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vendredi, mars 29, 2024
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Cédric Jimenez et Gilles Lellouche en interview pour « La French »

La French de Cédric Jimenez
La French de Cédric Jimenez

Encore un polar français sur la Mafia Marseillaise me direz-vous ? Ce serait mal juger le talent de Cédric Jimenez qui, pour son deuxième film, a réussi à réunir Dujardin et Lellouche dans un drame racontant la lutte du Juge Michel contre Tany Zampa pour faire tomber la French Connection en 1975. Un duel au sommet à la fois surprenant et sidérant.

– Cédric, peu de gens vous connaissent puisque « La French » est votre deuxième film. Qu’est ce qui vous a donné envie de mettre en scène cette histoire vraie ?
– Cédric Jimenez 
: Moi-même je suis marseillais et j’étais tout petit quand cette histoire est arrivée. On ne le sait peut être pas ici mais c’est devenu un mythe à Marseille ! C’est pour ça que dès que j’ai commencé le cinéma je me suis dit qu’il fallait qu’un jour je la raconte et que je puise dans ces deux personnages dont je me sens très proche et qui déclenchent de vraies passions chez moi. C’est pour cela que quand j’ai rencontré Alain Goldman (le producteur) et qu’il m’a demandé le prochain film que je voulais réaliser, je n’ai pas hésité une seconde.

– Gilles, il paraît que Cédric avait écrit les rôles pour vous et Jean. Pourquoi avez vous accepté ?
– Gilles Lellouche 
: J’ai connu le travail de Cédric avec son premier film « Aux Yeux de Tous » car ma compagne (Mélanie Doutey) jouait dedans. J’ai tout de suite ressenti ce talent brut chez lui qui m’a parlé. Il m’a envoyé le scénario très abouti que j’ai dévoré. En voyant le thème, j’avais peur de refaire quelque chose de trop manichéen et de déjà-vu, mais en lisant l’approche humaine qu’avait Cédric sur les personnages et cette tragédie qu’il avait écrite, j’ai signé tout de suite. J’ai ensuite fait lire le script à Jean qui a beaucoup accroché aussi et qui a rencontré Cédric peu de jours après. On pourrait croire à un copinage mais non (rires).

La French
La French

– Un réalisateur et des acteurs passionnés par le sujet ça facilite un tournage ?
– CJ 
: Facilite je ne sais pas, mais en tout cas ça le rend plus agréable. Vous savez, je n’en reviens toujours pas, mon rêve vient de se réaliser. J’ai pu faire le film que je voulais avec les acteurs pour lesquels j’avais écrit, c’est formidable. Jean et Gilles étaient très impliqués sur le tournage et une entente amicale s’était créée puisqu’on avait pu se voir plusieurs fois avant le jour J.

– GL : Cédric est passionnant quand il travaille. Il est vivant, enthousiaste, et cela se sentait qu’il avait cette histoire en lui depuis tout petit. C’est incroyable d’arriver sur un projet pareil après un petit film. Il a une rage de faire et de dire qui nous a tous rendus concernés par cette tragédie.

– Gilles, vous jouez Zampa, le patron de la French face à Jean Dujardin. Connaissant votre amitié dans la vraie vie, est-ce plus compliqué de jouer les pires ennemis ? Comment se prépare-t-on à un tel rôle ?
– GL
 : En fait si vous regardez, on a qu’une seule scène en commun avec Jean, ce qui équivaut à une journée de tournage. Je vous avoue qu’on était très stressés puisque l’on n’avait jamais joué l’un contre l’autre dans ce registre. On avait peur de se marrer, et de ne pas arriver à y croire. Ce qu’on a fait c’est que durant toute la journée on est restés à l’écart sans se parler. Concernant mon rôle, le plus dur a été d’apprendre l’italien que je ne parlais pas. En plus il fallait avoir un accent napolitain alors vous imaginez (rires). Sinon, Zampa m’a passionné, surtout son côté voyou à deux facettes où l’on sent une dimension humaine et tragique. J’ai également rencontré des membres de sa famille, regardé des documentaires et lu beaucoup de livres à son sujet.

La French
La French

– Ce duel fait tout de suite penser à celui d’Al Pacino et Robert de Niro dans « Heat »…
– CJ 
: Evidemment ! C’est un film que j’ai adoré et qui m’a inspiré parmi d’autres mais il n’y a pas de volonté de référence. Je ne l’ai d’ailleurs volontairement pas revu avant de tourner La French.

– GL : Je suis d’accord qu’il fait partie de nombreux polars auxquels on peut penser en voyant ce duel. Pour ma part je suis beaucoup plus inspiré par les classiques français du genre que j’ai aussi évités de revoir avant d’incarner mon personnage.

– Marseille, sa délinquance, ses règlements de compte et ses trafics de drogue font encore aujourd’hui la une des médias français. Quel est votre regard là dessus ?
– GL :
Ca m’énerve de voir à quel point la presse est devenue fascinée par le malsain et la négativité pour vendre. Oui Marseille a toujours été violente mais il faut arrêter de la diaboliser. La France devrait regarder vers l’avenir plutôt que de traiter de ce genre de faits divers. Ca ne craint pas plus que Paris, les règlements de compte se font vraiment dans le milieu.

– CJ : Aujourd’hui le banditisme est bien plus ghettoïsé autour des banlieues, je pense que c’est ce qui a le plus changé par rapport à l’époque de la French. Mais il faut aussi voir que tout est grossi par les médias, j’ai une maison à Marseille et je ne me suis pas encore fait tirer dessus en marchant dans la rue (rires).

La French
De Cedric Jimenez
Avec Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Benoït Magimel, Céline Sallette, Mélanie Doutey
Pathé Films
Sortie le 03/12

LA FRENCH – Bande-annonce par TheDailyMovies

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