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jeudi, avril 18, 2024
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« Black Movie 2021 » : De l’horreur « Instagram » à l’excellente folie des figurant-e-s

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

C’est donc du 22 au 31 janvier dernier que la 22ème édition du festival genevois « Black Movie » se fit. Durant mon marathon, 2 films m’ont particulièrement marqué. Le chilien avec l’intense « La Verónica » et le satirique japonais « Red Post on Escher Street ».


Alors que la manifestation tira sa révérence avec sa programmation venant toujours des 4 coins du monde, programmation uniquement en ligne à cause de la Covid pour rappel, les 2 réalisations susmentionnées m’ont particulièrement captivé grâce notamment, à l’ignominie filmée sous forme d’hypocrisie et à la réalité d’un marché peu représentatif et trop souvent oublié dans le milieu du 7ème Art.

« La Verónica » ou comment manipuler avec excellence
Verónica, que tout le monde appelle Vero, est l’épouse d’un riche footballeur chilien connu mondialement pour ses prouesses sportives. Ceci dit, elle ne se sent pas délaissée car des millions d’abonné-e-s Instagram suivent les activités quotidiennes de la jeune femme modèle. Mais derrière la beauté des images, la vie de Vero s’avère très différente. Elle jalouse beaucoup son mari, par exemple, car il sait si bien s’occuper de leur petite fille. Et qui est ce juge l’inculpant pour une raison inconcevable ? Vero serait-elle… folle en fin de compte ?

Présenté en primeur mondiale à la 68ème édition du « Festival de San Sebastian », « La Verónica » est le 1er long-métrage du cinéaste Chilien Leonardo Medel et autant le savoir, sa réalisation demeure un excellent sujet à polémique.

Si « La Verónica » démontre que toute personne peut être hypocrite, menteuse et manipulatrice, le long-métrage prouve également qu’il ne faut pas systématiquement se fier aux apparences et que les habits ne font pas toujours le moine, ou plutôt « L’Instagrameuse » dans ce cas-là. Intense, soigné, superbement interprété par sa distribution « La Verónica » aborde des sujets encore trop tabous. La souffrance de « Vero » se cache derrière chaque image, mais elle l’enterre très profondément en elle pour des motifs particuliers.

En conclusion, certes, « La Verónica » expose le fait qu’il est possible de devenir un-e influenceur-euse mondialement connu-e, néanmoins en contrepartie, tout ne s’avère pas forcément lisse, beau et rose. D’ailleurs, la trame ne s’adresse pas à un public jeune car le sujet reste dramatique et horriblement bien joué.

Quant au dernier Sono Sion « Red Post on Escher Street », il vaut mieux craindre les figurantes japonaises dans certains films…

Tadashi Kobayashi ne peut le croire. Un très célèbre producteur japonais lui propose de financier son prochain long-métrage ! Après beaucoup d’hésitations, le cinéaste décide toutefois d’accepter. Malgré les contraintes qu’il pourrait avoir et la torture que lui mène son amie Katako. Original dans sa manière de vivre, non seulement il souhaite voir le casting complet afin de choisir les rôles, mais en plus aucun e-mail ne sera accepté au niveau des postulations. Tout se fera à l’ancienne, par la voie postale. Ainsi, il découvrira des tranches de vies insoupçonnées, gérera des pressions incommensurables et devra faire preuve de fermeté afin d’exposer ses idées et motivations.

Juste avant son prochain film avec l’acteur Nicolas Cage (« Spider-Man : New Generation ») et Sofia Boutella (« Atomic Blonde »), le prolifique et ultra polyvalent cinéaste Sono Sion (donc Sion Sono dans le parlé occidental), a tourné l’excellent « Red Post on Escher Street » dans son pays natal.

En tête d’affiche dans la réalité et la fiction, presque que des actrices-teurs inconnue-s-. Mais cela importe peu, car leur jeu est incroyablement bien interprété et filmé. Si sa récente réalisation donne l’impression aux spectateurs-trices de voir une partie de la vie du metteur en scène, cela n’est pas pour rien.

En effet, au travers de « Red Post on Escher Street », Sonon Sion aurait pu être le personnage principal, soit « Kobayashi ». Néanmoins, il évitera ce piège et choisira à la place, un très bon comédien pour incarner à sa manière, Sono Sion.

De la mafia en passant par des groupies, de la timbrée pensant avoir commis un acte irréparable aux actrices top modèles, du 1er assistant-réalisateur à la chanteuse-guitariste, la croisée de ces chemins et celle de milliers d’autres, ne se fera pas à Rome, mais au Pays du Soleil Levant.

Loufoque, dramatique, audacieux et amusant, « Red Post on Escher Street » s’adresse à un large public et permet notamment, de voir sans les figurant-e-s, les films ne pourraient se tourner. Une production décalée et dénonçant certains principes inadmissibles au niveau de l’industrie du cinéma également.

Quoiqu’il en soit, « Red Post on Escher Street » demeure réussi et se classe très bien dans l’univers déraisonnable de Sono Sion.

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