mais, surtout, Kenji Mizoguchi. Avec ce dernier avec lequel elle a tourné 15 films, Tanaka a donné vie à un magnifique partenariat artistique dont le point culminant a été le chef d’œuvre Saikaku ichidai onna (La vie d’O’Haru femme galante, 1952). Pendant cette même période, l’actrice a décidé de devenir une artiste indépendante, en entreprenant une activité de réalisation pour différents studios de cinéma, sans abandonner, toutefois, sa carrière d’actrice. Authentique pionnière du septième art – elle sera la deuxième femme à tourner un film au Japon –, Kinuyo Tanaka développera son propre parcours personnel en tant que réalisatrice, tout comme Ida Lupino, l’actrice hollywoodienne, qui venait également, à la même époque, de faire ses premiers pas dans la réalisation. Contrairement aux films d’Ida Lupino, toutefois, l’œuvre de Tanaka – dont six films dans lesquels elle décrit de manière innovante la condition et le rôle de la femme dans l’évolution de la société japonaise moderne – n’a pas encore été redécouverte. La Rétrospective se propose, donc, de faire connaître le travail original et passionné de Tanaka en tant qu’actrice et en tant que cinéaste, en racontant son évolution, du film muet à l’“âge d’or”, à travers une série de grands classiques et d’œuvres rares ou peu connues, qui révèlent le regard personnel d’une pionnière.

Roberto Turigliatto, commissaire de la Rétrospective du Locarno Film Festival, ajoute : « Le Locarno Film Festival, en renouant avec les Rétrospectives déjà consacrées au Japon et à Akira Kurosawa (1957), Yasujiro Ozu (1979), Mikio Naruse (1983), Keisuke Kinoshita (1986) et à l’univers Manga (2009), continue à explorer l’un des cinémas le plus riches et les plus fascinants au monde ».

La Rétrospective est organisée par le Locarno Film Festival en collaboration avec la Cinémathèque suisse, la Japan Foundation, le National Film Archive of Japan, Shochiku Co., Ltd. et TOHO Co., Ltd. Participent également à ce projet des institutions suisses et internationales de prestige grâce auxquelles la Rétrospective voyagera jusqu’en 2021. Parmi les institutions qui ont déjà confirmé leur participation : Arsenal – Institut für Film und Videokunst, Berlin, Cinémathèque française ; Cinémathèque suisse ; Cineteca Madrid ; EYE Filmmuseum Amsterdam ; Filmpodium Zurich ; Film at Lincoln Center New York ; I Mille Occhi, à Trieste ; the National Gallery of Art, Washington avec the Freer Gallery of Art and Arthur M. Sackler Gallery, Smithsonian National Museum of Asian Art et Rex Berna.

SWISS FILMS Previews au 73ème Locarno Film Festival
Le Locarno Film Festival accueille pour la première fois SWISS FILMS Previews. Pendant les journées de Locarno Pro (6 – 11 août), SWISS FILMS présentera aux représentants de l’industrie cinématographique suisse et étrangère qui participeront à la manifestation une sélection de films work-in-progress suisses, un panorama des projets les plus intéressants en cours de réalisation sur notre territoire. Les producteurs des films pourront projeter des extraits ou des trailers de leurs films et établir des contacts avec des professionnels du secteur en provenance du monde entier, afin de créer des collaborations et d’attirer l’attention sur le cinéma suisse.
 

Les mots au centre de l’affiche de la 73ème édition du Locarno Film Festival
Le Locarno Film Festival a confié encore une fois, pour cette nouvelle édition, au cabinet Jannuzzi e Smith le soin d’élaborer une nouvelle image pour les affiches du festival. Cette année ce seront les mots qui seront au premier plan, comme l’a expliqué le concepteur, Michele Jannuzzi : “Chaque film contient des mots qui n’existent que pendant une fraction de seconde. Des mots prononcés par des acteurs et des actrices ; des mots écrits, qui apparaissent au hasard sur les murs des maisons, le long des routes ou sur un tee-shirt porté par un(e) figurant(e) ; des titres, des sous-titres, des génériques. L’ensemble de tous ces mots constitue un code unique, qui définit l’identité de chaque œuvre. De 1946 à ce jour, le Locarno Film Festival a également rédigé son immense dictionnaire multilingue”. Les lettres de l’alphabet constitueront, donc, la base de laquelle émergera l’immanquable “pardo” : “Nous allons utiliser, pour l’affiche de la 73ème édition, les titres des films présentés au cours des anciennes éditions du Festival, afin de créer une sorte de trame typographique de laquelle surgira, comme par magie, le traditionnel léopard jaune et noir, qui incarne l’identité même du Locarno Film Festival”.

La 73ème édition du Locarno Film Festival aura lieu du 5 au 15 août 2020.

[ source : communiqué de presse ]

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