21 C
Munich
lundi, avril 29, 2024
- Publicité -

Complètement cramé : Service à l’anglaise

Alain Baruh
Alain Baruh
Le cinéma est un lieu merveilleux, on y trouve de tout: des comédies (mon genre préféré), des films d'auteurs (que j'apprécie pour leur diversité), des documentaires plus ou moins passionnants, des blockbusters et d'autres types de films. Fan du cinéma français et des pays latins, j'en ai fait ma spécialité. Rédacteur depuis de nombreuses années, j'aime partager mes connaissances et découvertes. «Le cinéma est fait pour tous ceux dont la curiosité est le plus grand défaut» Claude Lelouch

Également auteur du roman qui l’a fait connaître, Gilles Legardinier passe derrière la caméra pour nous présenter son œuvre avec un casting de qualité. John Malkovich et Fanny Ardant sont parfaits dans leurs rôles et donnent du mordant à cette comédie dramatique.


Élu manager de l’année en Angleterre, Andrew Blake n’a pas le cœur à fêter sa nouvelle distinction. Le gentleman londonien qui a perdu son épouse gravement malade, quelques temps auparavant s’est promis de retourner en France, pour retrouver le temps passé.

C’est au Domaine de Beauvillier que le riche manager a rencontré son épouse quarante ans plus tôt. Engagé à l’époque comme professeur d’anglais il y a vécu les plus belles années de sa vie en sa compagnie.

Informé que l’actuelle propriétaire était à la recherche d’un maître d’hôtel pour un futur projet de logement. Andrew s’est empressé de se rendre sur place pour acquérir le poste. Poli et maniéré, malgré un fort tempérament, le britannique a tout de suite séduit son nouvel entourage, mais ce qu’il ne sait pas encore, c’est que la châtelaine, au bord de la banqueroute cherche de nouveaux acquéreurs…

Aussi émouvante que comique, cette réalisation de Gilles Legardinier est fort intéressante. Les thèmes de la mort et des regrets sont largement développés dans cette création. L’auteur s’amuse à représenter dans le film les clichés typiques qui distinguent les anglais des français.

Complètement cramé ! est le premier long-métrage en tant que réalisateur de Gilles Legardinier. Auteur de romans à succès, on lui doit des œuvres telles que : Demain j’arrête ! J’ai encore menti et Le Premier Miracle.

C’est la première fois que Gilles porte un de ses récits à l’écran. À l’origine, Legardinier n’avait pas pour projet de mettre en scène le film. Plusieurs cinéastes ont été envisagés, mais après d’innombrables hésitations, ses complices lui ont proposé de se glisser dans cette fonction avec l’accord initial d’Universal Pictures.

Cette adaptation du roman du même nom, paru en 2012, a mis dix ans pour voir le jour. C’est Christel Henon productrice, coscénariste et interprète qui a insisté pour que l’histoire soit mise en images. L’équipe du film a tout affronté : La période du Covid, les aléas du métier et des soucis techniques, mais chaque fois, un petit miracle est venu les assurer qu’ils avaient raison de tenir

Même si John Malkovich parle français et maîtrise la langue, tourner dans Complètement cramé ! représentait un défi en raison des nombreux dialogues. L’acteur a travaillé quotidiennement avec la fille de Gilles Legardinier, répétitrice, pour peaufiner la diction et les nuances de prononciation. Le célèbre acteur américain avoue qu’il a davantage joué en français pour cette création que dans tout le reste de sa filmographie cumulée. C’était un travail énorme et un grand challenge pour lui.

Son auteur, Gilles Legardinier, aussi réalisateur du film, explique que le long-métrage n’est pas une transposition du livre : « La littérature est un monde d’intériorité dans le quotidien des lecteurs. Le cinéma est un univers d’image et d’incarnation au service d’émotions que l’on va chercher en salle ou sur un écran pour une poignée de minutes. Mon film n’a pas pour objectif d’illustrer scrupuleusement mes mots, mais je souhaite qu’il amène les spectateurs au même état mental et affectif que mes lecteurs. »

John Malkovich
Gilles Legardinier se souvient : « La première fois que mes producteurs m’ont demandé quel serait mon acteur idéal pour le personnage d’Andrew Blake, je n’ai eu qu’une seule réponse : John Malkovich. John est une star planétaire, mais sa célébrité n’est que la conséquence de son talent et de ses choix artistiques. » Réussir à engager le comédien sur le film relève du rêve pour le réalisateur, même si cela ne s’est pas fait facilement. En effet, l’équipe a eu beaucoup de mal à le joindre, d’autant plus qu’elle pensait que le scénario lui avait été transmis, alors que ce n’était pas le cas. « Nous avons patienté, insisté, contacté d’autres comédiens – très bien aussi, mais vis-à-vis de qui je ne ressentais pas cette évidence. Certains ont dit “non”, d’autres ont dit “oui” mais le destin s’est mis en travers, jusqu’à ce que – sept ans plus tard ! – le script atterrisse enfin entre les mains de John, et qu’il accepte le rôle parce que cette histoire rencontrait un véritable écho en lui. »

Dans la langue de Molière
Même si John Malkovich parle français et maîtrise la langue, tourner dans Complètement cramé ! représentait un défi en raison des nombreux dialogues. L’acteur a travaillé avec la fille de Gilles Legardinier, répétitrice, pour peaufiner la diction et les nuances de prononciation, et ce tous les jours, même le week-end. « Jouer l’intégralité du film en français est un des points du projet de Gilles qui m’a tenté. J’ai davantage joué en français pour son film que dans tout le reste de ma filmographie cumulé ! C’était un travail énorme, un grand challenge, mais également un plaisir. J’aime travailler. J’étais décidé à atteindre mon maximum dans cette langue. Si je ne le faisais pas sur ce film, alors je ne le ferais jamais », déclare l’acteur, qui a un attachement particulier pour notre pays. En effet, son ex-femme avait une ascendance française, puis sa femme et lui ont acheté une maison en Provence en 1993, qu’ils possèdent toujours.

Pour le domaine de Beauvillier, la production a fait de nombreux repérages et a étudié plus d’une centaine de châteaux, de tous les styles, dans toutes les régions. In extremis, l’avant-dernière adresse a été la bonne : il s’agissait du domaine du Bois Cornillé, en Bretagne, à Val-d’Izé, entre Vitré et Rennes. « La première fois que nous sommes arrivés, en pénétrant dans la propriété par la longue route, j’ai vécu une sorte de travelling parfait sur le lieu idéal. Une construction assez massive mais avec beaucoup de charme, toits pointus, tourelles, murs de granit. En découvrant la somptueuse entrée avec son escalier de bois monumental, j’ai vu ce que j’avais toujours espéré. J’ai su que le tournage devait se dérouler là », se souvient le réalisateur. C’était la première fois que les propriétaires des lieux, Gilles et Pauline de Malartic, ouvraient leurs portes à un tournage.

Méphisto le chat
Si certaines scènes et personnages secondaires du livre ont dû être évincés du film pour l’adaptation, il était hors de question de se passer du chat Méphisto ! « Avec l’animalier, nous avons fait un casting, et très vite, Nouchka – une superbe chatte, un persan black golden shaded – s’est détachée. D’une réelle beauté, elle avait en plus un regard clair qui semblait se demander ce que nous faisions tous dans son monde, avec un poil de mépris », raconte le réalisateur. Traitée comme une star, Nouchka n’en a fait qu’à sa tête sur le plateau : « une dizaine de personnes – équipe réduite oblige pour ne pas troubler la bête ! – attendaient dans un silence sépulcral que Madame veuille bien nous faire l’aumône d’un mouvement dans le bon axe. »

Le 03 septembre 1943 est une date particulière pour les enfants de l’orphelinat de Miss Peregrine. A cette date le petit village gallois de 92 habitants dans lequel ils se trouvaient a été bombardé par l’aviation allemande. Ade le grand-père de Jacob était sur place juste avant les faits. Engagé comme militaire, il a échappé de peu à la destruction de sa maison d’accueil. Un demi siècle plus tard, il habite seul dans un quartier résidentiel en Floride mais n’a jamais oublié ce tragique événement ni ses anciens amis.

En route pour aller retrouver son grand-père, Jacob est le témoin d’un événement des plus étranges. A quelques rues de sa destination il aperçoit par la fenêtre un personnage maléfique qui le dévisage méchamment. Quelques minutes plus tard il découvre la maison familiale en partie détruite et son grand-père agonisant dans le jardin. Avant de mourir, le vieil homme demande à Jacob de lui faire une promesse. Sa mission consiste à prendre rapidement contact avec une certaine Miss Peregrine. Après de nombreuses recherches, notre jeune héros se décide à partir au Pays de Galles avec son père pour prendre contact avec cette femme. Mais une fois sur place, il apprend que l’orphelinat de Madame Peregrine est en ruines et qu’il est inhabité depuis plus de 70 ans…

Ce nouveau conte fantastique de Tim Burton, est une belle réussite. Reprenant les ingrédients magiques qui ont fait le succès de ses films précédents, il nous revient cette fois-ci avec une histoire temporelle extraordinaire. Projeté en 3D nous pouvons apprécier les superbes paysages côtiers du Pays de Galles. Situé sur une île, l’orphelinat a dès le départ quelque chose de mystérieux. Bien mis en scène avec des superbes effets spéciaux ce conte pour enfants mais aussi pour adultes a tout pour plaire.

Au casting nous trouvons dans le rôle principal Eva Green, une actrice française qui s’est fait déjà fait connaître par sa prestation dans les films «Casino Royale», «Sin City» et dans une précédente réalisation de Tim Burton: «Dark Shadows». Cette fois-ci, elle incarne parfaitement Miss Peregrine, un personnage sévère mais protecteur. Samuel L. Jackson, qui n’est plus à présenter joue, lui, le mauvais de l’histoire. Ce «Barron» allie ironie et violence qui correspondent parfaitement aux qualités du célèbre l’acteur. Jacob est joué par le jeune Asa Butterfield. Cet adolescent de 19 ans, qui a commencé sa carrière par des rôles mineurs à la télévision, donne, depuis quelques temps la réplique à des acteurs célèbres. On a pu le voir aux côtés de Jude Law dans «Hugo Cabret» et d’Harrison Ford dans «La Stratégie Ender».

«Miss Peregrine et les enfants particuliers» est l’adaptation d’un roman écrit par Ransom Riggs publié en 2011. L’histoire est répartie sur 3 tomes. Le premier s’est vendu à plus de 3,1 millions d’exemplaires, sa suite «Hollow City» a été publiée en 2014 suivi par le dernier livre de la trilogie «La Bibliothèque des âmes» qui vient de sortir en presse.

Ce film étrange, un peu effrayant a été tourné en février 2015 à Tampa Bay en Floride, à Blackpool et en Belgique. La demeure principale du film, le château de Torenhof, appartenait à un célèbre fabriquant de biscuits. Tim Burton a adoré sa structure et il a pensé que le caractère du lieu était parfait pour représenter la Maison des Particuliers. 

Tim Burton qui avoue avoir toujours été attiré par les films de monstres depuis son enfance, nous offre une fois de plus une aventure fantastique (dans les deux sens du terme). Un genre dont il a su devenir l’un des grands maîtres, par son style particulier.

Complètement cramé !
FR – DE – 110min – Comédie
De Gilles Legardinier
avec John Malkovich, Fanny Ardant, Philippe Bas…
Praesens Film
01.11.2023 au cinéma

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

- Publicité -