Voilà, c’est parti ! Le premier volet de la trilogie des films de L’Arc Château de Demon Slayer. Combats et règlements de comptes, approfondissements de certaines histoires de personnages et un départ similaire à une rampe de lancement de saut à ski. Une promesse tenue au-delà de l’attente.
Tanjiro et ses compagnons, pourfendeurs de démons, sont sur le sentier de la guerre et entrent en courant dans la forteresse de Muzan. Leur but commun : trouver leur ennemi et le détruire. Mais la tâche est plus ardue qu’ils y attendaient. Certains comme Shinobu face au démon responsable de la mort de sa sœur ou Tanjiro et Giyu qui affrontent Akaza. Tous ces affrontements vont décider du sort de l’humanité. Les héros tentent d’anéantir les Lunes supérieures tout en se débarrassant d’une cohorte de démons secondaires, sur les traces de Muzan.
Une explosion graphique et sonore à la hauteur de l’énergie et de l’épopée qu’offre l’univers de Demon Slayer. Les deux heures trente passent trop vite. Tellement qu’on a l’impression que ça fait un quart d’heure que le film a commencé lorsque le générique de fin tombe. La réalité des décors et des mouvements sont bluffant et magnifiques. Les textures sont si pures que parfois on a vraiment envie d’y toucher pour vérifier si c’est encore de l’animé ou pas. La musique est un personnage à part entière et se place en parfaite adéquation avec les scènes. La passion et l’urgence du scénario, dans cette quête impérieuse dans la lutte du bien contre le mal, n’ont jamais été aussi bien portées à l’écran. Ce premier film est une réussite incontestable. Un cadeau pour les fans autant que pour les amateurs. Le film sort aujourd’hui dans les salles romandes et de nombreuses séances affichent complet déjà depuis une semaine. Bien que le genre de cinéma d’animé japonais est moins soutenu chez nous, il ne demande qu’à grandir pour atteindre, peut-être, un succès raisonnable, ou au moins digne de la qualité qu’il propose. Le public ne devrait pas être frileux et entrer dans le grand bain de ce style, en écoutant le public plus jeune, qui a déjà largement compris son importance.
Demon Slayer s’inscrit en exemple dans le style de manga seinen, donc d’aventure en français, qui regroupe plusieurs codes classiques comme le fossé entre le bien et le mal, la quête absolue portée par des personnages poussés par l’abnégation et la vengeance, selon le moment. On y trouve naturellement aussi la découverte de soi, l’amour, la haine, une sorte de trahison ou encore la recherche d’une qualité d’âme suprême au-delà même de la mission de départ.
Une dimension symbolique et tellurique est également représentée en éventail. Ainsi les éléments bien entendu sont représentés aussi bien du côté des démons que de celui des chasseurs. La force de certains sentiments et éléments de la faune et la flore créent aussi des armes redoutables dans la maîtrise de leur essence énergétique. Dépassant les frontières simples de l’heroic-fantasy, Demon Slayer explore avec satisfaction et beauté des pouvoirs souvent relégués au second plan ou tout simplement inexistants dans d’autres seinen.
Même si vous ne connaissez pas la saga de manga et les cinq saisons disponibles en Europe, vous passerez un bon moment d’action et d’aventure. Vivement la suite !
Réal. : Haruo Sotozaki
Acteurs : Natuki Hanae/Akari Kito/Hiro Shimono/Yoshitsugu Matsuoka/Takahiro Sakurai/Saori Hayami/Toshihiko Seki/Akira Ishida
Distrib. : Sony Pictures
