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samedi, juillet 27, 2024
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CinéMasala 2023 : De l’incompréhension au bel hommage au Dieu Hanuman

Delhi, au travers de divers regards...

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Durant cette 11ème édition du festival « CinéMasala », je pris le temps de découvrir 2 œuvres cinématographiques bien distinctes. La 1ere fut presque incompréhensible et la seconde, même si un peu trop longue, démontre en Inde, certains problèmes méconnus entre les animaux et la religion.


A mon arrivée au Pôle Sud à Lausanne où la diffusion des films eu lieu du 9 au 11 novembre 2023, je visionnai un « ofnis » (Œuvre Filmique Non Identifiée ») qui ne fit malheureusement, pas l’unanimité au niveau des spectateurs-trices. L’autre long-métrage, plus immersif et traditionaliste, plu aussi grâce à son originalité.

« Taking The Horse To Eat Jalebis » : A Dehli, dans les quartiers où les gens des basses castes survivent tant bien que mal, 4 hommes aux allures plutôt douteuses, se déploient au fil des rues avec l’intention de commettre plusieurs larcins selon leurs besoins, pour eux ou leur famille. Les petites arnaques sont nombreuses, les naïfs-ives aussi, mais les escroqueries ne fonctionnent pas toujours…

7 ans après les débuts du projet cinématographique qui devint « Taking The Horse To Eat Jalebis », la cinéaste Anamika Haksar, réussit en fin de compte, à le finaliser. En outre, sa réalisation connut (et connaît) un certain succès par rapport aux critiques de la presse et des festivaliers-ières.

Néanmoins, le récit de « Taking The Horse To Eat Jalebis » contient de nombreuses particularités. Assez désordonnée quant à sa trame, ses dialogues et scènes, les mésaventures des 4 protagonistes restent trop complexes et entrecoupées de séquences sans véritables connexions.

Au point que le public de « CinéMasala », eut beaucoup de peine à suivre cette histoire. En outre, ce « docu-fiction » semble inclure plusieurs clichés. De la misère indienne aux arnaques envers les touristes, en passant par un pays ultra pollué et nullement progressiste, cette réalisation déstabilise et interpelle définitivement au plus haut point.

« Eeb Allay OOO ! » : Si Delhi représente le rêve indien pour de nombreux-euses habitant-e-s ruraux-ales, dont Anjani venant d’arriver dans cette mégapole, cette ville a tout autant de complexités que d’autres en Inde. Anjani a un travail particulier, celui d’éloigner le plus possible les singes des bâtiments publics et des parcs. S’il réalise les difficultés de cet emploi rapidement, le quarantenaire a une certaine peine à comprendre de quelle manière bien travailler. Comme les langurs sont associés au Dieu Hanuman et qu’il est interdit de les tuer sous peine capitale, Anjani élaborera des plans assez insensés afin de garder sa place. Mais cela ne sera pas si simple…

Tourné en 60 jours en 2018 par le cinéaste Prateeks Vats, « Eeb Allay OOO ! » représente sous forme d’onomatopée, les cris lancés par les employé-e-s qui s’époumonent afin de chasser les langurs des zones publiques et des bâtiments privés ou administratifs.

A la base sauvage, cette race de singes s’est davantage installée au sein de cette mégapole durant la Covid-19. Depuis, les autorités indiennes ont beaucoup de peine à les déloger. Au point que pendant le G20, certains préposés se déguisèrent en singes dans le but de les chasser.

Se fondant donc sur cette situation délicate, les langurs étant véritablement protégés par Hanuman dans la croyance religieuse, le metteur en scène et scénariste susmentionné et son collègue Shubham, décidèrent finalement, d’en faire une fiction.

Plutôt absurde, parfois drôle, mais sans jamais oublier les complexités entre les humains et les animaux. Pour se faire et grâce à la patience de l’équipe sur le terrain, plusieurs belles séquences purent être tournées. Ceci, tout en respectant les primates et leur aisance par le biais également, du vétérinaire qui les accompagna au moment du tournage.

Proposé au sein de plusieurs festivals dans divers pays, dont la Chine, l’Allemagne ou l’Inde, « Eeb Allay OOO ! » remporta pendant son tour du monde, le « Golden Gate Away Award » à Mumbai (Bombay auparavant). S’il ne marque pas forcément à cause probablement, d’un certain manque de dynamisme, cette réalisation mérite d’être découverte par les personnes curieuses d’en savoir plus.

Efficace, étonnante, parfois amusante (les cris poussés détonnent) et authentique, « Eeb Allay OOO ! » s’adresse à un large public. Des adolescent-e-s se sentant sensibles aux causes animales, en passant par le public connaissant de près ou de loin, cette problématique, ce film laisse beaucoup à réfléchir quant à la cohabitation « bipèdes-quadrupèdes » sur terre.

Si « Eeb Allay OOO ! » amène certaines réponses, d’autres demeurent toujours floues, impossible à prédire, voire instables. Un divertissement intelligent dénonçant donc, un fait relativement méconnu pour les Européens-nes et qui s’avère pourtant, à la fois un fléau et un « signe d’Hanuman » en Inde. Reste à savoir jusqu’à quand les singes pourraient …

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