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vendredi, décembre 5, 2025
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Festival CinéMasala

Kneecap : pan dans les genoux !

Kneecap, c’est d’abord l’histoire de trois mecs – un prof de musique paumé qui rencontre deux copains. Ils écrivent du rap en gaélique, la langue de leurs ancêtres, des mots qui symbolisent leur identité et la survie de leur histoire. C’est aussi l’histoire de Belfast – sa scène underground, son appartenance inébranlable à l’Irlande et sa défiance face à l’autorité britannique. C’est, finalement, l’histoire du hip-hop : la gouaille qui parle d’elle-même, qu’on comprenne les mots employés ou non.

Kneecap, ou comment trois inconnus de Belfast sont passés de la petite délinquance locale à des tournées internationales. Kneecap – le nom du groupe vient de la pratique de tirer une balle dans le genou à son ennemi – c’est Moglai Bap, Mo Chara et DJ Provaí, noms de scène d’abord utilisés pour passer incognito puis devenus noms d’artistes. Dans ce drôle de film primé à Sundance, on suit les traces et la montée vers le succès de ce groupe de hip-hop formé dans l’impro la plus totale et qui enregistre ses chansons entre un garage pourri qui donne sur les poubelles et une salle de musique d’école primaire. L’aventure commence en 2017.

Le film s’essaie donc au biopic, empruntant à la fois au réel – les membres de Kneecap jouent ici leur propre rôle – et à la fiction : Michael Fassbender s’y invente père prodigue et figure de proue de la résistance irlandaise. Kneecap, c’est prendre du vrai, le flanquer d’un peu de la verve qui fait les héros, l’étayer par des captations vidéos de concert et l’emballer d’allures de clip vidéo des années 2000. Quitte à romancer, on se serait passés du récit secondaire vaguement sexiste. Sinon ? Quoiqu’un peu long, c’est un film au rythme soigné porté par une narration en voix-off efficace. Surtout, c’est l’occasion de se souvenir que la musique contestataire est une nécessité. Les mots de Patrick Pearse (« Chaque mot de la langue irlandaise prononcé est une balle tirée pour la liberté») y sont pleinement illustrés : Dans Kneecap, les mots sont une puissance – ils défendent, tuent mais ils rassemblent aussi. Rien à ajouter. ‘An Deireadh’ : Fin.

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